Crise RDC-Rwanda: Le sens de l’accord conclu !

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Le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Étrangères, Christophe LUTUNDULA et le Ministre de la Communication et Médias, Porte-Parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe Katembwe ont co-animé un Spécial Briefing Presse, le samedi 23 Juillet 2022 à Kinshasa sous le thème “Restitution des travaux de la Commission Mixte RDC – Rwanda tenus à Luanda, en Angola».

Dans son discours introductif, le porte-parole du gouvernement RD-congolais a rappelé que ce point de presse fait suite à la première rencontre tenue à Luanda, le jeudi 7 juillet et à la deuxième tenue le mercredi 20 juillet 2022 pour éclairer officiellement l’opinion sur la mise en place de la commission RDC – Rwanda sous l’égide du Président angolais João Lourenço, médiateur désigné par l’Union africaine.

Il a rappelé que pour mettre fin à cette crise qui dure plus d’une vingtaine d’années, la République Démocratique du Congo s’est engagée sur quatre fronts (diplômatique, militaire, médiatique et judiciaire) et continue de se documenter quotidiennement pour avoir toutes les informations sur ce que subissent les populations RD-congolaises dans la partie, aujourd’hui occupée par le M23.

S’agissant de l’opérationnalisation du mécanisme ad hoc, le vice-ministre, ministre des Affaires Étrangères, a rappelé la feuille de route, étant donné que chacune de parties accuse l’autre en soutenant des faits précis. C’est-à-dire qu’il y a un soutien du Rwanda au M23 et le Rwanda Rwanda accuse le gouvernement RD-congolais de collaborer avec les FDLR.

«Nous n’allons plus continuer dans les abnégations. Il faut aller sur le terrain. Nous nous sommes donc convenu de créer un mécanisme ad hoc qui sera dirigé par un général angolais qui va vérifier la véracité des affirmations des accusations des uns et des autres. Et là aussi, nous n’avons pas demordu des compromis, nous avons accolé le président de l’Angola qui est médiateur. Nous l’avons appelé à nommer rapidement cet officier général de l’armée angolaise et une équipe d’observateurs qui vont se déployer sur le terrain pour procéder à la vérification, mais aussi jouer un rôle de monitoring ou préventif. Nous avons lancé cet appel et ça ne peut pas être le président Tshisekedi qui désigne cet officier, encore moins le président du Rwanda», a déclaré le VPM Christophe Lutundula

Concernant la gestion des réfugiés entre les deux pays, le vice-ministre, ministre des Affaires étrangères reconnaît qu’en 2013, le rapatriement avait débuté en accord avec la communauté internationale, à travers le Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés qui est une institution spécialisée dans ce domaine sur le plan international.

Il explicite cela en ces termes :

– Primo, nous avons déjà rapatrié un grand nombre avec le Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés ;

– Secundo, le dossier a été apprêté, il y a eu de listages parce qu’en matière des réfugiés  du point de vue du Droit international, la Convention de l’Union africaine de 1967, des principes majeures sur le rapatriement volontaires, on ne peut pas aller prendre quelqu’un et le rejeter du côté où il craint d’être persécuté. Compte tenu de tout cela, nous avons estimé que nous devons, avec le haut commissariat des nations unies aux réfugiés, revoir tout ce qui a été dit et puis aller de l’avant. Je vous le dis et je le répète nous avons une règle d’or à laquelle le chef de l’Etat Tshisekedi tient, plus question de brassage, plus question de toute autre mixage institutionnel des unités militaires ou quoi. Maintenant nous avons, nous le programme de mobilisation, desarmement, réinsertion communautaire et stabilisation. Donc, nous tenons à cela. Le président a ouvert des nouvelles perspectives par rapport aux groupes armés pour qu’ils reviennent dans le cadre de ce programme qui a été accepté par la communauté internationale pour les finances. Voilà la gamme des faits qui expliquent que nous nous sommes mis d’accord avec les autres pour que ces accords soient appliqués ;

– Tertio, c’est la question des accords ou coopérations économiques… Comme je l’ai dit, je me répète parce que c’est ça la vérité. Les évidences ne se démontrent pas. Elles se constatent. Nous ne pouvons pas nous mettre dans la posture des gens qui font erreur. Nous ne commerçons que quand il y a un minimum de confiance. Nous sommes tous déterminés à restaurer la confiance. Et pour nous, restaurer la confiance est la condition sine qua non. Il faut que le territoire national soit rétabli dans son état et que les populations congolaises qui ont été forcées au déplacement rentrent chez elles et que tout le monde rentre dans la perspective du processus de Naïrobi avec la nette envie du Président, et nous verrons comment cela va avancer. Aujourd’hui, il est clair, nette et incontestable qu’il n’y a pas un climat de confiance qui permet de nous lancer dans une quelconque opération.  Évidemment, le grand défi dans tout cela a toujours été la mise en œuvre. C’est ça même la phase cruciale.

Parlant de la deuxième rencontre de Luanda pour donner un contenu opérationnel à la feuille de route comme souhaité par les trois chefs d’Etat, le 7 juillet dernier, le VPM Lutundula n’a pas caché la position du gouvernement congolais. «Après tout, l’écriture vaut ce qu’elle vaut. Les paroles valent ce qu’elles valent. Mais la population a besoin des réalités qui ne peuvent être palpées que s’il y a des actions sur le terrain. Nous nous sommes retrouvés donc, les deux délégations: la délégation rwandaise conduite par mon collègue. Il y avait également mon collègue de l’Angola. En gros, les points centraux de la feuille de route, je vous les rappelle, c’est d’abord la cessation et le retrait de M23 dans les localités occupées illégalement par la violence. Et le deuxième point, c’est la problématique de FDLR. Toutes ces factions dont le Rwanda prétend qu’elles perturbent les relations avec la RDC par des incursions sur son territoire. Le troisième point, c’est la question des réfugiés et le quatrième, c’est la question de la coopération et puis évidemment, il y a la question touchant aux mécanismes ad Hoc», a-t-il dit.

Et d’ajouter : «Tout cela se résume en un seul problème, c’est la question de la sécurité et de la défense parce que nous risquons de nous verser dans des illusions. Les questions de coopération aujourd’hui, nous les abordons parce que c’est une commission conjointe qui a été créée comme nous en avons avec d’autres pays. Il y a une question préjudicieuse, c’est l’environnement. c’est-à-dire que la fin de l’agression de notre pays est la fin de violence.

À Luanda, la commission mise en place comporte également deux sous-commissions notamment «Défense et Sécurité», et «Des questions connexes».

Quant à la question liée à la cessation des violences et au retrait du M23, le gouvernement de la RDC a évité des télescopages avec d’autres initiatives fortes qui aujourd’hui, sont acceptées par la communauté internationale, par l’Union africaine et son Conseil de sécurité. Mais aussi, par la communauté de l’Afrique de l’Est et au niveau mondial par le Conseil de sécurité des Nations Unies. «C’est la mise en place de la Force régionale dont la mission est défensive. Ceux qui se souviennent encore du communiqué de Naïrobi savent que l’alternative est militaire en cas de choc d’alternatives. Nous avons évité de donner l’impression qu’au niveau de médiateur et au niveau de la CIRGL, nous avons estimé que ce qui compte maintenant, ce n’est pas de créer une autre force, c’est plutôt de faire que la Force régionale dont les prémices sont en train d’être jetées soit rapidement opérationnelle. Et pour cela, ce qu’il faut faire maintenant parce que nous sommes dans le cadre du mandat du président Lourenço, ce que nous demandions la délégation rwandaise et congolaise, au médiateur de l’Union africaine de tout faire, pour que cette force soit opérationnelle le plus rapidement possible. Et d’après les éléments qui datent d’ailleurs du moment où nous avons tenu la dernière rencontre, cette force devra se déployer dans les semaines qui suivent. Voilà la grande conclusion sur cette question de la cessation des activités, du retrait de M23», a souhaité le ministre congolais des affaires étrangères.

Et de poursuivre : «De l’autre côté, les Rwandais parlent des FDLR. C’est cela la perspective qui nous paraît la plus efficace. Cela a été dit, il n’est plus question de répéter la même chose. Le défi, c’est d’obtenir la cessation des hostilités et que le retrait soit effectif. Ce sont les deux points où l’on utilise la force de frappe militaire et où l’on contraint à ceux qui occupent notre territoire de partir. On les déloge et en attendant, nous continuons le combat politique qui ne reste pas en moins aussi un combat si important quand il y a des difficultés de crise comme celle-ci. Nous avons la perspective militaire, la perspective diplomatique et la perspective de communication dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui», a-t-il souligné.

À la question liée à la lettre signée par Robert Ménendez, président de la Commission des Affaires étrangères au Sénat des États-Unis d’Amérique accusant sévèrement le Président Paul Kagame et son régime auprès d’Anthony Blinken, Secrétaire d’Etat au Département d’Etat, le VPM s’en réjouit et reconnaît que c’est la deuxième fois que ce pays dénonce cela. Il l’a, pour la toute première fois, reconnu à travers un communiqué de son ambassade à Kinshasa, après la réunion tenue entre le ministre Lutundula et tous les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité accrédités en RDC.

Par rapport aux critiques du Prix Nobel Docteur Mukwege sur la diplomatie RD-congolaise, le VPM s’est dit ouvert à toutes les propositions salvatrices de tous les congolais disseminés àà travers le monde pour enfin mettre fin à cette crise qui dure plus de deux décennies. Mais également, pour renforcer la diplomatie RD-congolaise dans sa globalité. Il a profité de ce briefing pour informer aux RD-congolais et à l’opinion, qu’il a été créé, le vendredi 22 juillet 2022, à Arusha en Tanzanie, un fonds spécial pour la gestion de la crise dans l’Est de la République Démocratique du Congo et le Président Uhuru a été désigné pour en être le médiateur. Toujours dans le souci de résoudre cette crise, l’Union européenne s’est déjà prononcée pour intervenir au moment venu.

Concernant le déploiement de la Force sous-régionale décidée par les 7 pays membres de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est, le ministre de la Communication et Médias, Porte-parole Patrick Muyaya a expliqué que celle-ci n’aura pas les mêmes missions et les même mandat que la MONUSCO comme le veut le CONOPS. C’est-à-dire que les plans des opérations de ces deux forces seront différentes. Mais le but final est de ramener la paix et l’intégrité territoriale en République Démocratique du Congo et déclencher le développement économique dans cette sous-région africaine.

Pour clore, le VPM aux Affaires étrangères a rappelé que la République Démocratique du Congo respectera toujours l’Accord-cadre conclu avec les Nations Unies en ce qui concerne la mission de la MONUSCO par rapport à son personnel civil, ses unités et ses biens. Cependant, il invite les responsables et toutes les équipes de la MONUSCO à éviter de tenir tout discours ou acte qui visent à jeter de l’opprobre sur les vaillants militaires des FARDC et à la population congolaise.

Il sied de rappeler que le mandat confié au Président angolais João Lourenço par l’Union africaine est de rétablir la paix en RDC et de réchauffer ses relations avec le Rwanda en toute transparence.

LJ avec la Cellule de communication du Ministère de tutelle