Lors de sa première Conférence de Presse sur la Transition énergétique et le positionnement de la République démocratique du Congo,
Madame Marie – Pascale MALANDA, Coordonnatrice de l’ Agence congolaise de la transition écologique et du développement durable, ACTEDD en acronyme, a relevé, dans son discours, que l’ hydrogène décarboné est aujourd’hui considéré essentiel pour décarboner les industries lourdes mais également l’ aviation et le transport routier, au cours des prochaines décennies.
L’ hydrogène vert est devenu un élément de la stratégie de la transition énergétique de
l’ Union Européenne. Ceci constitue un autre facteur décisif pour le positionnement de la République démocratique du Congo compte de son immense mix énergétique en sources primaires d’ énergies renouvelables.
Dans cette nouvelle géopolitique de
l’ hydrogène vert, notre pays à toute sa place à prendre avec notamment le développement des mégas centrales hydroélectriques sur le Fleuve Congo dans la Province du Kongo Central sur les site de Inga ( Grand Inga), Mpioka et Matadi.
En attendant l’ effectivité de ces grands projets structurants, Madame Marie – Pascale MALANDA a annoncé que ACTEDD va initier un projet phare innovant consistant à
l’ implantation d’ une Station pilote pour la production d ‘ hydrogène vert. Ce projet se fera avec la collaboration de prestigieuses Universités congolaises et européennes. Pour l’ingénierie ACTEDD est déjà en pourparlers avec des Industriels européens de renom. Et pour la structuration financière, un Fonds d’ investissement carbone de Transition énergétique basé en Europe est déjà approché par Madame MALANDA. Ce projet s’ inscrit dans le Vision stratégique de Son Excellence Monsieur Félix – Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République, Chef de l’ État qui a positionné, depuis Glasgow, la République démocratique du Congo, Pays – Solution pour la lutte contre le réchauffement du système climatique et entend matérialiser cette vision en bâtissant une solide Stratégie Energétique – Climatique et Environnementale destinée à rendre la RD Congo plus forte et plus influente.
ACTEDD, Service présidentiel spécialisé au sein du Cabinet du Président de la République travaille d’ arrache-pied pour matérialiser cela et va œuvrer pour que la RDC ait sa première Station pilote de production hydrogène vert
l’ année prochaine.
La RDC réaffirme ses ambitions dans la géopolitique de la transition énergétique: le décret créant le Conseil congolais de la batterie a été adopté
Le gouvernement de la République va se doter dans les prochains jours d’un établissement public dénommé Conseil Congolais de la Batterie (CCB). Le projet de décret portant création, organisation et fonctionnement de cet établissement public a été adopté lors de la 71e réunion du conseil des ministres.
Présenté par le ministère de l’industrie, Julien Paluku, qui a signalé que le Conseil Congolais de la Batterie est la structure technique censée suivre et évaluer la matérialisation des engagements du président de la République dans le cadre de l’exécution de ces projets ambitieux de la chaîne des valeurs compétitives des batteries électriques. «Cette structure apporte des éléments techniques nécessaires au gouvernement pour assurer la chaîne d’approvisionnement des minerais qui entrent dans la fabrication des batteries. Le Conseil Congolais de la Batterie Collaborera avec des Conseils des Batteries d’autres États en fonction des accords de coopération entre lesdits États et la RDC «, rapporte le compte rendu de la réunion tenue vendredi 30 septembre 2022. Rappelons-le, la RDC et la Zambie entendent, via un projet commun, mettre en valeur leurs réserves de lithium, l’un des composants essentiels à la fabrication des batteries électriques. Lors d’une visite de travail à Lusaka, la capitale zambienne, Felix Tshisekedi et son homologue zambien, Hakainde Hichilema, ont signé un protocole d’accord portant sur la création d’une chaîne de valeur commune pour les secteurs des batteries et de l’énergie propre. À travers cet accord, la Zambie et la RDC décident que les deux pays conviennent de créer un Conseil des batteries RDC-Zambie pour superviser la mise en œuvre de l’accord de coopération pour la chaîne de valeur des batteries de voitures électriques au profit des deux pays.
Le Journal
Ci-dessous, l’intégralité de son adresse aux professionnels des médias.
1 ère CONFERENCE DE PRESSE DE ACTEDD THEME : LA TRANSITION ENERGETIQUE ET LE POSITIONNEMENT DE LA RD CONGO
DISCOURS DE MARIE – PASCALE MALANDA DIATUKA COORDONNATRICE DE ACTEDD
KIN PLAZA ARJAAN BY ROTANA, KINSHASA, 30 SEPTEMBRE 2022
Mesdames et Messieurs les professionnels de la presse et des médias, Mesdames et Messieurs en vos titres et qualités, C’est un réel plaisir pour moi de me retrouver ici, parmi vous, pour cette première conférence de presse de l’Agence congolaise de la transition écologique et du développement durable, ACTEDD en acronyme. Cette conférence est consacrée particulièrement à la transition énergétique et au positionnement de la République démocratique du Congo
dans cet enjeu planétaire. Avant de commencer mon propos de ce jour, laissez-moi, renouveler avec déférence, mes remerciements à Son Excellence Monsieur Félix – Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République, Chef de l’Etat, pour avoir créé, en République démocratique du Congo, Pays – Solution à la crise climatique, la première Agence de la transition écologique au sein de son Cabinet dans le but d’engager, au plus haut niveau de décision de l’Etat, une dynamique écologique nationale forte et d’en piloter la transversalité. Je rappelle, si besoin est, que ACTEDD est une structure stratégique,
diplomatique et technique créée en 2020, avec pour mission d’impulser et d’accélérer dans notre pays la mise en œuvre concertée et coordonnée de la transition écologique et de la transition énergétique en République démocratique du Congo. Elle a, dès lors, un large éventail de missions
connexes. J’en profite d’ailleurs pour saluer toute mon équipe pour le travail accompli deux années durant, non sans difficultés mais toujours avec conviction, abnégation et engagement.
La rencontre de ce jour s’inscrit à la fois dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’actions pluriannuel de ACTEDD et des recommandations issues
du premier atelier de ACTEDD auquel nombre d’entre vous ont activement participé. En effet, l’atelier sur la transition écologique, la transition énergétique et la finance climatique tenu en septembre de l’année passée nous a permis 144 B, Boulevard du 30 Juin – Kinshasa/Gombe collectivement, d’assimiler ces trois sujets majeurs et de dégager les convergences sur les principaux axes d’action structurants à actionner en vue de réussir la conversion écologique nationale, pour laquelle notre pays porte une part importante des solutions sectorielles et stratégiques. Je profite de l’occasion pour vous rappeler les quatre principales recommandations issues de cet atelier et qui désormais constituent les objectifs de la feuille de route stratégique de ACTEDD pour impulser et faire avancer, avec prospective et réalisme, la transition écologique et la transition énergétique en République démocratique du Congo. Il s’agit tout d’abord d’encourager, au niveau de l’exécutif et du législatif, un processus de réformes ambitieuses des politiques publiques nationales et de renforcement de l’arsenal juridique à la faveur des questions climatiques, écologiques, énergétiques, de finance carbone et des thématiques environnementales nouvelles. Il est impérieux en effet, d’accélérer l’élaboration de certaines mesures d’application de la loi N˚11/009 du 09 juillet 2011 portant sur les principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement notamment, l’élaboration, telle que prévue à son article 5, du décret fixant la nature et les conditions d’éligibilité des mesures incitatives pour les projets et les technologies à faible intensité de carbone en vue de réduire les dommages à l’environnement. Bien entendu, ACTEDD encourage toute initiative destinée à doter le pays d’un outil juridique pour la planification écologique de la société et de l’économie congolaise. Il convient ensuite de mener tous les secteurs énergétiques de production et de consommation d’énergie dans notre pays vers une voie de transition énergétique ou de décarbonation soit par la réduction des profils des émissions de gaz à effet de serre existants, soit par l’évitement de trajectoires futures d’émission de gaz à effet de serre. Sur ce point et compte tenu du fait que la République démocratique du Congo a vocation à devenir le champion de l’électricité décarbonée et des intrants stratégiques pour le développement des technologies sobres en carbone, ACTEDD envisage, d’impulser un processus participatif en vue de l’élaboration d’un Plan national pour la décarbonation multisectorielle. 144 B, Boulevard du 30 Juin – Kinshasa/Gombe En outre, il est nécessaire de renforcer nos capacités en matière de finance climatique et de mobilisation de crédits carbone forestiers et énergétiques. J’attire d’ailleurs votre attention sur le fait que très prochainement ACTEDD procédera au recrutement d’un cabinet conseil pour la structuration des projets de crédits carbone énergétiques, ceux issus des projets de valorisation des déchets et bien d’autres encore. Je tiens à rappeler que le secteur des énergies renouvelables représente un énorme potentiel pour générer du crédit carbone. Enfin, il est essentiel d’améliorer significativement les connaissances des médias en matière de changements climatiques. Il s’agit à présent pour ACTEDD de mettre en place un cadre d’échanges périodique sous divers formats, destiné à un corpus de médias présélectionnés. Ces médias seront par la suite mis à contribution pour accompagner ACTEDD dans sa mission de sensibilisation, de vulgarisation et de mobilisation de tout le corps social pour l’émergence d’une solide culture environnementale transformationnelle qui maitrise et défende avec clairvoyance les intérêts souverains des Congolais tels que garantis par la Constitution et les lois de la République. Vous avez sur ce point, la raison de votre présence ce jour, dans ces lieux et l’objectif poursuivi. Voilà pourquoi je tiens à vous remercier d’avoir
répondu, tous et chacun, à l’invitation de ACTEDD.
Mesdames et Messieurs
Historiquement, le concept de transition énergétique est apparu discrètement au lendemain du premier choc pétrolier qui débuta en 1973 et dont les effets se sont fait sentir jusqu’en 1978. L’expression est revenue dans les années 1980, à la suite de l’accident nucléaire majeur de Tchernobyl en Ukraine survenu en 1986, suivi bien plus tard de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011. Aujourd’hui, le concept connait un retentissement planétaire sans précédent, avec la prise de conscience de la question climatique exacerbée depuis 2019 par un contexte international fortement bouleversé en raison de la crise sanitaire liée à la Covid 19 et plus sévèrement en raison de la crise énergétique conséquente à la guerre Russo-Ukrainienne. 144 B, Boulevard du 30 Juin – Kinshasa/Gombe Dans sa mise en œuvre, l’expression de « transition énergétique » peut justifier des approches stratégiques diverses.
D’une manière globale, la transition énergétique, vise à la fois, à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à promouvoir les énergies renouvelables, à encourager l’efficacité énergétique, à privilégier un déploiement accéléré de l’hydrogène décarboné et à s’assurer une indépendance énergétique et à préparer les économies à l’après pétrole et à les diversifier.
Pour le continent africain, la transition énergétique se justifie par la perspective de réduire massivement la trop grande part de consommation de bois énergie (charbon de bois, bois de feu) via des stratégies d’accès à l’électricité durable à grande échelle pour satisfaire les besoins de cuisson et de chauffage des populations. A plus forte raison, la transition énergétique des pays africains s’admet par le fait même que ces pays ont concomitamment besoin d’augmenter leur
consommation d’énergie pour, s’industrialiser, alimenter leur développement économique et garantir que ce développement se fasse sans aggraver les dommages environnementaux. Le déploiement massif des énergies vertes dans les pays en développement constitue inexorablement le préalable dans leur trajectoire de transition énergétique et de développement durable. Tout bien considéré, la véritable dynamique et l’altérité de la transition énergétique du XXIème siècle consiste à opérer, sur une période plus ou moins longue, un virage vers une transition bas carbone en s’affranchissant progressivement des énergies fossiles, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de la production d’énergie, de l’industrie et du transport, en gagnant en efficacité énergétique, en prônant la sobriété énergétique etc. La crise écologique, que nous connaissons, est en premier lieu une question de surplus des émissions de gaz à effet de serre principalement, de dioxyde de carbone (CO2) d’origine anthropique, responsable de l’effet de serre additionnel, à la base du réchauffement climatique. On le voit, le problème vient de l’Energie carbonée et la solution passe par l’Energie décarbonée. Il faut donc rendre soutenable la relation entre l’Energie et l’Environnement en recourant davantage à des sources d’énergies primaires dépourvues de carbone. C’est du reste pour toutes ces raisons interdépendantes que la transition énergétique constitue l’input majeur de la transition écologique.
Mesdames et Messieurs,
La transition bas carbone dans le monde est d’absolue nécessité pour espérer préserver le climat, la biodiversité, l’environnement et la santé.
Dans leurs visions à long terme, plusieurs états ou blocs géopolitiques ont d’ores et déjà fixé leurs horizons temporels en matière de réduction d’émission de gaz à effet de serre afin d’apporter leur contribution à la limitation du réchauffement global à moins de 2 degrés C. d’ici la fin de ce siècle. A l’échelle européenne, la feuille de route de la Commission européenne fixe d’au moins 40 % l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’Union en 2030 par rapport à 1990 et de nombreux pays se sont fixés l’objectif d’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050. La Chine, premier émetteur mondial a quant à elle fixé à l’horizon 2060 son objectif d’atteinte de la neutralité carbone. Quant aux Etats Unis, second émetteur mondial, avec la promulgation de leur vaste plan d’investissement sur le climat et la santé initié par le Président Joe Biden, ils envisagent de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030. De leur côté les pays africains tels que la République démocratique du Congo ont fermement exprimé leurs engagements climatiques au travers de leurs contributions déterminées révisées, au niveau national, CDN en abrégé, avec un secteur de l’énergie qui inéluctablement sera le fer de lance de la réussite de la transition climatique africaine. En effet, l’Afrique possède de riches ressources énergétiques et minérales qui lui offrent un large éventail d’opportunités stratégiques pour d’une part, développer son secteur énergétique durable et résilient et d’autre part, se positionner dans le gigantesque mouvement de décarbonation qui s’annonce. Cette réalité est une interpellation pour notre pays, apprécié à l’aune des ressources énergétiques dont dispose le pays et qui permet d’affirmer quelle que soit la forme des énergies de demain, notre pays, comptera parmi les grands fournisseurs d’énergies propres et des vecteurs énergétiques bas carbone de ce 21ème siècle. Ce positionnement n’est pas sans difficultés. Désormais, c’est avec le triptyque Climat-Energie-Environnement que nous allons devoir collectivement composer et appréhender nos priorités de développement, de création de richesses et de souveraineté avec ceux des nouveaux équilibres géopolitiques et géoéconomiques qui se profilent autour notamment des énergies renouvelables ; des métaux de la transition ; de l’hydrogène décarboné ; de l’indépendance énergétique ; du contrôle des actifs et de la maitrise des chaines de valeur ; de la mobilité à batterie électrique et celle à hydrogène ; des systèmes de stockage de l’électricité via l’hydrogène carbone neutre et bien d’autres encore.
Parmi les facteurs décisifs du positionnement de notre pays, figurent l’épineuse question de notre taux de desserte en électricité. Notre taux est paradoxalement l’un des plus faible au monde alors que nous avons un mix énergétique immense et très varié qui peut nous assurer un développement économique durable qui, de surcroit, ne pourrait être entravé par une éventuelle dépendance énergétique. On ne cesse de le répéter, la République démocratique du Congo est un surprenant paradoxe électrique, au regard du manque d’électricité, avec un taux national estimé à moins de 10 % et moins de 1% en zone rurale et non un paradoxe énergétique, compte tenu de son mix énergétique abondant, varié et quasi vierge. Ce manque d’électricité est à l’origine du déséquilibre de notre bilan énergétique. Selon le rapport du Système d’Information Energétique établi en 2016, la consommation finale totale du secteur résidentiel en RDC continue à osciller autour de 95 % à partir de bois-énergie (charbon de bois, bois de feu, sciure) et environ 3 % à partir de l’électricité d’origine renouvelable majoritairement et moins de 2 % à partir des produits pétroliers. Ce déficit en infrastructures énergétiques et en électricité est une des causes majeures de la forte pression sur les ressources forestières. A titre illustratif, la Ville – Province de Kinshasa consomme 17 millions de tonnes de bois par an (Données du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, CIRAD en sigle). D’après des projections basées sur les hypothèses actuelles, dans un scénario Business As Usual, en 2050, 15 % de la forêt pourraient avoir disparu, soit 27 millions d’ha. Ne perdons également pas de vue que d’ici 2030 déjà, plus de la moitié de la population, actuellement encore rurale aux deux tiers, vivra en zones urbaines et péri urbaines avec des conséquences certaines sur la structuration de la consommation d’énergie. C’est la raison pour laquelle, lors du Sommet sur l’Alliance pour les forêts tropicales en marge de la 74ème AG-NU en septembre 2019, le Président de la République, Chef de l’Etat, avait clairement martelé ces mots dans son discours et j’en reprends fidèlement un extrait : « Plus de 90 % des ménages en République démocratique du Congo dépendent du bois énergie. Nous devons absolument réaliser la transition énergétique en accélérant le développement et la promotion des énergies propres et renouvelables ». Fin de citation. Par conséquent, l’électrification à grande échelle de notre pays à partir de notre mix en sources d’énergies primaires renouvelables est un objectif capital pour assurer notre développement économique durable, pour lutter contre la pauvreté, pour créer de la richesse et de la prospérité, pour garantir notre lutte contre la déforestation et la dégradation des terres, pour respecter nos engagements climatiques au travers de notre CDN, pour contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique etc. Par ailleurs notre électricité verte présente aussi des opportunités d’exportation à la faveur de la hausse de la demande d’électricité propre sur le continent. Notre pays pouvant en effet desservir en électricité verte tous les pools énergétiques du continent via des autoroutes énergétiques. L’autre facteur décisif lié à notre positionnement sur base de l’électrification verte à grande échelle est en rapport avec notre industrialisation verte. En outre, iI sied de souligner que notre électrification décarbonée va booster le développement de l’électromobilité zéro émission dans notre pays.
Un autre facteur décisif pour le positionnement de la République démocratique du Congo se fonde sur la forte dépendance du monde au métaux (cuivre, cobalt, lithium, nickel, manganèse…) pour le développement des nouvelles technologies énergétiques bas carbone et des nouvelles formes de mobilité. Ces technologies sont grandes consommatrices de métaux pour leur développement. Dans une éolienne par exemple on a entre 800 Kg et 5 tonnes de cuivre pour l’alternateur principalement. Dans une voiture électrique on a 4 fois plus de cuivre que dans une voiture thermique classique. Pour construire un véhicule à
combustion de grande taille, on a besoin d’environ 35 Kg de cuivre tandis que pour un véhicule électrique de grande taille, on a besoin d’au-delà 150 Kg de cuivre.
Les besoins en métaux vont considérablement augmenter au cours des 30 prochaines années, ce qui devrait signifier pour nous, la promesse d’un bel avenir. C’est davantage sur le cobalt que la question du positionnement de la RDC est un vrai sujet, au regard de la forte dépendance mondiale à une ressource minérale dont 70 % des concentrations géologiques des réserves identifiées en 2010 sont en RDC. Une situation quasi monopolistique qui, du reste, peut engendrer des risques économiques et géopolitiques et nous interroge sur notre véritable capacité d’assumer notre rôle d’acteur majeur sur le plan mondial et de maitriser la chaine de valeur.
Un autre facteur décisif relatif au positionnement de notre pays dans cette transition énergétique est lié au déploiement accéléré de l’hydrogène vert. L’hydrogène renouvelable est aujourd’hui considéré comme essentiel pour décarboner des industries lourdes telles que la production d’acier, de produits chimiques et de ciment mais également pour décarboner l’aviation et le transport routier au cours des prochaines décennies. Dans la course à l’H2V en Afrique notre pays à toute sa place à prendre avec le développement des méga centrales hydroélectriques sur le fleuve
Congo dans la province du Kongo Central sur les sites de Inga avec Grand Inga 45,02 GW, Mpioka 15,8 GW et Matadi 4,4 GW dans le but de produire de l’hydrogène vert en très grande quantité. L’hydrogène vert est devenu un élément clé de la stratégie de la transition énergétique de l’Union Européenne. Récemment au cours de son allocution sur l’Etat de l’Union, Ursula Von der Leyen, Présidente de la Commission a annoncé que l’Union allait créer une banque publique pour investir trois milliards d’euros dans le développement de l’hydrogène renouvelable, avec pour objectif d’en produire dix millions de tonnes d’ici 2030. Un autre facteur décisif pour le positionnement de notre pays est en lien avec la réorganisation urgente des approvisionnements du marché du gaz en Europe suite à la guerre en Ukraine. Pour s’affranchir au plus vite du gaz russe, l’Europe a diversifié ses sources d’approvisionnement et dans cette stratégie le continent africain fait figure de pourvoyeur fiable. En outre le gaz est désormais classé dans la catégorie des énergies propres, ceci constitue, pour ainsi dire, une autre opportunité stratégique pour les champs gaziers de notre pays.
Mesdames et Messieurs,
Je clos mon propos en affirmant que jamais dans notre histoire, un enjeu n’a aligné autant d’atouts que ce que l’histoire énergétique aujourd’hui déroule sous nos yeux. Notre pays a l’opportunité de prendre toute sa place au cœur des enjeux liés à la transition à faible intensité de carbone. Nous faisons largement partie de la solution et tout se joue maintenant sur notre capacité à concilier une gouvernance de développement économique durable avec tous ces défis qui, pour le reste, ont une dynamique internationale forte. Il nous faut, dès à présent, bâtir ensemble une véritable stratégie gagnante de développement, de positionnement et d’influence de notre pays. En ce sens, la tenue de cette première conférence de presse de ACTEDD doit nous permettre d’éveiller la prise de conscience nationale sur ce que nous sommes et représentons dans cet enjeu planétaire, Nous, qui sommes « le Pays – Solution » et comptons assumer ce destin avec clairvoyance. C’est ici enfin l’occasion pour ACTEDD d’annoncer certaines de ses initiatives innovantes à venir, dont la plus emblématique d’entre elles, consistera à l’implantation, sous la très haute impulsion de Son Excellence Monsieur Félix – Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République, Chef de l’Etat, d’une station pilote pour la production, à petite échelle, d’hydrogène vert en République démocratique du Congo, en partenariat avec une prestigieuse université nationale, un industriel européen de renom et un Fonds d’investissement carbone de transition énergétique basé en Europe. Les négociations vont commencer sous peu.
Je vous remercie pour votre attention