L’heure est grave au niveau de l’ambassade de la RDC en France où un réquisitoire circule sous les manteaux vilipendant à boulets rouges la gestion de la chancellerie par l’ambassadeur Emile Ngoy Kasongo.
Ce document tendancieux est à la limite d’un tract, parce qu’il est rédigé par des agents de l’ambassade et signé du pseudonyme ‘‘La voix du peuple’’.
La particularité de ce tract, est qu’il met en lumière une gouvernance où les malversations financières et le népotisme font bon ménage. Sans oublier que la marginalisation des diplomates de carrière y apparaît en bonne place avec en plus, une paralysie complète des activités de l’ambassade, à tel point que des personnes mal intentionnées associent la présence de l’ambassadeur Émile Ngoy à Kinshasa présentement, à une convocation en consultation lui adressée par la ministre des Affaires étrangères. En attendant, disent les signataires du tract, le chef de mission diplomatique de la RDC en France a fait une fuite en avant, en diffusant dans la presse des accusations contre les agents de l’ambassade, les accusant, pêle-mêle, d’être véreux et réfractaires au changement qu’il aurait impulsé, indiquent les mêmes personnes, racontant que la cheffe de la diplomatie congolaise est au courant de tout de la gestion catastrophique, et qu’elle traitera ce dossier pour le bien de l’ambassade en France.
Pour ce qui concerne l’économie de ce document qui fait parler de lui, il met en exergue, entre autres, la Gestion déplorable des fonds publics, népotisme exacerbé et suspension des services consulaires essentiels, un marasme administratif et financier sans précédent, la gestion déplorable des fonds publics, le népotisme exacerbé et la suspension des services consulaires essentiels, une paralysie totale des services de passeports et la suspension des demandes de passeports depuis la fin du mois de juin 2024, officiellement annoncée seulement le 7 août 2024, représente la conséquence la plus criante de l’insolvabilité de l’Ambassade vis-à-vis du consortium belge SEMLEX, chargé de l’impression des passeports biométriques. Selon nos enquêtes, les impayés accumulés depuis l’arrivée du Professeur Émile NGOY KASONGO ont conduit SEMLEX à refuser d’imprimer, à crédit, les passeports demandés par l’Ambassade de la RDC en France. De surcroît, les formulaires indispensables à la procédure de capture biométrique ne sont plus livrés à Paris, paralysant complètement le système. Les conséquences de cette paralysie sont dramatiques pour les Congolais de France. «Plutôt que de régler les arriérés envers SEMLEX pour rétablir les services essentiels, Émile NGOY KASONGO aurait choisi d’allouer des fonds à des dépenses faramineuses», accuse le tract. administratives.
La Tentative échouée de faire supporter la dette par le Trésor public congolais est un autre grief qui est mis sur le dos de l’ambassadeur qui, dans une ultime tentative de dissimuler sa gestion catastrophique, nos enquêtes révèlent qu’Émile NGOY KASONGO aurait tenté de faire passer les arriérés de paiement envers SEMLEX à la charge du Trésor public congolais, en complicité avec le Comptable principal du Ministère des Affaires étrangères de la RDC, surnommé “Monsieur l’Argent”. Cette manœuvre a échoué, mais elle illustre encore une fois la stratégie désespérée du diplomate pour échapper à ses responsabilités financières.
Népotisme et délits d’initié et mainmise de la famille KASONGO
Parallèlement à cette gabegie financière, l’Ambassade est devenue le théâtre de pratiques népotiques flagrantes. Merineith NGOY SONBODI YEKWA, fille de l’Ambassadeur, a été nommée responsable des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication), contre l’avis des conseillers. Bien que son poste lui rapporte environ 1500€ par mois, elle ne se présente qu’une fois par mois à l’Ambassade. Pire encore, en janvier 2024, elle a créé la société DIPLOMATIC MEDIA CONGO, qui a rapidement décroché, sans appel d’offres, le marché de la gestion de la communication de l’Ambassade (site vitrine, réseaux sociaux). Ce favoritisme familial illustre parfaitement le délit d’initié qui gangrène cette mission diplomatique.
Dans la même lignée, la société LKKDATA dirigée par un certain Trésor LUKAKU – beau-fils de Jean MULUMBA BUTSHIE MUTWAKASHALA, ami personnel d’Emile NGOY KASONGO – et créée en décembre 2023 avec un maigre capital de 1000€, a décroché un contrat lucratif pour le nouveau système informatique de l’Ambassade, tel que précisé plus haut. Loin d’apporter des solutions aux problèmes administratifs rencontrés par les Congolais de France, ces sociétés servent surtout les intérêts de la famille et de l’entourage d’Émile NGOY KASONGO. À la suite des critiques et dénonciations, Émile NGOY KASONGO aurait envoyé une lettre de mea culpa à Madame Thérèse KAYIKWAMBA WAGNER, ministre congolaise des Affaires étrangères, l’informant qu’il relevait sa fille de ses fonctions. Cependant, les équipes de DIPLOMATIC MEDIA CONGO continuent d’exercer au sein même de l’Ambassade, sous la supervision de la princesse Merineith, comme si de rien n’était.
Un réseau opaque et la marginalisation des diplomates
La gestion de l’Ambassade repose également sur un réseau opaque d’hommes de main, au détriment des diplomates en poste. Monsieur Homère NGOMA NGOMA joue un rôle crucial dans un réseau parallèle de détournement de fonds publics. Occupant officieusement la fonction de comptable, en lieu et place du comptable officiellement désigné par l’État, et exerçant en tant que deuxième secrétaire de l’Ambassade, il bénéficie de la pleine confiance d’Émile NGOY KASONGO, dont il était déjà Directeur de Cabinet lorsqu’il travaillait à l’OGEFREM. Grâce à cette proximité, il gère un circuit financier parallèle au sein de l’Ambassade, contournant systématiquement les procédures officielles et percevant allègrement des espèces en guise de frais consulaires.
Monsieur Athanase ESAKI TSHOFU, assistant personnel de l’Ambassadeur, s’est autoproclamé gestionnaire de l’administration, ignorant totalement les diplomates en poste et usurpant des responsabilités qui ne lui reviennent pas de droit. Avec son slogan préféré, « Au ciel, il y a Dieu et ici, c’est moi », il se comporte en véritable dictateur administratif. Monsieur José NGONGO, cousin de l’Ambassadeur, ancien chauffeur VTC, a quant à lui été bombardé intendant général. En dépit de ses lacunes managériale et linguistique, il accapare un véhicule diplomatique, sous la bénédiction de son « frère », pour ses déplacements privés en semaine comme les weekends, au détriment des conseillers de l’Ambassade qui doivent, eux, se déplacer en transport en commun, sans subvention.
Un proche du pouvoir, DRH et Chef de protocole de fait…
Monsieur Jean MULUMBA BUTSHIE MUTWAKASHALA, président du Collectif des organisations et associations congolaises de France (COACOF), joue un rôle central au sein de l’Ambassade, bien au-delà de ses fonctions officielles. Il occupe, de facto, les rôles de Directeur des Ressources Humaines et de Chef de Protocole, orchestrant l’organisation des événements et des activités diplomatiques. Lors des grandes occasions comme la fête du 30 juin, il relègue les diplomates à des rôles secondaires, préférant mettre en avant ses proches. Il a aussi octroyé un marché pour la mise en place d’un nouveau système de démarche en ligne à sa fille Jessica et à son gendre, sous une société fictive nommée LKKDATA.
Le COACOF sans statut légal et impliqué dans des irrégularités
Le COACOF, initié par Emile NGOY KASONGO et présidé par son ami personnel Jean MULUMBA BUTSHIE MUTWAKASHALA, n’a pas de personnalité juridique car ses statuts n’ont jamais été déposés auprès des autorités françaises. Fait troublant, Jean MULUMBA et sa fille Jessica, tous deux citoyens français, posent des questions sur leur légitimité à gérer respectivement les affaires d’une mission diplomatique congolaise et un collectif congolais, la constitution congolaise interdisant la double nationalité. De fil en aiguille, les signataires du tract demande qu’une mission de contrôle fouine son nez dans la gestion de l’ambassade de la RDC en France.
La réalité est tout autre !
Contrairement aux affirmations de ses détracteurs, la présence de l’ambassadeur Émile Ngoy Kasongo à Kinshasa est liée à celle d’une quinzaine des chefs des missions diplomatiques congolaises pour prise de contact avec la nouvelle ministre des Affaires étrangères, quand bien même le professeur Émile Ngoy Kasongo a eu plusieurs réunions sur le nouveau dispositif de délivrance des passeports avec le ministère de tutelle.
Le dossier des passeports, cela convient d’être mentionné, se trouve au centre d’une campagne de dénigrement de l’ambassadeur Émile Ngoy, juste parce qu’il a eu à changer une application trouvée en place pour gérer l’octroi des passeports, qui selon lui, était dépassé car datant de 2012 et n’assurait aucune transparence, encore moins, aucune traçabilité des opérations. Ladite plateforme ne permettait du reste pas, de tenir ne fut-ce qu’une simple comptabilité des réalisations de l’ambassade. Les accusations concernant la dette des passeports, à en croire les proches du Professeur Émile Ngoy, est un coup d’épée dans l’eau dès lors que cela remonte aux années 2022, 2023 quand l’ambassadeur Émile Ngoy n’était pas encore en poste à Paris.
Le Journal