Report du Sommet de Luanda : l’Union européenne déplore l’attitude du Rwanda

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Le report du Sommet de Luanda continue à défrayer la chronique. Initialement prévu, le dimanche 15 décembre dernier, le Sommet de la capitale angolaise n’a pas eu lieu. Et pour cause. Le président rwandais, Paul Kagame, a été le grand absent. Pour le Gouvernement congolais, cette absence « constitue un blocage délibéré et une entrave majeure aux efforts fournis pour faire aboutir le processus de Luanda », a-t-on appris de source officielle.

Comme il fallait s’y attendre, l’échec des pourparlers de Luanda a suscité et suscite encore des réactions allant dans tous les sens. La dernière en date est de l’Union européenne qui a exprimé sa déception. La déclaration est de son représentant spécial pour la région des Grands Lacs, Johan Borgstam. C’était à l’issue des échanges lundi à Kinshasa avec la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba.
Dans sa déclaration faite au sortir de l’audience, le représentant spécial de l’UE dans la région des Grands Lacs a indiqué : « Nous avons eu un échange très franc. Et pour moi, cela a aussi été une possibilité de partager la déception du côté de l’Union européenne pour ce qui vient de se passer à Luanda. Vous savez, l’UE à un engagement par rapport aux différentes approches pour contribuer à la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs, en incluant l’Est de la République démocratique du Congo ».
Motivation congolaise
Avant de rappeler la position de son institution par rapport à la présence des troupes rwandaises sur le sol congolais. C’est-à-dire que ces troupes doivent se retirer. Il faut que le soutien rwandais pour les rebelles du M23 cesse. Il faut aussi que la République démocratique du Congo assume ses responsabilités, et démantèle les FDLR, a-t-il souligné.
« L’annulation de la tripartite de Luanda est causée par le refus de la délégation rwandaise de prendre part à la rencontre censée mettre un terme aux hostilités dans l’Est de la République démocratique du Congo par le retrait des troupes rwandaises des zones congolaises », avait écrit sur son compte X, la présidence congolaise.
De son côté, la ministre des Affaires étrangères a, dans un briefing co-animé avec son collègue en charge de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, affirmé : « Le processus de paix de Luanda est processus qui va rendre le Rwanda redevable. Le Sommet n’a pas eu lieu et ceci était lié à une série d’impasses et de blocages pendant les dernières négociations que nous avons eues ». Et d’ajouter : « Pendant ces négociations, le Rwanda a brandi à nouveau, le prétexte de l’importance d’une solution négociée et d’un dialogue direct entre le Gouvernement de la République démocratique du Congo et le groupe terroriste M23. Avant de conclure : « Entre la paix et le M23, le Rwanda a choisi le M23 ».

Mputu Muana