Bienvenu Liyota abusivement cité !

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L’opinion publique a été mise en alerte sur base de déclarations tapageuses et à la limite outrageantes propagées dernièrement par une certaine presse à sensation abreuvée par les réseaux sociaux sur un rapport d’une mission de contrôle de l’IGF diligentée en son temps sur demande du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba qui voulait avoir la lumière sur la violation du moratoire intervenue au ministère de l’Environnement depuis 2016 sur fond des allocations et cessions des concessions forestières au détriment de l’Etat.

Le pot aux roses aura été la correspondance N°CAB/PM/DIRCABA/TID/BNME/2020/1171 du 15 juin 2020 adressée par le Premier ministre au ministre de l’Environnement et Développement Durable dont le contenu était   assez clair: “Des informations portées à ma connaissance et relayées par le Groupe de Travail Climat REDD-Rénové, GTCR-R, à travers sa Note de position du 13 mars 2020 et transmise par sa lettre N°028/CN-GTCTT/GKB/05/2020 du 11 mai 2020, font état de la violation du moratoire fixé par le Décret N°05/116 du 24 octobre 2005 et ses textes réglementaires d’application”, indiquait le Premier ministre.

Plus loin, il précisait que cette violation se présente depuis 2016 sous forme d’allocations et concessions forestières reprises déjà dans le domaine privé de l’Etat et de cessions des concesssions forestières entre les opérateurs économiques, en ce comprises, les 9 cessions autorisées en date du 14 janvier 2020 par le ministre auquel la lettre du Premier ministre était adressée.

Pour clarifier l’état des lieux des concessions forestières et en prélude à une nouvelle révue légale des titres forestiers correspondants avec le concours des partenaires de dévéloppement, Ilunga Ilunkamba avait requis l’Inspection Générale des Finances -IGF-, pour un contrôle contradictoire sur la légalité des allocations et cessions forestières dénoncées.

L’IGF s’était livrée à ce travail de contrôle de la légalité des allocations et cessions des concessions forestières et des droits dûs au Trésor public par les exploitants formels du secteur avant d’adresser son rapport au Premier ministre au mois de mai 2020. Ce rapport indexait plusieurs personnalités dont des ministres de l’Environnement pour avoir “vendu” des concessions forestières sans verser un rond à l’Etat propriétaire.

Pour de raisons faciles à déviner en cette période où la redistribution des cartes est envisagée au pays, sur le plan politique, des personnes mal intentionnées ont remis à la surface le rapport de l’IGF sur fond d’une lecture biaisée et tendancieuses pour nuire à leurs adversaires politiques.

L’on ne peut que le stigmatiser dès l’instant où ceux qui ont réussicité le rapport de l’IGF alignent les noms des ministres censés avoir bradé ce patrimoine de l’Etat en y insérant Bienvenu Liyota Ndjoli. Juste pour nuire à sa personne et noircir son dossier.

Parce qu’il n’y a pas de crime parfait, les agitateurs n’ont pas relarqué que dans le rapport de 83 pages produit par l’IGF, le nom de Liyota n’apparaît que dans l’introduction, soit à la page 6 où il se retrouve pour une procédure entamée mais non aboutie avec les sociétés FODECO et SOMIFOR.

Cette procédure a été interrompue par le remaniement du gouvernement, et monsieur Bopolo, le successeur de Liyota y a mis fin en annulant cette procédure sans autre forme de procès. De ce point de vue, il saute aux yeux qu’il n’existe pas une quelconque concession forestière bradée par Liyota dès lors que la procédure a été annulée en cours, sans que les autorités des provinces concernées ne s’y soient impliquées.

Pour des observateurs avisés, il s’agit de la manipulation autour de Bienvenu Liyota qui avait quitté le gouvernement en 2015, pendant que la démarche du Premier ministre Ilunkamba parlait clairement d’une violation intervenue depuis 2016. 

C’est qu’il y a une erreur quelque part, surtout si l’on prend en compte la lettre N°134 du 15 avril 2019 adressée au Premier ministre par le Ministre de l’Environnement Franck Mwedi Malila Apenela pour solliciter la dérogation de signature d’un Arrêté.

Dans sa correspondance,le ministre Franck Mwedi Malila informait le chef du gouvernement des attributions récentes des concessions forestières en marge des procédures légales; l’exploitation forestière illégale; le non paiement des allocations dûes à l’Etat; la transgression des clauses sociales au profit des populations locales; la superposition des titres forestiers et la gestion financière opaque. Des faits qu’il jugeaitde nature à ternir la gouvernance publique et à remettre en cause la crédibilité de la RDC dans ses engagements internationaux.

“De ce qui précède, et au mieux des intérêts de l’Etat pour le secteur, je sollicite l’autorisation de signer un Arrêté de suspension de l’application des Arrêtés d’attribution des concessions depuis 2016 afin d’en examiner la régularité à travers un audit mixte composé des ministëres de l’Environnement, Finances, Justice, Intérieur”, proposait Franck Mwedi Malila. Ça c’était avant le rapport de l’IGF. 

Le Journal