Véritable bombe, cette décision administrative prise par la CENI en annulant les résultats de vote en faveur de 82 candidats députés pour dérapages avérés lors des scrutins combinés du 20 décembre 2023.
Pourtant, bien avant qu’on en arrive là, des voix s’étaient déjà élévées pour condamner et traiter de tous les noms, la manière dont a été conduite ce scrutin, dans un cafouillage indescriptible sur toute l’étendue du territoire national.
À ces réactions, le président de la CENI, Dénis Kadima n’est pas resté insensible en reconnaissant les failles, tout en promettant de mettre sur pieds, une commission chargée de tirer au clair les raisons qui ont amené à ce que l’on frôle le ridicule.
Le rapport de mission produite par la commission ad hoc a fait des révélations rejoignant les appréhensions de la rue. Conséquence : beaucoup de candidats députés ont été mis en cause pour s’être illustrés par des faits hautement repréhensibles tels que la détention illégale des matériels électoraux, la corruption des électeurs, la destruction méchante des matériels et patrimoines de la CENI ainsi que le bourrage des urnes…
C’est fort de ces dénonciations que la Centrale électorale a frappé du poing sur la table en suspendant les résultats des 82 candidats députés concernés par cet outrage.
Ces derniers font curieusement partie de l’Union sacrée de la nation qui accompagne le pouvoir de Félix Tshisekedi.
Pour la plupart, les personnes prises la main dans le sac sont de la gotha, des ministres en fonction, des députés fin mandat, des mandataires publics, des gouverneurs de provinces, des Professeurs d’université… Bien que tous nient les faits mis à leur charge et ménacent de crêver l’abcès, il est néanmoins vrai que Modeste Mutinga n’avait pas tord en parlant de la République des inconscients. La preuve est bien là. Palpable.
Si pour bon nombre d’analystes, la décision draconnienne de la CENI est une première dans l’histoire électorale de la RDC et vient apporter une nouvelle donne dans la moralisation de la classe politique pourrie du pays, les mêmes analystes demandent à la même CENI de pousser loin le bouchon en éclairant l’opinion sur la détention des dispositifs de vote -DEV- par des candidats.
Ce qui, à leur entendement, indique que le ver est dans le fruit, signe que le mal a ses racines au sein de la Centrale électorale.
Il y a là, de quoi donner du grain à moudre aux détracteurs de Dénis Kadima qui se trouvent du coup, devant du pain béni.
Quand bien même, la mesure prise par l’équipe de Kadima tend à éliminer naturellement du circuit des Dirigeants de la RDC, des voleurs et tricheurs des voix du peuple au nom des émoluments de 21.000 USD et jeeps Palisade.
Ils ont beau nier leur responsabilité dans cette maffia électorale en parlant des erreurs matérielles, les 82 délinquants politiques doivent se confier aux instances judiciaires pour prouver leur innocence.
Mais déjà,en parti politique responsable, l’UDPS/Tshisekedi a déclaré se désolidariser de tous les candidats frappés par la mesure de la CENI tout en soulignant que cette décision n’affecte nullement les résultats de la présidentielle et pour le SG Augustin Kabuya,”Félix Tshisekedi ne peut pas tricher aux élections, ce qui serait marcher sur la mémoire de feu Étienne Tshisekedi Wa Mulumba. Tout comme, Félix-Antoine Tshisekedi n’est pas bénéficiaire de la fraude et des actes irreguliers posés par quelques candidats inciviques”.
L’opposition ne partage pas cet avis et réclame l’annulation pure et simple des élections de décembre 2023. Le suspens démeure entier.
Le Journal