Selon le rapport de l’Institut de recherche Ebuteli: La corruption du système électoral aggrave la crise de légitimité

Dans un rapport intitulé « Corruption électorale sans frontière en RDC : des leçons à tirer pour l’avenir », publié le mardi 13 mai à Kinshasa par l’Institut de recherche Ebuteli, des révélations poignantes ont été faites.
Une étude de l’Institut de recherche Ebuteli révèle que la corruption à tous les niveaux du système électoral exacerbe la crise de légitimité et le déficit de redevabilité des institutions politiques.
Le rapport précise que le processus électoral de 2023 s’est caractérisé par des pratiques de corruption sous diverses formes, notamment le détournement des dispositifs électroniques de vote, achat de voix,
manipulation des résultats au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ainsi qu’à la Cour constitutionnelle et aux cours d’appel.
L’étude souligne qu’en dépit des élections organisées depuis 2006 dans l’objectif d’améliorer la gouvernance, celles de decembre 2023 ont systématiquement donné lieu à des contestations, principalement en raison de la corruption.
Corruption centralisée et décentralisée
Malgré l’introduction de technologies et l’augmentation significative du budget électoral, passé de 540 millions USD en 2006 à plus d’un milliard USD en 2023, les pratiques opaques et le manque de transparence de certains candidats et autres parties prenantes continuent d’altérer l’intégrité des résultats électoraux.
Le rapport souligne qu’au lieu de constituer un exercice démocratique de libre choix citoyen, les élections en République démocratique du Congo ressemblent de plus en plus à un marché de transactions illicites, dominé par des formes de corruption centralisées et décentralisées.
Le rapport met en lumière le fait que la corruption électorale en RDC ne relève pas d’un dysfonctionnement ponctuel, mais s’inscrit dans un système structuré, profondément enraciné dans les pratiques institutionnelles et les rapports de pouvoir.
Élection comme moyen d’accès aux ressources et l’impunité
« L’élection n’est plus un moment de légitimation démocratique, mais un moyen d’accès aux ressources, aux privilèges et à l’impunité », dénonce le rapport.
En vue des prochaines échéances électorales, Ebuteli recommande notamment une restructuration de la CENI afin de garantir son indépendance, une révision de la loi électorale, l’instauration d’une justice électorale indépendante et la mise en place d’un audit financier indépendant de la CENI.
Gel Boumbe
