SEM Jean-Lucien Bussa Tongba quitte le ministère du Portefeuille tête haute

La cérémonie de remise et reprise entre le ministre sortant du portefeuille, Jean-Lucien Bussa Tongba et son successeur, madame Julie MBUYI SHIKU a vécu ce mercredi 13 août 2025. Après avoir cédé les rênes de ce ministère où il a opéré de nombreuses réformes, Jean-Lucien Bussa a dressé un bilan élogieux de son passage au portefeuille.
Dans son discours, l’ancien patron du Portefeuille a énuméré une série de réalisations phares qui ont marqué son mandat d’une d’une année et un mois. Son Excellence Jean-Lucien Bussa Tongba est revenu sur les réformes qu’il a opéré dans ce secteur sans oublier les projets de réformes qui étaient en cours d’exécution. Parmi les innombrables réalisations du ministre sortant du Portefeuille, il ya lieu de citer l’amélioration de la gouvernance des entreprises du Portefeuille suivie de la gestion axée sur les résultats; la signature de contrat mandat par les représentants de l’Etat dans les Entreprises du Portefeuille, (une grande première en RDC), et la relance de certaines entreprises. Pour ce qui concerne les réformes opérées, ce membre du gouvernement a cité une vingtaine dont la politique salariale applicable aux mandataires publics et la revalorisation du portefeuille comme service d’assiettes.
Jean-Lucien Bussa Tongba quitte le portefeuille alors qu’il travaille sur d’autres projets de réformes.
C’est par exemple la
création d’une société immobilière filiale des Entreprises publiques détentrices d’actifs immobiliers et fonciers importants, dont l’ONATRA, la RVA, la SCPT, la SNEL, la SNCC, la création, en collaboration avec le Ministre des Finances, de deux (2) Banques avec la participation de l’Etat, d’autres institutions étatiques et des partenaires publics, à savoir : la Banque Commerciale et la Banque Immobilières telle qu’adoptée par le 50ième Conseil des Ministres du 04 juillet 2025. Si le départ d’anciens ministres sont applaudis dans certains secteurs, il n’en est pas autant au portefeuille où des agents et cadres regrettent le départ de Jean-Lucien Bussa Tongba dont le leadership valorise le capital humain. Les L’amélioration des conditions sociales des agents de l’administration et des services techniques du Ministère est l’une de grandes œuvres du désormais Ministre de l’Aménagement du territoire.
Celcom Min Aménagement du territoire
ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE MINISTRE
DU PORTEFEUILLE, JEAN-LUCIEN BUSSA TONGBA
LORS DE LA REMISE ET REPRISE
Madame la Ministre du Portefeuille et Chère Collègue,
Monsieur le Secrétaire Général au Portefeuille ;
Monsieur le Président du Conseil Supérieur du Portefeuille ;
Monsieur le Secrétaire Exécutif du COPIREP ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Cabinet, les Cadres et Agents
du Portefeuille de l’Etat ;
Mesdames, Messieurs, Distingués personnalités présentes en ce lieu,
Permettez-moi de reconnaître, avant toute chose, la grandeur de l’Eternel qui a rendu ce jour possible et de qui nous recevons toute grâce excellente et tout don parfait.
Comme d’aucuns le savent, par Ordonnance no25/247 du 7 Août 2025 portant nomination des Vice-Premiers Ministres, des Ministres d’Etat, des Ministres, des Ministres Délégués et des Vice-Ministres, Madame Julie MBUYI SHIKU est portée à la tête du Ministère du Portefeuille.
Je me dois, à cet effet, de rendre hommage au Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Félix Antoine TSHILOMBO, pour son choix judicieux porté sur sa personne.
Mesdames et Messieurs,
En cette circonstance, il me paraît utile de relever les nombreux défis qui ont été miens durant mon mandat en qualité du Ministre du Portefeuille.
Dès ma prise de commande de ce Ministère en juin 2024, j’avais compris que le Chef de l’Etat avait placé sa confiance en ma personne pour entre ’autres :
1. Faire du Portefeuille de l’Etat un puissant levier de la croissance économique et du développement social de la République Démocratique du Congo ;
2. Replacer le Portefeuille de l’Etat au cœur de l’économie congolaise ;
3. Assurer son positionnement stratégique et opérationnel ;
4. Placer l’Administration du Portefeuille, le CSP et le COPIREP au niveau qui leur permet d’agir efficacement ;
5. S’attaquer aux nombreuses questions de gouvernance, de gestion et de contrôle de gestion au sein des Entreprises du Portefeuille ;
6. Repositionner la crédibilité des Entreprises du Portefeuille auprès des partenaires ;
7. Assainir le climat des affaires au bénéfice des Entreprises du Portefeuille ;
8. Relancer et redresser les Entreprises du Portefeuille de l’Etat en difficulté ;
9. Pour des raisons stratégiques et économiques, créer des nouvelles Entreprises du Portefeuille de l’Etat ;
10. Améliorer la gestion des participations et renforcer le pouvoir des représentants de l’Etat dans la gouvernance des Sociétés d’économie mixte.
Mesdames et Messieurs,
Il a fallu un diagnostic profond pour ce faire. En effet, les états généraux des Entreprises du Portefeuille tenus du 09 au 14 décembre 2024, ont relevé des problèmes structurels des Entreprises et ont débouché sur des recommandations structurantes concernant : (i) le cadre juridique institutionnel du Portefeuille de l’Etat et la réforme des Entreprises publiques ; (ii) la gouvernance des Entreprises du Portefeuille ; (iii) la relance des Entreprises du Portefeuille ; (iv) le contrôle de la performance, la lutte contre la spoliation, la corruption et le détournement ; (v) l’amélioration de la gestion et la performance des Entreprises du Portefeuille ; (vi) le développement social au sein des Entreprises du Portefeuille.
Mesdames et Messieurs,
A cet effet, des actions phares ont été entreprises, notamment :
1. Amélioration de la gouvernance : (i) la prise de la note circulaire sur l’étendue des attributions dévolues aux Présidents des Conseils d’Administration, Directeurs Généraux et Directeurs Généraux Adjoints ; (ii) la signature de contrat mandat par les représentants de l’Etat dans les Entreprises du Portefeuille (une première depuis l’existence du Portefeuille en RDC) ; (iii) la clarification de rôle de chaque organe et l’instruction faite à tous les Conseils d’Administration de donner du contenu au rôle du Directeur Général Adjoint (DGA) ; (iv) le rappel du respect des dispositions légales relatives à la réforme du 07 juillet 2008 (Lois n°08/007 ; 08/008 ; 08/009 et 08/010) qui a mis fin à la double tutelle.
2. Instauration d’une gestion orthodoxe axée sur les résultats : (i) la mise en œuvre des recommandations de l’Inspection Générale des Finances (IGF); (ii) des nombreuses missions de validation des budgets et états financiers effectuées par le Conseil Supérieur du Portefeuille (CSP); (iii) la gestion rationnelle des finances des Entreprises ; (iv) la suspension de recrutement et l’obligation d’une demande de dérogation motivée pour éviter tout recrutement désordonné pouvant entraîner un impact négatif sur les charges de l’Entreprise ; (v) la proposition des mesures de désendettement des Entreprises ;
3. Redressement des Entreprises : (i) les missions d’encadrement effectuées par l’Administration et le CSP ; (ii) la signature de contrat de performance avec la SNEL et la REGIDESO, arrimé au plan de redressement dont le pilotage est assuré par le COPIREP avec objectifs chiffrés, indicateurs et mécanisme de suivi et évaluation; (iii) le renforcement des pouvoirs des représentants de l’Etat-actionnaire dans la gouvernance des sociétés d’économie mixe; (iv) la définition du plan de digitalisation des activités des Entreprises du Portefeuille.
4. Relance et soutien des Entreprises : (i) certaines Entreprises du Portefeuille en difficulté, qui avaient besoin des ressources pour le développement de leur plan de relance, se sont vues appuyer notamment : Congo Airways, MIBA, TRIOMf, SUKI, SAKIMA, SOTEXKI, GRANDS HOTELS DU CONGO et j’en passe ; (ii) le désintéressement des retraités de la RVA SA ainsi que la définition d’une approche pragmatique du règlement progressif des décomptes finals de certaines Entreprises publiques dont l’ONATRA SA.
5. Création et ouverture aux partenaires privés : je rappelle, dans ce chapitre, la contribution du Ministère du Portefeuille dans la création de : (i) la Société minière BUENASSA ; (ii) la Société d’aviation AIR-CONGO (iii) la société boursière CONGO RESSOURCES SA ; (iv) l’accord de création d’une Joint-Venture entre Kisenge Manganèse et Blue-Sky. Au chapitre de l’ouverture du capital, des propositions ont été faites le 17 juin et le 08 juillet 2025 pour ouvrir respectivement les capitaux de SOCIR et SOGAZ.
6. Les réformes menées :
i. la réforme fiscale :
– le paiement de dividende prioritaire et intangible dû à l’Etat en cas de bénéfice net comptable réalisé par les Entreprises minières du Portefeuille de l’Etat (Art. 73 Loi de Finances n°24/011 du 20 décembre 2024 pour l’exercice 2025) ;
– le paiement de la quotité de 25% sur les dividendes dont bénéficient les Entreprises publiques du secteur minier dans le cadre de Joint(venture ou tout autre partenariat (Art. 79 Loi de Finances n°24/011 du 20 décembre 2024 pour l’exercice 2025) ;
– le rétablissement du Ministère du Portefeuille dans ses droits comme service d’assiettes en rapport avec la quotité de 50% des royalties, primes de cession, redevances supplémentaires ou loyers (en cas d’amodiation) revenant au Trésor public, dont bénéficient les Entreprises du Portefeuille de l’Etat du secteur minier en vertu des contrats ou conventions miniers. (Art. 78 Loi de Finances n°24/011 du 20 décembre 2024 pour l’exercice 2025).
ii. Profil des Mandataires dans les Entreprises publiques et le recrutement méritocratique des précités : (i) la définition de profil des Mandataires publics sur base des critères objectifs renforcés, consacrant la représentation obligatoire de la femme et la nomination au sein des Conseils d’Administration et des Directions générales au moins un tiers des personnes ayant fait carrière au sein de l’Entreprise ; (ii) le recrutement compétitif dans les Entreprises du Portefeuille de l’Etat.
iii. Politique salariale applicable aux Mandataires publics, consécutive au Décret n° 24/08 du 04 octobre 2024 modifiant et complétant les Décrets n°13/055 du 13 décembre 2013 et n° 24/14 du 12 avril 2023 portant statut des Mandataires publics (Projet déposé à l’Office de Madame la Première Ministre, le 26 juin 2025), avec comme spécificités : (i) le plafonnement des salaires, (ii) l’octroi de la prime aux Mandataires les plus performants ; (iii) la suppression des indemnités d’entrée et de sortie des Mandataires publics non actifs ainsi que la suppression des salaires payés aux Commissaires aux Comptes qui devraient bénéficier plutôt des honoraires consécutifs à leurs prestations.
iv. Politique actionnariale dynamique : (i) Autorisation préalable du Gouvernement, sur propositions du Ministre ayant le portefeuille dans ses attributions, avant toute décision de croissance externe d’une entreprise publique. C’est le cas d’une prise de participation dans une JV ou dans une société tierce, ainsi que tout acte de disposition (cession, échange, transfert, nantissement, hypothèque …) qui engage un actif majeur d’une entreprise publique (Dossier adopté au cours de la 24-ème réunion ordinaire du conseil des Ministres du 29 novembre 2024) ; (ii) la mise en évidence de l’implication de l’Etat Actionnaire, dans la sélection des acheteurs de la production des Entreprises du Portefeuille, à l’exemple de Kamoa Copper SA, troisième producteur mondial du cuivre.
v. Institution des préférences des marchés inter-entreprises dans le Groupe Portefeuille ;
vi. Rééquilibrage des parts de l’Etat dans le capital de quelques Sociétés d’économie mixte telles que : la MIBA, la SOTEXKI, le TRIOMf, etc.
vii. Politique générale des Entreprises publiques adoptée par le Conseil des Ministres en date du 20 septembre 2024 ;
viii. Sauvegarde des patrimoines des Entreprises : le 3 juillet 2024, à l’initiative du Ministre du Portefeuille, en collaboration avec le Ministre de la Justice, les patrimoines des Entreprises publiques ont été sécurisés par le Décret n°24/04 du 21 Août 2024 portant sauvegarde du patrimoine des Entreprises publiques, des Etablissements publics et de services publics.
7. Les reformes et dossiers en cours :
i. Création d’une société immobilière filiale des Entreprises publiques détentrices d’actifs immobiliers et fonciers importants, dont l’ONATRA, la RVA, la SCPT, la SNEL, la SNCC. Projet déposé à l’Office de Madame la Première Ministre, le 29 juillet 2025 ;
ii. Création, en collaboration avec le Ministre des Finances, de deux (2) Banques avec la participation de l’Etat, d’autres institutions étatiques et des partenaires publics, à savoir : la Banque Commerciale et la Banque Immobilières telle qu’adoptée par le 50ième Conseil des Ministres du 04 juillet 2025 ;
iii. Adaptation de la Loi sur la passation des marchés publics permettant de mettre les Entreprises, transformées en sociétés commerciales, sur le même niveau de compétition que les privés ;
iv. Révision des textes légaux en vigueur sur l’organisation du Portefeuille de l’Etat. Travail accompli avec le concours de la Banque Mondiale ;
v. Ouverture du capital social de SOCIR et SOGAZ, telle qu’évoquée ci-haut.
Mesdames et Messieurs,
Soucieux d’améliorer les conditions de vie des Cadres et Agents du Portefeuille de l’Etat, nous avons, ensemble avec toutes les structures qui m’ont accompagné, réussi à remettre le Ministère du Portefeuille dans ses droits en tant que service d’assiette des recettes provenant de pas-de-porte, royalties et le loyer d’amodiation.
Ajouté à cela, l’impact de la réforme fiscale sur le paiement de 25 % des dividendes de Joint-ventures minières dans lesquelles les Entreprises publiques dudit secteur sont partenaires. Ces deux actions combinées ont permis de remonter de manière exponentielle les recettes de l’Etat et par conséquent, multiplier la rétrocession due au Ministère du Portefeuille. Pour le mois de juillet 2025, par exemple, les recettes ont atteint 149.097.737.274,54 CDF ; niveau jamais réalisé avant ces réformes. Comme on peut l’imaginer, cette réforme permet d’ores et déjà à accroitre substantiellement les moyens de fonctionnement et en particulier les primes de rétrocession de chaque Cadre et Agent du Ministère du Portefeuille.
Mesdames et Messieurs,
Je ne peux clôturer mon mot en cette circonstance sans remercier particulièrement le Secrétaire Général au Portefeuille ainsi que les Cadres et Agents de l’Administration ; le Président, le Vice-président, les Cadres et Agents du CSP ; le Secrétaire Exécutif et les Cadres et Agents du COPIREP sans oublier les Membres de mon Cabinet pour la qualité de leur collaboration qui nous a fourni l’appui nécessaire en vue de réussir et réaliser ces différentes actions en douze (12) mois à la tête de ce grand et prestigieux Ministère.
C’est l’occasion pour moi de vous dire au revoir et souhaiter un fructueux mandat à Madame la Ministre du Portefeuille.
Je vous remercie !
Fait à Kinshasa, le
Jean-Lucien BUSSA TONGBA
