Incursion du M23 au Nord-Kivu: Patrick Muyaya exprime le ras-le-bol du gouvernement

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Le gouvernement de la République Démocratique du Congo par le biais de son porte-parole, Patrick Muyaya, a condamné avec fermeté la nouvelle incursion du M23 à Chanzu et Runyonyi, dans la province du Nord-Kivu. A la suite de l’annonce par les FARDC de l’arrestation de deux militaires rwandais sur le sol congolais, le ministre de la communication et médias a dénoncé le manque de sincérité du Rwanda.

Invité du journal télévisé de TV5 Monde, Patrick Muyaya a dénoncé cette forme d’hypocrisie qui existerait entre le gouvernement du Rwanda et les rebelles du M23. Il a indiqué que le souhait de la RDC est de garder le Rwanda comme un partenaire et que c’est dans le souci de construire les relations de paix pour consolider l’économie entre les Etats que le pays de Félix Tshisekedi a adhéré à la communauté des États de l’Afrique de l’Est.

Dans la foulée, Patrick Muyaya a annoncé que le ministre des Affaires étrangères invitera l’ambassadeur du Rwanda à Kinshasa pour lui demander des explications sur cette affaire et voir dans quelle mesure ce problème d’insécurité peut durablement être réglé avec le M23, «ce groupe résidu qui continue à semer la terreur et la désolation dans cette partie du pays».

Le Porte-parole du  gouvernement  a tenu à  souligner que l’instauration de l’État de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri   se résume par  le souci de pouvoir ramener la paix dans cette partie du pays meurtrière depuis une vingtaine d’années. 

A l’en croire, les causes sont diverses et le gouvernement a pensé qu’il fallait isoler le problème sécuritaire le régler militairement, le problème économique et diplomatique.

Il a expliqué que l’État de siège n’est pas un remède censé résoudre automatique le problème sécuritaire observé dans l’Est du pays.  «Ces problèmes de sécurité sont de diverses natures.  C’est pour cela que plusieurs composante sont mises en place notamment, la composante économique, sociale, etc »,  a-t-il dit.

Ce,  avant de rappeler que l’État de siège est une réponse que le gouvernement apporte au problème d’insécurité, celle-ci n’est pas appelée à être le quotidien de la population mais une thérapie de choc qui permet d’enregistrer les résultats et les avancées car le gouvernement aura atteint son objectif final que lorsqu’il n’y aura plus de mort du fait de l’insécurité et cela requiert des solutions qui passent notamment par la démobilisation et l’investissement social, sur lesquels le gouvernement travaille.    

Pour Muyaya, le  souci du Président de la République est d’humaniser le service de l’Agence nationale de renseignement (ANR).  

A ce sujet, il a insisté sur le fait que l’arrestation de François Beya est une question spécifique qui concerne la sûreté de l’État que  les investigations et les enquêtes  qui sont en cours ont  pour objectif d’éclairer l’opinion.

*Deux militaires rwandais arrêtés dans les rangs du M23*

Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo ont annoncé que, dans la nuit du 27 au 27 mars 2022, le M23 soutenu par les forces de défense du Rwanda, les RDF, a mené des incursions et attaqué les positions des FARDC de Tchanzu et Runyonyi dans le territoire de Rutshuru.

« Au cours de ces attaques, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo ont mis la main sur deux militaires rwandais. Il s’agit de l’adjudant Habyarimana Jean-Pierre, matricule AP 27779, et du soldat de rang Uwajeneza Muhindo John, alias Zaje, tous du 65 ème bataillon de la 402 ème brigade des forces de défense du Rwanda. Ces deux sources crédibles précisent le nom de leur unité et l’identité de leurs commandants de bataillon et de brigade. Le 65 ème bataillon et la 402 ème brigade commandés respectivement par le lieutenant-colonel Burundo Joseph et le Général Nkubito Eugène sont basés à Jarama, au camp militaire Kibungo au Rwanda », ont expliqué les FARDC.

Logiquement, les forces armées congolaises « s’interrogent sur le sens de la mutualisation des efforts en vue des opérations conjointes avec un partenaire qui ne respecte ni ses engagements vis-à-vis de la RDC, encore moins sa propre parole à l’occasion de différentes rencontres et échanges entre leaders à tous les niveaux ».

Le Journal