33 articles de la Constitution sont susceptibles d’être révisés !

Le retour à deux tours pour l’élection présidentielle en République démocratique du Congo a été préconisé par un professeur de droit congolais, lors d’une conférence-débat sur “l’ordre institutionnel face aux mutations de la société : du populisme au discours académique” qui avait pour intervenants les professeurs Félicien Tshibangu, Christian-lr Kabange, Grâce Muwawa et Camille Ngoma, organisée mercredi à l’Université de Kinshasa (Unikin) dans le sud de la capitale, a relayé l’Agence congolaise de presse tandis qu’il est nécessaire de revenir aux deux tours de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo, selon le professeur Grâce Muwawa, intervenant sur la révision ou le changement constitutionnel.
D’entrée de jeu, le constat que la Constitution du 18 février 2006, « produit de l’importation, une greffe qui n’a pas pris en compte les réalités congolaises », et donc qu’il en découle la nécessité de son amendement et de son amélioration, a été fait par le professeur Félicien Tshibangu Kalala.
Prenant la parole à son tour sur « l’impact économique et réforme constitutionnelle », le professeur Christian Kabange a rappelé le caractère foncièrement dynamique de toute constitution. « Une Constitution n’est jamais statique. Elle doit évoluer avec les mutations sociales dans plusieurs angles. La Constitution doit tenir compte des paramètres économiques », a-t-il dit lors de son intervention.
Intervenant enfin sur le thème « Révision de la Constitution et nécessité de rationaliser le fonctionnement de l’Etat et de moraliser la vie publique en République démocratique du Congo », le professeur Camille Ngoma a indiqué la nécessité de débattre « les 33 articles de la Constitution susceptibles de la révision constitutionnelle ; il s’agit notamment des articles 3,10,71,74,78,90,97,100,109,107,118,137,138,149,198,209 », a-t-il énuméré.
L’actualité politique en RDC est restée dominée, au cours de ces dernières semaines, par les débats sur la révision ou le changement de la Constitution, a rappelé l’orateur, sur fond de l’interprétation de certaines dispositions de la Loi mère, en particulier l’article 217, par des acteurs aussi bien du monde universitaire que de la classe politique.
« Au-delà du sens réel ou supposé donné à cette disposition, le cadre me paraît bien indiqué pour rappeler que la question de la révision ou du changement de la Constitution comporte à la fois une dimension juridique, politique et stratégique, qui ne peut être éludée dans une société démocratique, pour autant qu’il faut le rappeler, notre Constitution prévoit elle-même la procédure de sa révision en son article 218 », a fait savoir le Pr Ngoma.
L’activité a eu lieu dans le cadre d’assises organisées par un groupe de recherche et d’analyse multidisciplinaire composé de professeurs s’intéressant à la question brûlante de la révision ou du changement de la Constitution en République démocratique du Congo, a rappelé la source.
Le Journal