Un ministre qui signe des documents sans prendre le soin de vérifier les faits mentionnés, l’histoire a de quoi faire rire même des singes. Pourtant c’est vrai et ça s’est passé au ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention. L’accusant de lui avoir fait signer des documents portant affectation d’un Directeur dans une direction inexistante, le ministre de tutelle, Dr Jean-Jacques Mbungani a suspendu le Secrétaire Général, Dr Pierre Lokadi, de ses fonctions.
Entouré de dizaines de collaborateurs dont des experts et des administratifs chevronnés, le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention a commis des fautes inadmissibles à ce niveau là de responsabilité. Pour de raisons qu’on ignore, aucun de ses conseillers n’a été en mesure de découvrir, durant une année qu’il a passé jusque là à la tête de ce ministère, que la Direction de la Formation continue a été fermée.
Ayant visiblement la tête ailleurs, il a signé aveuglement deux documents portant affectation d’un médecin dans cette direction fictive.
Le comble, l’heureux promu est sous une procédure disciplinaire et donc, Dr Jean-Jacques Mbungani a commis deux fautes lourdes.
Il a fallu attendre plusieurs jours pour qu’il se rende compte qu’il avait été induit en erreur par le Secrétaire Général à la Santé.
Par conséquent, il a pris la décision de le suspendre et de le remettre à la disposition de la Fonction publique pour des dispositions disciplinaires.
«Je voudrais porter à votre connaissance qu’à dater de ce 21 avril 2022, vous êtes suspendu de vos fonctions de Secrétaire Général et mis à la disposition de la disposition publique pour de manquements que voici: m’avoir fait signer une commission d’affectation pour la Direction de la Formation continue alors que celle-ci n’existe plus depuis la dernière réforme du secteur et avoir affecté Dr Okiata à la Direction de formation continue alors que son dossier disciplinaire n’était pas clôturé », lui a-t-il écrit dans une correspondance.
Où était son cabinet ?
Cette situation suscite des sérieuses questions sur le rôle des membres du cabinet du ministre de la Santé et surtout sur les critères qui ont prévalu dans le choix de ces derniers.
En effet, d’aucuns se demandent où était son Conseiller juridique lorsque Dr Jean-Jacques Mbungani signait les documents précités. Pour une certaine opinion, il se pourrait, comme c’est récurent dans beaucoup de cabinets ministériels, que le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention ait traité ce dossier avec une équipe restreinte composée des membres de sa famille biologique.
Et même dans une telle hypothèse, on a du mal à imaginer un membre du gouvernement prendre un tel acte sans vérifier le dossier du candidat lui soumis par le Secrétaire Général de son ministère.
Signe que ce dossier cache beaucoup de secrets, il nous revient d’apprendre que le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention aurait suspendu, lundi 2 mai 2022, son Directeur de Cabinet adjoint pour une affaire de détournement présumé des fonds venant d’un partenaire, en complicité avec le Secrétaire Général.
De son côté, ce dernier aurait saisi le Conseil d’État contre la décision portant sa suspension.
Le Journal