Il n’y a pas actuellement de « définition universelle » des bidonvilles. Chaque pays, voire chaque ville utilise une définition différente, avec des critères adaptés à la situation locale. Une définition très simple proposée par l’UN-Habitat est : « Une zone urbaine très densément peuplée, caractérisée par un habitat inférieur aux normes et misérable. » Cette définition inclut les éléments de base de la plupart des bidonvilles et a donc recensé les caractéristiques communes des bidonvilles, d’après les définitions existantes
:
1. Manque des services de base : principalement l’accès à l’eau potable et l’assainissement (toilettes et latrines), mais aussi électricité, gestion des déchets, éclairage et pavage des rues…
2. Habitat non conforme aux normes : non seulement les habitations peuvent ne pas être conformes aux normes municipales et nationales de construction (mauvais matériaux de construction), mais elles peuvent se situer à un emplacement illégal.
3. Surpeuplement/hautes densités : les maisons peuvent être occupées par plusieurs familles ; plusieurs personnes peuvent partager la même pièce pour dormir, manger, voire travailler.
4. Conditions de vie malsaines et/ou dangereuses : l’absence d’assainissement entraine une plus grande propagation de maladies ; les maisons sont parfois bâties sur des terrains inondables, pollués ou sujets aux glissements de terrain.
5. Précarité du logement : cette caractéristique est souvent centrale. Elle prend en compte le fait que les occupants des bidonvilles n’ont souvent pas de contrat de location ou de titre de propriété, et que certains quartiers soient construits sur des zones à l’origine non habitables.
6. Pauvreté et exclusion sociale : sans être une caractéristique inhérente aux bidonvilles, la pauvreté en est une cause et souvent une conséquence. Il y a aussi l’accès inadéquat à l’eau potable, à l’électricité, à l’assainissement et aux autres infrastructures, la mauvaise qualité des logements, le surpeuplement, et le statut précaire de la résidence.
Le nombre de personnes vivant dans des bidonvilles augmente dans le monde à un rythme de 30 à 50 millions de personnes par an. D’ici à 2050, la population des bidonvilles et des taudis, dans le monde pourrait atteindre 1,5 milliard en 2020, et 3 milliards en 2050, (soit un tiers de la population mondiale) si rien n’est fait pour enrayer la tendance. La plupart des grands bidonvilles sont situés dans des pays en développement, mais, bien que ce soit souvent occulté, ceux-ci ont existé également dans les pays industrialisés et subsistent encore, mais de manière plus discrète.
2. LES CONSÉQUENCES DU MORCELLEMENT DES PARCELLES
Les conséquences néfastes du phénomène morcellement des parcelles :
(N.B. : Une parcelle de moins de (15,00×25,00) m² cad 15,00 mètres de largeur et 25,00 mètres de longueur ne peut être morcelée ou divisée en deux parcelles)
1. Les bâtiments en étages ont des formes effilées qui ne sont pas du tout recommandé en arc hitecture ;
2. Les pièces (ou locaux) sont souvent trop petites et effilées et qui ne donnent pas un confort absolu aux occupants par un aménagement trop coincé ;
3. Plusieurs pièces s’ouvrent du côté de la longueur et une fois qu’une autre personne vient aussi construire un immeuble juste à côté, ces locaux sont obstrués et perdent l’éclairage, l’aération et la ventilation naturelle ;
4. La construction sur les murs mitoyens (une interdiction en architecture) et les bâtiments se collent les uns et les autres créant ainsi une promiscuité trop dangereuse ;
5. L’exécution des travaux dérange les voisins immédiats car n’ayant pas de l’espace pour placer les échafaudages, stocker les matériaux et on recourt à la rue, à parcelle voisine parfois sans demander même la permission ;
6. La perte totale de l’intimité des occupants entre les immeubles étant donné que les murs mitoyens se collent et les ouvertures se donnent les unes aux autres ;
7. Les incendies et/ou les fumées peuvent se propager en peu de temps étant donné que les bâtiments se collent les uns et les autres ;
8. Les indispositions suites aux activités diverses notamment ménagères, sanitaires, culinaires et autres d’un voisin et vice-versa ;
9. Le manque des parkings pour véhicules ou parkings dépendants des uns et des autres pour entrer et/ou sortir ;
10. Manque des voies d’accès aux parcelles, aux immeubles ou des avenues trop petites (conçues pour les populations indigènes qui pouvaient juste avoir un vélo ou une bicyclette) qui ne peuvent pas faire passer un véhicule anti-incendie pour une intervention en cas d’un incendie et plusieurs immeubles prendront feu facilement (et deux voitures ne peuvent pas se croiser) ;
11. Difficultés de placer les équipements de climatisation ou obligation de les démonter si elles étaient déjà installés avant d’autres constructions étant donné que les nouveaux bâtiments sont construits aussi sur les murs mitoyens ;
12. Les immeubles se collent les uns et les autres faisant de ces appartements des taudis suite aux très mauvaises conditions d’habitabilité spécialement dans les anciennes communes dans la partie Ouest de la Ville de Kinshasa ;
13. Les immeubles qui se collent les uns des autres devenant ainsi comme un amas ou un enchevêtrement des bétons où il n’y a même pas des arbres, la chaleur et les gaz diverses sont sources des maladies ;
14. L’insuffisance de la capacité d’évacuation du réseau d’assainissement étant donné que l’ancien réseau conçu par les belges était dimensionné par rapport à la taille de la population et avec ces immeubles (taudis), la surpopulation et les conséquences dues au réchauffement climatique, les inondations sont récurrentes entrainant ainsi la pollution de l’environnement avec les odeurs, les ordures ménagères, les immondice brulées ou jetés dans les caniveaux, les eaux vannes sur les caniveaux, les caniveaux trop petits bouchés, etc. ;
15. L’eau sans pression et l’électricité inexistante ou délestage prolongé ;
16. L’apparition des maladies diverses dues à un environnement trop sale ;
17. L’abandons par les locataires une fois qu’ils trouveront mieux ailleurs ;
18. Une mauvaise affaire pour ceux qui construisent sans tenir compte des normes architecturales car ils perdront les locataires lorsque ceux-ci auront d’autres offres des logements construites dans les normes et dans un environnement saint et vivable ;
19. Une irresponsabilité de ceux qui construisent des immeubles dans ces demi-parcelles sans respect des murs mitoyens dont il est recommandé de laisser toujours au moins un mètre (1-1,5m) entre la maison et le mur afin de faire tout dans votre parcelle sans déranger les voisins copropriétaires de ces murs mitoyens et pour obtenir à la fin deux immeubles séparés de 2 à 3m ;
20. Ce constat malheureux est aussi à signaler dans toutes les communes de la capitale avec un habitat de très mauvaise qualité dont les avenues ne respectent aucune norme moderne d’urbanisation et de viabilisation avant tout lotissement ;
21. Même dans la Commune de la Gombe c’est trop grave où on y trouve de très grandes parcelles, il est étonnant et honteux de constater que les grands immeubles sont construits sans recul sur la route principale et par rapport à d’autres bâtiments existants, ils construisent sur les murs mitoyens ou à peine un (01) mètre du mur, pas assez des parkings par rapport à sa vocation, occupent parfois les trottoirs, etc.
3. L’HABITAT ET LES CONSTRUCTIONS ANARCHIQUES
Depuis plusieurs décennies, il n’y a qu’un seul secteur urbain qui bénéficie des financements et grands travaux et c’est celui de la voirie urbaine, l’eau et l’électricité. Par contre, le secteur de l’habitat social ou l’habitat urbain n’a jamais bénéficié d’un financement et tout se fait par les particuliers dans les anciennes communes coloniales ou de nouvelles communes du Centre de Kinshasa et voir même les communes de l’Est de la Ville de Kinshasa. Tout se fait par l’auto-construction, les constructions anarchiques et les lotissements sauvages sans viabilisation pullulent des partout et la situation est très très catastrophiques. Les maisons sont construites en dur mais sans normes (sont des taudis), les milieux sont insalubres, souvent sans réseau d’assainissement, ou un ancien réseau de venu archaïque ou encore complètement bouchés par les immondices ou la boue et les coûts de location de ces maisons sont trop élevés par rapport au pouvoir d’achat de la population kinoise, etc. Cette situation est en fait la constitution des taudis qui donnent naissance aux micros bidonvilles dans plusieurs communes de la capitale. Si rien n’est fait dans le sens de lancer
les grandes opérations de rénovation progressive de ces quartiers à travers la Ville de
Kinshasa, dans 15-20 ans, nous risquons de devenir la première capitale BIDONVILLE
d’Afrique et du monde.
Pour Votre Gouverne, en 1998 alors nous étions finalistes en Architecture à l’IBTP/Kinshasa,
notre Professeur de l’Urbanisme disait qu’avec la démographie galopante que connait la Ville
de Kinshasa avec une population qui double chaque 10 ans, si on lance la construction des
grandes infrastructures et divers services sociaux de base, dans 20-25 ans, Kinshasa serait
invivable. Lorsque nous avons accédez aux Fonctions de Conseiller Urbanisme et Habitat en
2015, nous avons faits des propositions techniques pour la modernisation de Kinshasa dans
le même sens mais rien a été fait. Je crois que cette analyse est vérifiable aujourd’hui en
2025, pratiquement 26 ans après, nous avons des embouteillages monstres, pas des routes,
pas les logements décents, pas d’eau, pas d’électricité, sans transport public de masse, les
inondations, les constructions anarchiques, la surpopulation, etc.
4. SOLUTIONS TECHNIQUES DURABLES ET ECOLOGIQUES
4.1. Au Gouvernement :
Interdire de façon formelle cette pratique de morcellement des petites parcelles ou morcellement des concessions en petite parcelles (parcelletes) ;
Appliquer la loi en la matière avec rigueur pour mettre fin à la destruction du tissu urbain de Kinshasa en général et l’habitat urbain en particulier ;
Sanctions très sévèrement les propriétaires de ces constructions anarchiques jusqu’à la démolition des immeubles qui se collent sans respect des normes urbanistiques ;
Sanctionner les agents de l’Etat si un immeuble en construction ne respecte pas les nomes et dispose d’un PARMIS DE CONSTRUIRE valide ; Faire des études approfondies et un contrôle rigoureux avant d’accorder le permis de construire et les parcelles de petites dimensions ne peuvent bénéficier d’un permis de construire que si les projets respectent les normes requises ;
Faire de lotissement dans le respect des normes urbanistiques en commençant par un plan d’aménagement suivi de la viabilisation du site et lancer les constructions à la fin par les agences de l’Etat ou des promoteurs immobiliers sociaux ;
Mettre en place une politique de rénovation ou modernisation de nos quartiers de façon progressive afin de parvenir à moderniser les parties moins denses de Kinshasa et ce qui éviterais que ces quartiers deviennent de gros bidonvilles ;
Créer des agences techniques de construction des logements sociaux pour la rénovation ou modernisation des quartiers anciens et vétustes dans la Ville de Kinshasa car il n’y a que l’Etat qui peut construire des logements sociaux et/ou faire cette opération de rénovation des quartiers et non des privés ou PPP à cause du très faible pouvoir d’achat de nos populations ;
Identifier les quartiers moins bâtis afin de lancer les opérations de rénovation càd reconstruire ces quartiers avec un habitat planifié et écologique (on rase tout et on construit dans les normes et on vient reloger les propriétaires et les restes des logis reviendront automatiquement à l’Etat pour son parc immobilier locatif) ;
Viabiliser les sites de rénovation en tenant compte des conséquences de changement climatique qui entrainent de grandes précipitations afin de bien dimensionner les nouveaux réseaux d’assainissement ;
Imposer la viabilisation des sites ou l’obtention d’un plan d’aménagement avant de lancer les travaux de construction des maisons pour éviter des bidonvilles ;
Moderniser les anciens réseaux d’assainissement des caniveaux et égouts à ciel ouvert (trois fois les dimensions actuelles) afin qu’ils soient capables de recueillir les volumes d’eaux importants suite aux grandes précipitations, un nombre trop élevé des ménages, un taux d’occupation du sol à 80% qui est bétonné, etc. ;
Raser certains îlots afin de réussir l’opération de rénovation et la modernisation des réseaux d’assainissement qui va permettre de construire des nouvelles cités ou quartiers écologiques et aussi la création de grands espaces verts ou parcs ;
Créer des parcs publics avec les arbres et la verdure afin de donner aux populations un air frais et des espaces de loisir source de bonne santé ; etc.
4.2. Aux propriétaires des parcelles :
Eviter de morceler les petites parcelles pour gagner beaucoup d’argent mais c’est mieux de vendre la parcelle entière afin de permettre une bonne conception architecturale et l’acheteur de faire de bonnes affaires par un bâtiment qui sera construit dans les normes et aura des locataires
Respecter les lois du pays étant donné que le morcellement des petites parcelles est strictement interdit par la loi car ça ne répondent pas aux normes et standards d’architecture et de construction.
4.3. Aux acheteurs :
Eviter d’acheter les demi-parcelle de moins de 15×25 pour construire vos immeubles appartements car à la longue ces bâtiments ne seront plus habitables à cause de proximité des plusieurs bâtiments qui se collent de plus en plus ;
Acheter les parcelles assez grandes afin que vos appartements répondent aux normes d’habitabilité et de confort et vous ne manquerez pas des locataires ;
Prendre un architecte professionnel pour vous faire un bon projet afin de réussir votre investissement immobilier car si les appartements ne sont plus confortables à cause d’autres constructions voisines qui collent votre immeuble, ce bâtiment sera abandonné par les locataires tôt ou tard à cause de l’humidité, la chaleur, l’obscurité, l’étouffement, les odeurs, la promiscuité, le manque d’intimité, etc.
4.4. Aux Architectes :
Aider les clients avec des conseils techniques avant l’achat des terrains ou des parcelles pour un projet immobilier d’appartements ou des bureaux car le retour de l’investissement dépend de la qualité et du confort des locaux ou d’appartements étant donné que l’Architecte est d’abord le premier Conseiller du Client ou Maître d’Ouvrage ;
Eviter de construire sur les murs mitoyens conformément aux normes d’architecture qui imposent de laisser au moins un recul d’un (01) mètre entre le mur et le bâtiment afin que si le voisin construit aussi en hauteur, qu’on ait au moins une distance minimale de deux (02) entre les bâtiments pour que l’air circule et les pièces soient aérées, ventilées et éclairées de façon naturelle.
5. CONCLUSION
La situation de l’habitat en général et les conditions des logements des Kinois en particulier sont trop mauvaises dans plusieurs quartiers de Kinshasa et si rien n’est fait pour la modernisation desdits quartiers, nous craignons que dans 15 à 20 ans, Kinshasa devienne la première capitale Bidonville du monde. L’auto-construction par les privés n’a pas permis de répondre à la demande des unités de logement mais elle a produit davantage des logements insalubres et des taudis qui font de nos quartiers des bidonvilles aujourd’hui. Etant donné que cette situation est due au faible pouvoir d’achat de nos populations et que chacun se bat par les moyens de bord pour se taper un logis ainsi que le manque d’une politique de construction des logements sociaux en RDC, il est urgent que le gouvernement créé des agences publiques de construction des logements sociaux qui vont lancer les projets de construction des logements sociaux et aussi la rénovation ou modernisation de vieux quartiers pour éviter que Kinshasa devienne un grand bidonville. Avec les agences publics, l’Etat va mieux moderniser la ville et se doter d’un parc immobilier important source des revenues pour le compte du trésor public. L’application, l’imposition des lois et la prise des décisions parfois impopulaires c’est très important afin d’éviter le désordre et l’anarchie que nous vivons depuis plusieurs années à Kinshasa pour un développement urbain harmonieux et écologique