Propos de Jean-Pierre Bemba à l’Eglise catholique: La réaction de la Cenco

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La question de la révision ou du changement de la Constitution défraye encore la chronique en République démocratique du Congo. La dernière sortie médiatique du vice-Premier ministre des Transports et Voies de communication, Jean-Pierre Bemba, le mardi 4 décembre 2024, sur les antennes de la Radio Top Congo à l’endroit de l’Eglise catholique n’a pas laissé indifférent la Cenco.

Dans une déclaration rendue publique, le 5 décembre 2024, le Secrétaire général de la Cenco, Mgr Donatien
Nshole, a indiqué : « Sans nous en cacher, ces propos belliqueux et truffés de contrevérités, nous ont paru peu honorables pour un homme d’Etat de son rang. Nous trouvons particulièrement indécent de parler de « politiciens en robes ». Avant noter : « Parlant de l’Eglise catholique, le ministre des Transports et Voies de Communication a commencé par affirmer que le Président de la République a accordé, à chacun des 47 diocèses de la RD Congo, la faveur de bénéficier d’un montant de 1.000.000$ pour la construction des oeuvres caritatives et de développement. Une première dans l’histoire de notre pays, s’est-il exclamé. Ensuite il s’est interrogé si les ouvrages financés ont été réellement réalisés, insinuant par le fait même que les fonds octroyés pourraient avoir pris une autre destination. Nous comprenons bien l’ironie cachée derrière une interrogation apparemment innocente ». Constat
De son côté, la Cenco a déploré cette sortie médiatique qui, d’après elle, est émaillée d’allusions, d’attaques et de procès d’intentions contre l’Eglise catholique de la RDC. Elle est affligée de constater que le vice-Premier ministre, J.P. Bemba ne maîtrise pas le dossier des projets financés par le trésor public, à la demande du chef de l’Etat. Au nom de la sagesse élémentaire, il aurait intérêt à s’informer davantage avant de prendre publiquement la parole, écrit Mgr Nshole. Et de préciser : « La vérité est qu’il y a plus de deux ans, à la demande personnelle et insistante du Président de la République, conformément à la mise en application de l’Accord-Cadre entre le Saint-Siège et la RDC
sur les matières d’intérêt commun, le Gouvernement congolais et l’Eglise Catholique ont convenu de collaborer pour la mise en oeuvre des projets sociaux et économiques à impact visible en faveur des populations locales à travers les 48 diocèses de la RD Congo. Sans jamais avoir été demanderesse, et surtout dans le souci de rendre service à la population, de bonne foi, l’Eglise s’est engagée. Auréolée de son expérience incontestable en matière de développement et des avantages de son omniprésence en territoire congolais, elle a accepté cette lourde charge en vue de contribuer au bien commun des Congolaises et Congolais qui, comme on le sait, est souvent compromis à cause de la mauvaise gouvernance et de la corruption. Signalons toutefois que, pour des raisons pertinentes, largement compréhensibles, l’Archidiocèse de Kinshasa s’est abstenue d’accéder aux fonds ».
Et de poursuivre : « Dès le départ, le Gouvernement congolais s’était engagé à mettre à la disposition des diocèses, trimestriellement, un fonds pour la mise en oeuvre des projets retenus par chacun des 47 autres diocèses de la RD. Congo. Pour des raisons de trésorerie, il n’a malheureusement pas respecté l’échéance, mais il n’a pas renoncé aux engagements pris ».

Des précisions
Actuellement, plus de deux ans après cet accord, seulement deux tranches de 300.000$ ont été données, la première en 2022 et la deuxième en 2023 ; soit 600.000$ par diocèse. Tous les diocèses se sont mis à l’oeuvre. Certains ont même reçu la visite du Conseiller principal du Président de la République en charge des questions religieuses. De toute manière, un rapport en bonne et due forme des oeuvres réalisées, avec des images à l’appui, a été remis en mains propres au chef de l’Etat. Celui-ci n’a pas caché sa pleine satisfaction. Une copie de ces réalisations a été donnée aussi à Madame la Première Ministre. Par souci de loyauté et de transparence, en collaboration avec la presse de la présidence de la République, le Secrétariat général de la CENCO a réalisé une émission sur le travail accompli, a fait remarquer Mgr Donatien Nshole. Pour lui, la Cenco
est prête à recevoir l’IGF pour vérifier toute la comptabilité. A ce sujet, il a demandé à Jean-Pierre Bemba de rendre public, les preuves de ses allégations de 1000.000$ mis à la disposition de chaque diocèse. De même, la Cenco attend également celles de la prétendue collaboration qu’il avait insinuée, de notre Mission d’observation électorale avec les Russes pour pirater le serveur de la Ceni.
Par ailleurs, la Cenco a apprécié le fait que le vice-Premier ministre ait rappelé la mission des hommes de Dieu de rassembler tous les fils et filles de la RDC, de parler de la paix et de l’unité. La question fondamentale est celle de savoir comment, lui et ces alliés, ont-t-ils accueilli les multiples appels de la Cenco, ces dernières années, au respect des principes démocratiques et des droits de l’homme, s’est interrogé Mgr Nshole. Et de noter :
« N’est-ce pas au nom de la même paix sociale que la Cenco demande, dans les circonstances actuelles, de ne pas réviser la Constitution ? Avant de souligner que c’est toujours au nom de la paix que la même Eglise catholique avait demandé à Jean-Pierre Bemba de ne pas s’engager dans un conflit post-électoral ; conflit qui a fait plus de 200 morts dont les enfants en uniformes en 2007, en pleine ville de Kinshasa ».
En définitive, la Cenco a remercié les gouvernants, particulièrement le Président de la République, d’avoir fait confiance à l’Eglise catholique en demandant au Gouvernement de lui octroyer les moyens financiers lui permettant de réaliser les oeuvres sociales à impact visible à travers le pays.
MISE AU POINT DU SECRETARIAT GENERAL DE LA CENCO SUR LES PROPOS DU VPM JEAN-PIERRE BEMBA

Le Journal