Nord-Kivu : 55 nouveaux éléments des FARDC condamnés à la peine de mort

Le tribunal militaire de garnison de Butembo, siégeant en matière foraine dans la localité de Musienene, située à une dizaine de kilomètres au sud de la ville de Butembo, dans la province du Nord-Kivu (RDC), a condamné à la peine de mort 55 militaires des FARDC ayant pris fuite devant le M23 à Lubero.
C’est à l’issue de cinq jours d’audiences publiques que le verdict a été prononcé, vendredi 28 février 2025.
Les 63 prévenus, militaires et civils, étaient tous jugés par la justice militaire pour des infractions telles que viol, vol, pillages, fuite devant l’ennemi et extorsion.
Les militaires condamnés ont été reconnus coupables de violation des consignes, de lâcheté et de recel d’objets volés.
Ces infractions ont été commises à la mi-février dans les entités de Lubero, Kimbulu, Musienene, ainsi que dans les environs de Butembo, après que ces militaires aient quitté ou abandonné la ligne de front contre les rebelles du M23 et leurs alliés de l’armée rwandaise, entre Kitsombiro et Katondi, des agglomérations situées sur la nationale n°2.
Déroulement du procès
Devant la presse à Musienene, l’Auditeur de l’auditorat de la garnison de Butembo a toutefois précisé devant la presse qu’au cours de ce procès, le tribunal a prononcé six acquittements au jugement final et c’est aussi une façon de décourager l’indiscipline au sein de l’armée congolaise.
« La discipline, c’est la mère des armées, et non l’indiscipline. Nous poursuivrons tous les indisciplinés dans l’armée, ceux qui quittent le front sans autorisation, ceux qui fuient devant l’ennemi et ceux qui commettent des violations des consignes au front. En ces circonstances exceptionnelles, c’est la rigueur de la loi qui sera appliquée. Voilà pourquoi nous avons traduit en justice 63 prévenus. Parmi eux, il y a deux femmes civiles poursuivies pour espionnage et trahison, ainsi que deux Wazalendo traduits devant la juridiction militaire pour avoir pillé », a déclaré le major Georges Nkuwa.
De son côté, l’armée congolaise, à travers son porte-parole dans la région,
le Lieutenant-colonel Mak Hazukay, annonce la tenue d’un autre procès concernant une nouvelle vague de militaires arrêtés à Beni, Oicha et ailleurs. Ils sont également poursuivis pour des infractions similaires, telles que : « viol, vol, fuite devant l’ennemi, pillages et extorsion », a-t-il indiqué.
Gel Boumbe
