Réagissant à la recommandation de la Première ministre Suminwa : Eve Bazaiba suspend préventivement le PCA et le DG du FFN !

0
217
Eva Bazaiba, secrétaire générale du MLC, le 23/03/2017 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Par les correspondances du 21 janvier 2025, dont celle portant le N°1079/SG/EDD/BTB/KT/01/2025 adressée au Directeur Général du Fonds Forestier National -FFN-, le Secrétaire général à l’Environnement et Développement Durable notifie au Président du Conseil d’administration et au Directeur Général du Fonds Forestier National l’Arrêté ministériel N°002 du 15 janvier 2025 pris par la ministre d’État en charge de l’Environnement et Développement Durable portant leur suspension à titre conservatoire.

Comme à ses habitudes, le PCA avait fermé ses bureaux pour éviter de réceptionner sa correspondance de notification. Si ce n’est pas la rébellion, ça y ressemble, ont noté des agents du FFN dépassés par les évènements.
“Conformément à l’article 2 dudit Arrêté, j’enjoins Madame la Directrice Chef de Service de Contrôle et Vérification qui me lit en copie,de procéder à la remise et reprise avec Monsieur Assani Ongala Hassan, Directeur Général Adjoint du Fonds Forestier National “, écrit le Secrétaire Général à l’Environnement et Développement Durable.
Cet Arrêté pris par la ministre d’État à l’Environnement et Développement Durable est une réponse à la recommandation lui faite le 13 janvier 2025 par la Première ministre Judith Suminwa par rapport au “Climat malsain au sein du FFN” pour lequel elle lui a fait savoir qu’elle est en possession des informations concordantes faisant état de la persistance d’un climat malsain dans les rapports de travail entre le Président du Conseil d’administration et le Directeur Général du Fonds Forestier National dont nombre de correspondances échangées entre eux est fait sur un ton désobligeant et qu’au regard de cette situation, la Première ministre avait encouragé Ève Bazaiba à prendre, sans désemparée, et dans les limites de ses compétences, toutes mesures conservatoires utiles à rétablir l’ordre au sein du Fonds Forestier National.
C’est ce que vient de faire Ève Bazaiba, mais en prennant la mesure qui sacrifice le Directeur Général du FFN qui avait tout le temps les bâtons placés sur son chemin par lePCA qui marchait à volonté sur ses plate-bandes, en bafouant ses prérogatives. Un comportement malheureux qui était toutefois dénoncé et que Eve Bazaiba avait désapprouvé plus d’une fois.
Quand Eve Bazaiba s’insurgeait contre les dérapages du PCA du FFN
Mi-année 2024, notre rédaction écrivait qu’Il est connu de l’opinion publique qu’à la tête du Fonds forestier national, FFN, le binôme PCA-DG a du mal à parler le même langage, le Président du Conseil d’administration investissant tous ses efforts dans le sabotage des actions menées par le Directeur Général pour de raisons connues de lui seul. Pour maints observateurs, le PCA ne voudrait pas que le mandat du DG à la tête du FFN soit une réussite. Ceux qui sont de cet avis se retrouvent réconfortés dans leur lecture des faits, par la démarche menée par le PCA dans le sens de faire bloquer tous les comptes bancaires du FFN et priver le DG des moyens de sa politique. La lettre du PCA adressée à l’IGF dont copie a atterri entre les mains de madame Eve Bazaiba, la ministre de l’Environnement, lui a donné l’occasion d’exprimer tous ses regrets sur la façon de faire du PCA du FFN qui est loin de se conformer aux normes.
En sa qualité de ministre de tutelle, le 06 juin 2024, Bazaiba a saisi sa plus belle plume en vue d’adresser à l’Inspection Général des Finances une correspondance accusant réception sur la sienne lui adressée sur la mise en œuvre des résolutions de la 12ème Réunion du Conseil d’administration du FFN et par laquelle, elle est sans langue de bois : « Je retiens que vous ne pouvez pas donner suite à la requête du PCA pour des raisons évidentes, parce que depuis le 31 mai, l’IGF avait mis fin aux missions d’encadrement auprès des entreprises et établissements publics ».
En outre, la ministre Bazaiba se fait plus précise en notant avec beaucoup de regret, les dérapages à répétition dans le fonctionnement du Conseil d’administration du FFN. Celui-ci, dit-elle, travaille sans respect des normes. Les décisions de ses réunions, pour avoir force de loi, doivent avoir l’approbation du ministère de tutelle, mais pourtant, elles ne lui sont jamais soumises.
De la même manière, Eve Bazaiba dit n’avoir jamais donné son quitus pour la tenue de la 14ème Réunion du Conseil d’administration du FFN dont elle souligne que les décisions y découlant sont nulles et sans effets. Elle tranche également que le PCA du FFN n’a pas qualité d’instruire l’IGF mais dénoncer les irrégularités de gestion constatées s’il y en a.
La ministre n’est pas sans arguments en révélant qu’aucune disposition légale, statutaire ou réglementaire régissant le FFN ne donne le pouvoir au président du Conseil d’administration de prendre des mesures osées allant jusqu’à bloquer les comptes d’un Etablissement public sans l’approbation du ministère de l’Environnement, Autorité de tutelle du reste habilitée quant à ce.
Tout était ainsi dit et donnait la pleine mesure du désordre voulu et entretenu par le Président du Conseil d’administration, Eve Bazaiba l’avait condamné sans atermoiements, Mais qu’aujourd’hui, l’occasion lui est donné par sa tutelle pour faire parler son autorité, elle se contente de verser dans le deux poids, deux mesures en mettant le PCA et le DG dans le même panier, est un non sens qui ne se justifie nullement.
Pour maints observateurs, Eve Bazaiba ferait œuvre utile en sanctionnant le vrai fautif dans ce dossier, el il est connu de tous, du ministère de tutelle à la primature : le chat a été appelé par son nom.


Le Journal