Tous ceux qui avaient espéré que les deux mois qui ont servi à la mise sur pied du gouvernement devant accompagner valablement le deuxième mandat de Félix Tshisekedi pour l’atteinte de ses objectifs et des promesses faites à la nation, allaient accoucher d’une solide équipe, sont quelque peu déçus par la composition de l’équipe gouvernementale rendue publique.
L’équipe des vertébrés attendue comme celle de combat est loin de répondre aux attentes.
En effet, le pays est resté suspendu quatre mois après la prestation de serment du chef de l’Etat réélu et deux mois après la nomination de la Première ministre Judith Tuluka Suminwa. A l’arrivée, le peuple se retrouve devant une équipe de l’Exécutif qui n’apporte pas de signaux d’un éventuel renouveau, celui devant donner lieu au bouleversement pragmatique et changer catégoriquement la donne.
En effet, avec ses 6 Vice Premiers ministres, 10 ministres d’Etat, 24 ministres, 4 ministres délégués et 10 vice-ministres, le tout nouveau gouvernement Tuluka est battu sur les cendres de celui de Sama Lukonde dont il garde 23 membres avec 15 d’entre eux restant à leurs portefeuilles : Patrick Muyaya, Eve Bazaiba, Kamba, Kabanda, Jean-Pierre Lihau, Guy Loando, Aimé Boji, Esambo, Kibassa, Motemona Godard… C’est du genre : « on reprend les mêmes, et on recommence », a commenté un analyste.
Ce dernier estime que les nouveaux entrants ne méritaient pas que Judith Tuluka se donne deux mois pour les choisir, surtout qu’ils ne viennent pas d’une autre planète à voir leur noms : Daniel Mukoko Samba qui aura la charge de l’Economie nationale, Guy Kabondo à la tête de la Défense nationale, Constant Mutamba à la Justice et Garde des Sceaux, Grégoire Mutshail à l’Agriculture, Thérèse Kayikwamba aux Affaires étrangères, Raïssa Malu à l’EPST, Doudou Fwamba aux Finances, Bestine Kazadi à la Coopération internationale, Léonie Kandolo en charge du Genre et Famille, Jean-Pierre Tshimanga à la Pêche et Elevage…
Pour ceux qui s’égosillent sur le long inutile temps pris par le gouvernement Tuluka avant la fumée blanche, l’explication serait, selon certaines sources, le souci de donner du travail à certains compatriotes qui n’en avaient pas. Sinon, comment justifier la création de nouveaux portefeuilles tels que « Politique de la Ville », « Nouvelle Economie du Climat » et « Affaires coutumières » dont les cahiers de charges restent encore inconnus du grand public.
Ceci expliquerait bien cela. Mais à tout prendre, il y avait moyen de plier cette affaire du gouvernement en moins de deux semaines. Pas plus. Surtout que les bases étaient déjà presque posées avec le travail fait en amont par Augustin Kabuya. « Que du temps perdu pour pas grand’ chose », étonnent d’aucuns.
Laurent BUADI