Après 17 mois de mission de maintien de la paix en RCA: Les élements du contingent PNC/MINUSCA demeurent impayés !

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Le dossier en voie de remonter ce jour à la surface concernant un pseudo détournement des arriérés de soldes des élements du contingent de la Police nationale congolaise détachés entre 2014 et 2016 aux opérations de maintien de la paix en République Centrafricaine pour le compte des Nations unies reste encore une épine dans le pied des autorités des Fardc et de la Police nationale..

Pour rappel, les élements de la PNC qui avaient fait partie des casques bleues dans ce cadre n’ont jamais été payés jusqu’à ce jour.
Toutes les démarches menées par eux pour rentrer dans leurs droits sont restées lettre morte, comme le note l’Association Congolaise pour l’accès à la Justice -ACAJ- dans sa correspondance adressée le 11 mars 2022 au ministre de la Défense.
Dans cette missive, ACAJ priait au ministre de la Défense de bien vouloir agir pour faire verser leurs arriérés de soldes aux militaires et policiers qui avaient servi au sein de la Mission de maintien de la paix en RCA, entre 2014 et 2016.
“Toutes le démarches effectuées par eux pour rentrer dans leurs droits se sont avérées infrictueuses jusqu’à ce jour”, fait savoir ACAJ qui remerciait d’avance le ministre de la Défense pour les dispositions qu’il voudra faire prendre par ses services, pour contribuer au dénouement rapide de ce litige á caractère alimentaire.
Un lourd silence a accompagné cette demande de l’ACAJ. Pourtant, début 2018, le Commissaire Général de la Police nationale Congolaise, le Général Dieudonné Amuli répondant à une lettre lui adressée pour le rappel de l’impaiement du contingent PNC/MINUSCA écrivait: “Je vous informe que les démarches administratives et financières liées aux opérations de maintien de la paix sont facilitées par la Mission permanente de la RDC auprès de l’ONU à New York qui, jusque là, n’a pas encore saisi la RDC”.
Et le Général Amuli de rassurer son correspondant qu’il sera informé du transfert des fonds dans les comptes respectifs des bénéficiaires conformément aux moeurs du système des Nations unies.
Cinq années après, lesdits comptes des bénéficiaires n’ont rien vu venir. Le transfert des fonds indiqué a-t-il été activé ou l’ONU a carrément oublié de payer le contingent de la Police nationale congolaise ayant servi dans les rangs des casques bleues en Centrafrique ?
Une question lancinante demeurée encore sans réponse au point que les policiers lesés ont, non sans raison, pensé qu’un détournement aurait été opéré sur leurs arriérés de soldes.
L’on ne peut que soutenir cette thèse dès lors que le 22 juin 2021, soit trois ans après la promesse du Commissaire Général de la PNC, le Vice Premier ministre de l’Intérieur Daniel Aselo, adressait à ce dernier, la lettre dont l’objet faisait allusion au “détournement des fonds alloués aux casques bleues/RDC de la MISCA.
Aselo soulignait être saisi par une dénonciation du détournement des fonds destinés aux élements des Fardc et de la PNC détachés auprès de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique -MISCA- et la Mission internationale intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique -MINUSCA.
Par cette occaion, le VPM de l’Intérieur demandait au destinataire de lui transmettre, dans un bref délai, un rapport sur le dossier.
Dans la même dynamique, le 04 août 2021, le chef d’Etat Major Général des Fardc, le Général Célestin Mbala Munsense écrivait à son tour au ministre de la Défense pour réclamer le paiement des arriérés des élements détachés en RCA, lesquels ne cessent de courir derrière leurs arriérés de soldes, selon ses dires.
“A cet effet, je sollicite l’implication personnelle de votre Autorité afin que ce dossier soit définitivement clôturé”, sollicitait le chef d’Etat Major Général Célestin Mbala sans que sa démarche obtienne gain de cause.
Pourtant, en septembre 2021, le chef de la Maison militaire du chef de l’Etat adressait au chef d’Etat Major Général des Fardc, une lettre accusant réception de la sienne réclamant le paiement des arriérés des soldes des militaires et lui suggérant l’ouverture des enquêtes sur cette affaire.
Deux années se sont écoulées dépuis cette volonté d’ouverture des enquêtes suggérée par le chef de la Maison militaire du chef de l’Etat. Où en est-on avec ces enquêtes qui devraient être diligentées pour faire la lumière sur le dossier et apporter la tranquilité et la paix du coeur aux militaires et aux policiers congolais qui continuent, eux, de croire avoir été roulés dans la farine par leurs hiérarchies qui auraient classé le dossier sans suite après la disparition des fonds.
Le dernier rempart à leur démarche, pensent-ils, reste le chef de l’Etat, en sa qualité de commandant sûpreme des Forces Armées en vue de se pencher sur la question pour que la solution soit trouvée, dans le cadre du social de la population dont il fait sa préoccupation quotidienne.

Retour sur la genèse…
Les pauvres élements des Fardc et de la PNC victimes de l’escroquerie dont il est question avaient effectué une mission de paix pour le compte des Nations unies en Centrafrique pendant 17 mois, de 2014 à 2016. Leur effectif était de près de mille personnes policiers et militaires compris.
À la fin de leur mission, l’ONU avait versé leur argent au Trésor public, à l’époque Augustin Matata était chef du gouvernement. Mais jusqu’à présent, la RDC reste le seul pays impayé parmi plus de 15 pays qui étaient engagés dans cette mission, malgré plusieurs démarches entreprises auprès des autorités politiques et militaires du pays, le silence demeure lourd.

Que de démarches infrictueuses !
Les victimes de cet arnaque qui a tout d’une escroquerie du siècle savent que leur argent a été bel et bien défalqué par l’ONU mais détourné par le gouvernement Matata Ponyo, le même, au point que les bénéficiaires n’ont eu que leurs yeux pour pleurer avant de mouiller leurs chemises à travers des membres de familles, pour que solution soit trouvée à leur problème. Mais en vain, parce que tous les responsables des bureaux où ils ont été reçus après des sit-in et autres manifestations brouillantes jouent aux “ponce pilates”.
Ils sont toujours soumis aux promesses non tenues tandis que les décideurs décantent plusieurs dossiers dans le cadre de la continuité de l’État et réparation de l’injustice sociale. Pourquoi, se demandent plusieurs de victimes, servir sous le drapeau si la Nation est à ce point ingrate vis-à-vis de ses hommes en armes?

Inévitable tentation…
Il y a lieu d’avouer que la tentation pour les détourneurs a été grande en se trouvant en face d’un pactole de plusieurs millions USD représentant 1306 USD par personne, par mois, en faveur de 950 élements payés pour 17 mois de prestation. Les épaules galonnés se sont remplis les poches au détriment de vrais bénéficiaires qui, eux, sont restés avec des larmes intarissables aux yeux. Juste pour avoir servi la nation et porté haut la bannière nationale.

Impassibles face aux brimades et intimidations…
Les démarches que les élements de la PNC escroqués continuent inlassablement de mener dépuis 7 mois avaient commencé du temps de Joseph Kabila et des militaires qui avaient osé reclamer leur argent se sont vus arrêtés, mis dans le cachot à la Demiap et contraints au silence une année durant avant de se retrouver en prison deux années supplementaires. Parmi eux, deux avaient trouvé la mort.
Tandis que du côté de la PNC, une vingtaine de témeraires qui avaient haussé le ton pour la même cause, avaient subi des intimidations et ménaces de mort au point de se réfugier au siège de la Monusco en 2017 pour leur sécurité. Privés de leurs soldes deux ans et demi par le Général Bisengimana, ils ont crêvé la dalle avant de reprendre le souffle avec l’arrivée du président Tshisekedi au pouvoir. Mais leur malheur continue sans que personne n’intervienne en leur faveur.

Le Journal