Lauréate du prix « Mama Muilu » lui décerné par la ville de Bruxelles par son échevine de l’égalité des chances, Lydia Mutyebele et le « Pensons bercail » en 2022, la députée nationale Christelle Vuanga incarne la célèbre épouse du prophète Simon Kimbangu, sans laquelle le kimbanguisme ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.
En marge de la journée de « maman Kimbanguiste » célébrée par les fidèles Kimbanguistes le 27 avril de chaque année, retour sur le combat de l’élue de Mont-Amba pour pérenniser le combat et l’héritage de Marie Kiawanga Nzitani.
Elle est un modèle pour beaucoup de jeunes filles et femmes congolaises et même d’ailleurs. Journaliste, activiste des droits des femmes, épouse et mère avant d’embrasser la carrière politique, Christelle Vuanga est une perle rare. Dans un univers politique congolais où les scandales sont légion, elle a le mérite de s’illustrer toujours en bien. A l’hémicycle comme en dehors, elle fait preuve d’un courage remarquable.
Elle a fait de la reconnaissance du rôle de Mama Muilu pour l’éclosion du Kimbanguisme l’un de ses combats.
C’est dans ce cadre qu’en janvier dernier, elle a été reçue par le chef spirituel de l’église Kimbanguiste, Papa Simon Kimbangu Kiangani, en sa qualité d’ambassadrice du prix Mama Muilu tel que mentionné au début de cet article.
Avant même ce prix, Christelle Vuanga militait pour la reconnaissance par l’État belge des préjudices infligés à cette héroïne congolaise dont elle se bat pour la pérennisation de la mémoire et des prouesses.
Le combat continue
Née le 7 mai 1880 à Nkamba dans le Kongo central, Mama Muilu a été mariée à Simon Kimbangu en 1913(mariage coutumier) et le 4 juillet 1915(mariage religieux). Elle devint, le 6 avril 1921, la première femme catéchiste en sonnant la cloche, une tâche exclusivement réservée à l’époque aux hommes.
Arrêtée le 15 septembre 1921 avec deux de ses trois enfants, elle fut assignée à Kinsuka à Nkamba et s’occupera, à partir du 10 octobre de la même année, de la préservation du message prophétique de son mari durant les 30 ans de prison de celui-ci.
En d’autres termes, c’est mama Muilu qui avait maintenu la flamme en organisant clandestinement des rencontres à Ngombe Kinsuka où elle relaie les messages de son époux et mobilise entretient la foi des fidèles.
Elle est décédée le 27 avril 1959, soit 8 ans après le décès de Simon Kimbangu. C’est cette date qui a été choisie pour célébrer la femme Kimbanguiste.
Elle est considérée comme « première autorité spirituelle Kimbanguiste » grâce à sa détermination, son engagement et toutes les actions menées pour maintenir le mouvement malgré les persécutions de l’administration coloniale.
C’est grâce notamment aux efforts de Christelle Vuanga et d’autres femmes que le prix « mama Muilu » a été initié en Belgique par l’hôtel de ville de Bruxelles.
Loin de croiser les mains après cette grande victoire, l’honorable Vuanga continue à se battre pour plus de reconnaissance tant au niveau national qu’international du combat de cette brave femme.
Le Journal