Autoroute Banana – Kinshasa : Signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement congolais et l’entreprise Zhongshi Wozen Technology

La République démocratique du Congo a signé, mardi 20 mai, un protocole d’accord avec l’entreprise chinoise Zhongshi Wozen Technology Co. LTD pour construire une autoroute entre Kinshasa et Banana. A travers la signature de cet accord, la RDC poursuit ses efforts de désenclavement logistique.
Ce projet vient de tomber à ce moment où la construction du nouveau port de Banana se poursuit, ce qui montre que la RDC cherche à mettre en place des infrastructures de soutien logistique pour booster l’attractivité du complexe.
Ce corridor dont le tracé exact n’est pas encore défini s’étendra sur environ 450 km et permettra, selon le ministère des Infrastructures, de désenclaver la région du Kongo-Central où se construit actuellement le nouveau port en eau profonde de Banana, censé impulser une transformation structurelle de la chaîne logistique du pays.
*Le travail va intervenir dans un très bref délai*
Selon le communiqué du ministère des Infrastructures et Travaux publics, la construction de cette autoroute bénéficiera des ouvrages connexes spécifiés, conformément aux technologies modernes.
« Cette voie va apporter un grand changement et développement au niveau de la population quant à l’aspect économique et social. À vrai dire, le travail commence demain. Nous avons déjà eu plusieurs connaissances en ce qui concerne ce travail. Ce que nous faisons, n’est que la formalisation sur le plan administratif pour nous permettre alors de faire le travail de terrain. Alors le travail va intervenir dans un très bref délai », a précisé le communiqué.
Et d’ajouter : « Celle-ci permettra de raccourcir la longueur de ladite autoroute et d’améliorer la mobilité des personnes et des marchandises dans la partie Ouest de la RDC, particulièrement au Centre et au Sud du pays ainsi que la modernisation complète de la RN1 pour accroître les échanges commerciaux dans la région concernée. Le représentant de cette entreprise a, par ailleurs, évoqué l’importance de cette route qui touchera l’aspect social et économique ».
*Le protocole d’accord conclu pour une durée de 12 mois*
Le document a souligné que l’équipe technique chargée de ce projet est constituée des experts des structures spécialisées du ministère des Infrastructures et travaux publics dont l’Office des routes, l’Agence congolaise des grands travaux et la Direction des ponts et chaussées de l’administration du ministère des ITP. Le présent protocole d’accord est conclu pour une durée de 12 mois, dont six mois pour les études et la seconde destinée à la mobilisation des fonds pour l’exécution des travaux à partir de la signature du contrat commercial.
Par ailleurs, l’Agence de pilotage de coordination et de suivi des conventions de collaboration (APCSC), structure gouvernementale, travaillera en contact avec l’entrepreneur pour le suivi de la conception, la planification, des négociations, de financement et autres dans le cadre de cette collaboration.
*Soutien en raison de coûts logistiques potentiellement plus importants*
Ce projet d’autoroute survient alors que se dessine le besoin d’infrastructures de pré et post-acheminements depuis le nouveau port. S’il n’est pas satisfait, ce besoin pourrait selon certains analystes plomber l’attractivité de la plateforme en raison de coûts logistiques potentiellement plus importants, dûs à l’éloignement du site des principaux marchés de consommation, dont la capitale Kinshasa.
De quoi maintenir l’influence des ports régionaux comme Pointe-Noire (République du Congo) et Lobito (Angola) dans la chaîne d’approvisionnement globale de la RD Congo.
S’il se concrétise, le projet d’autoroute pourrait faciliter le transport rapide et sécurisé des marchandises depuis la côte vers Kinshasa et l’intérieur du pays.
À terme, l’infrastructure pourrait s’intégrer aux routes régionales connectant la RDC à d’autres pays d’Afrique centrale et australe.
*Échéance budgétaire non détaillée, un défis à anticiper
Aucune échéance précise ni détail budgétaire n’a encore été rendu public concernant la construction de cette autoroute. On peut néanmoins déjà anticiper de potentiels défis liés entre autres à la mobilisation du financement, aux conditions d’exécution et à la sécurité des investissements, d’autant plus que cet axe traverse des zones sujettes pour certaines, à des contraintes sécuritaires. Ces incertitudes ont par exemple plombé le projet de chemin de fer évoqué depuis quelques années pour desservir le port, qui n’a jamais vu le jour.
Par ailleurs, la réussite du projet d’autoroute pourrait également dépendre de sa complémentarité avec d’autres investissements structurants, notamment dans les secteurs portuaire, douanier et énergétique, afin de garantir une chaîne logistique fluide et compétitive.
*Gel Boumbe*
