RDC: Pouvoir et opposition tortionnaires de la presse

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Comme chaque processus électoral, celui de 2023 amène son lot de préoccupations et de problèmes en Républiq
ue démocratique du Congo. Dans un rapport publié lundi 21 août 2023, Reporters Sans frontières (RSF) a décrit une répression contre la presse, manifeste par des attaques à répétition contre les journalistes dont ceux couvrant le processus électoral.

Être journaliste dans un contexte d’intolérance politique n’est pas chose facile. RSF se dit choqué du traitement infligé aux journalistes par les autorités politiques, administratives et sécuritaires en RDC.

« Chaque jour compte son lot de violences contre les journalistes en RDC. C’est devenu très inquiétant, d’autant que certaines attaques sont le fait d’acteurs politiques ou de leurs soutiens. À 4 mois des élections, la classe politique doit respecter le rôle crucial des médias. Pour prévenir et empêcher tout type d’attaque contre les journalistes», a déclaré Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF.

Pour changer la donne, cette ong internationale de défense de la liberté de la presse et des journalistes invite les autorités congolaises à prendre des mesures immédiates pour protéger le travail des médias et de chevaliers de la plume, essentiel au processus démocratique.

« RSF invite les autorités à émettre et diffuser largement une déclaration publique à l’ensemble des candidats et partis en lice, ainsi qu’aux forces de l’ordre, pour rappeler que les médias et les journalistes sont essentiels au processus démocratique et que quiconque porte atteinte à leur intégrité ou entrave leur droit d’informer et celui des citoyens à être informé, devra faire face à la loi », a martelé RSF.

Le pouvoir et l’opposition dans le box des accusés
Dans les détails, le rapport de RSF indique que depuis le mois de juillet 2023, au moins 7 journalistes ont été attaqués par des acteurs politiques de tous bords, établis à Kinshasa ou à Kananga.

Le 29 juillet, à Kananga, un véhicule de reportage a été caillassé par des individus à motos. Il transportait plusieurs journalistes dont Trésor Kalafayi de Congo Web TV, Elysée Odia du site d’information Yabisonews.cd, Didier Kebongo du quotidien Forum des As, Danou Kefula de la chaîne privée Canal Kin télévision et Jean Pierre Kayembe de ‘Non à la balkanisation TV’. L’équipe de reportage se trouvait à l’aéroport de la ville pour couvrir l’arrivée du député Delly Sesanga, président du parti Envol et candidat déclaré à la présidentielle, qui devait organiser un meeting.
Bien que le gouvernement ait condamné l’attaque et promis l’ouverture d’une enquête, l’incident est loin d’être isolé. Le même jour, à Kinshasa, un reporter pour le site d’information Actu7.cd, Frank Kalonji, a été agressé et son téléphone arraché par des militants du parti d’opposition Ecide de Martin Fayulu, qui l’ont accusé d’être “un espion du parti au pouvoir”. Début juillet, son confrère Doux-Jésus Beledu, directeur du média en ligne liberteactu.cd, a lui aussi, été attaqué dans la capitale, par des individus supposés être encore une fois des militants de l’opposition.

Des incidents qui, selon les auteurs du rapport, mettent en lumière un contexte pré-électoral tendu, qui compromet la sécurité des journalistes.

Le Journal