Suspendue à deux reprises par le président de la République notamment pour violation de la loi de 2016 portant statut des agents de carrière de services publics de l’Etat et l’ordonnance loi de 1982 sur le règlement administratif relatif à la carrière du personnel des services publics de l’Etat, la mise en place des nouveaux Secrétaires généraux de l’Administration publique sera effective dès ce lundi 21 novembre 2022. En dépit des irrégularités relevées dont l’affectation d’un mort, la mise en place effectuée le 18 novembre dernier par le Vice-premier ministre, ministre de la Fonction publique, modernisation de l’administration et innovation du service public, Jean-Pierre Lihau, n’a pas rencontré l’opposition de la présidence de la République.
Michel Bongongo et Yolande Ebongo, ses prédécesseurs au ministère de la Fonction publique ont tenté et échoué de procéder à la lise en place des Secrétaires généraux de l’administration publique. A chaque fois, ils ont rencontré la farouche opposition du chef de l’Etat qui, au non du respect des textes en vigueur et du caractère apolitique de la fonction publique, a dû ordonner la surseance de leurs arrêtés. Sous Michel Bongongo par exemple, le président de la République avait demandé que lui soient ramenées les ordonnances présidentielles portant nomination des secrétaires généraux pour correction avant leur affectation. Cela n’a jamais été fait.
En avril 2020, Pr Kolongele Eberande, alors directeur de cabinet adjoint du chef de l’Etat, avait ordonné, sur instruction de Félix Tshisekedi, à Yolande Ebongo, alors ministre de la Fonction publique, de sursoir à son arrêté portant mode en place des Secrétaires généraux. Il lui avait expliqué que ledit arrêté violait les textes légaux cités plus haut.
Deux ans et demi plus tard, le VPM Jean-Pierre Lihau a réussi là où ses prédécesseurs ont échoué. En effet, dans son arrêté ministériel n°123/CAB.VPMIN/FP-MA-ISP/JPL/2022, il a affecté 54 Secrétaires généraux dans l’administration publique.
Parmi les heureux promus, un cadre décédé depuis deux ans, affecté au poste de secrétaire général à l’Urbanisme et Habitat. Reconnaissant sa bourde impardonnable à ce niveau de responsabilité, Jean-Pierre Lihau a présenté, dans un communiqué publié par son cabinet, des excuses à la famille de l’illustre disparu.
Curieusement, en dépit de cette faute, qui n’est apparemment pas la seule, le Vice-premier ministre de la fonction publique n’est pas inquiété par la présidence de la République. Rusé, il aurait placé ses hommes à la tête des administrations juteuses dans le but de recommander des milliers d’agents en perspective des élections prévues en 2023.
C’est ce qu’il aurait promis aux chefs de division qu’il a reçus lors de son dernier voyage à Lisala.
Le Journal