Suspension de Godefroy Kizaba : deux inspecteurs de l’IGF déclinent l’invitation à la commission d’enquête de l’ANADEC

 Suspension de Godefroy Kizaba : deux inspecteurs de l’IGF déclinent l’invitation à la commission d’enquête de l’ANADEC

L’ANADEC est au cœur d’une tempête politique alors que son Directeur Général, Godefroy Kizaba, a été suspendu par le Ministre de l’Industrie, Louis Watum. Cette suspension suscite des accusations de partialité et de manipulation des procédures administratives.

 

Les tensions entre le Ministre Watum et Kizaba, qui représentent deux visions opposées du développement entrepreneurial en République Démocratique du Congo, ont atteint un point de non-retour. Selon plusieurs sources, la suspension de Kizaba aurait pour but de favoriser des nominations de personnes proches du ministre au sein de l’ANADEC, une manœuvre perçue par beaucoup comme une tentative de prendre le contrôle institutionnel.

 

Pour justifier cette décision, Watum a institué une commission d’enquête censée faire la lumière sur la gestion de Kizaba. Cependant, la composition de cette commission pose question : elle est majoritairement constituée de membres du cabinet du ministre et d’agents mécontents de l’ANADEC, ce qui soulève des doutes sur l’objectivité de l’enquête. En effet, l’intégrité de cette commission est mise en péril par l’absence d’indépendance, ce qui soulève la question : « Le Ministre Louis Watum peut-il réellement être un juge impartial ? »

 

Un point crucial de cette situation a été la décision de deux inspecteurs de l’Inspection Générale des Finances (IGF) de décliner leur invitation à participer à cette commission. Les inspecteurs ont justifié leur refus en affirmant qu’ils ne pourraient mener une mission sous l’autorité d’un Directeur de Cabinet, étant donné leur rang élevé dans l’administration. Ce geste souligne non seulement le climat de défiance qui règne au sein de l’ANADEC, mais aussi la résistance d’autres institutions à la manœuvre du ministre.

 

Il est également important de rappeler qu’une précédente enquête diligentée par l’IGF sur la gestion de l’ANADEC avait cloué au sol les accusations visant Kizaba, le blanchissant de tout soupçon. Ces résultats posent une interrogation : pourquoi réinstaurer une enquête dans un contexte déjà éclairci ? Pour de nombreux observateurs, il semble que le ministre Watum ait décidé de redoubler d’efforts pour trouver une justification à sa volonté d’écarter Kizaba.

 

Les critiques adressées à Louis Watum font écho à un malaise plus large au sein du gouvernement congolais, où les luttes de pouvoir entre fonctionnaires peuvent affaiblir la volonté de développer l’entrepreneuriat à travers des institutions stables. La situation actuelle interpelle les acteurs de la société civile et les experts qui plaident pour une gouvernance plus transparente et responsable au sein des structures publiques.

 

La saga de l’ANADEC pourrait avoir des répercussions bien au-delà des murs de l’agence. Alors que la République Démocratique du Congo continue de naviguer dans des eaux troubles sur le chemin de la réforme économique, les acteurs politiques et économiques montent au créneau avec des questions essentielles sur l’intégrité, la responsabilité et la transparence.

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