Fayulu, la queue entre les pattes !

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Avec ses 5% de suffrages actuels, contre 73,34 % de Tshisekedi, Fayulu a tout d’un nain politique. Le bon sens aurait voulu qu’il se taise. Mais, refusant de courber l’échine en silence, Madidi enfourche de nouveau la trompette de contestation des résultats. Juste pour ne pas perdre la face. Il a choisi de distraire son petit monde.

Martin Fayulu Madidi restera dans l’histoire politique de la RDC pour y avoir laissé des empruntes indélébiles. En effet, le leader du part politique ECIDE a fait longtemps partie des jeunes acteurs politiques du pays à avoir évolué à l’ombre de feu Etienne Tshisekedi Wa Mulumba d’heureuse mémoire. Cela a aiguisé en Fayulu, les réflexes d’un opposant dur à cuir. Celui qui ne lâche rien, sans contrepartie. De toutes façons, il a été de notoriété publique, que l’on ne se frotte pas à l’icône de Limeté -Tatu Tshikas- sans hériter quelques-uns de ses points forts. Fayulu n’a pas échappé à la règle. Mais son héritage portant la marque « YA TSHITSHI », il l’utilise très mal.
L’on en veut pour preuve, le fait qu’en 2018, pour la toute première fois de son histoire qu’il posait sa candidature à la présidence de la République, il s’est retrouvé avec comme entre autres challengers, Félix-Antoine Tshisekedi, le même. Soutenu par JP Bemba, Moïse Katumbi et parrainé à l’international par la Fondation Mo Ibrahim et consorts…, Fayulu s’était vu pousser les ailes.
Fort de cet appui important, le président national de l’ECIDE qui, à l’occasion, était dans la course présidentielle pour le compte de la plate-forme LAMUKA, avait battu campagne en toute tranquillité. Matériellement et financièrement, les soucis étaient minorés, si pas exclus. A l’issue des scrutins, les résultats avaient donné pour vainqueur monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Fayulu, réconforté par les déclarations des Evêques catholiques et protestants contestant ces résultats en les jugeant non conformes à la réalité, va monter sur ses quatre chevaux et réclamer les résultats répondant à la vérité des urnes que lui-même était dans l’impossibilité de prouver. Cinq ans durant, l’homme fort de l’ECIDE n’aura que cette réclamation comme cheval de bataille. Sans que ça ne change rien.
2023, rebelote. Le scénario est presqu’identique avec en moins, le fait que les anciens soutiens de Fayulu ne sont plus avec lui. Bemba étant devenu partenaire de Tshisekedi, Muzito et Katumbi ayant choisi de candidater à la présidentielle. Conséquence : Fayulu s’est trouvé seul contre tous. Difficile dans ces conditions de démontrer qu’il avait gagné les élections en 2018.
Avec ses 5% de suffrages actuels, contre 73,34 % de Tshisekedi, Fayulu est apparu du coup, comme un nain politique frappé à la figure par la justesse d’un vote-sanction. Le bon sens aurait voulu qu’il se taise. Mais, refusant de courber l’échine en silence, Madidi enfourche de nouveau la trompette de contestation des résultats, juste pour ne pas perdre la face. Quand bien même, les catholiques et les protestants qui lui avaient jadis donné du jus en 2018 sont revenus à de meilleurs sentiments.
Dans ces conditions, Fayulu a-t-il les moyens de démontrer à l’opinion que Denis Kadima ne lui a pas attribué des voix qui lui reviennent ? En tout cas, personne n’est dupe pour se laisser de nouveau prendre à son jeu. Ce vilain jeu qui n’a rien de positif pour faire avancer l’exercice démocratique en RDC. Au contraire…

Laurent BUADI