Les phénomènes Kamuina Nsapu et Mobondo à porte du Territoire de Tshela!

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La situation n’est pas aussi calme que l’on puisse penser, dans le territoire de Tshela, province du Kongo Central, où deux clans voisins vivent à couteaux tirés depuis un certain temps, menaçant de se rentrer dédans à tout moment. La gravité de cette information dont les conséquences pourraient être comparables à celles produites en son temps par le phénomène Kamuina Nsapu de triste mémoire, dans le Kasaï-Central et plus près de nous par le phénomène Mobondo, dans le Grand Bandundu, nous a poussé à approcher Me Richard Tshibanda Nduba,le Commissaire national et Coordonnateur de la Sous-commission Permanente des Droits Civils et politiques de la CNDH qui a trouvé nos craintes fondées et nous a, à ce sujet, parler de l’indifférence affichée par Me Peter Kazadi, le ministre de l’Intérieur sortant auquel la situation a été soumise, mais est resté curieusement insensible, pour des raisons qu’il est seul à connaître.

En effet, nous a confié Maître Jean Richard Tshibanda Nduba, la Commission nationale des Droits de l’homme -CNDH-, a adressé le 20 mai 2024, une correspondance émouvante au ministre Peter Kazadi pour solliciter le soutien et l’accompagnent à la mission de conciliation initiée par la CNDH dans le territoire de Tshela, province du Kongo Central, pour calmer une vive tension qui règne entre les clans Phudi et Makaba, situés dans le Secteur de Nzobe Luzi, Groupement de Mbuku Nzobe, notamment dans les villages Khode di Saki et Khata Saki.

À en croire la lettre adressée par la CNDH au ministre de l’Intérieur Peter Kazadi, il s’avère que la situation conflictuelle qui met à mal la quiétude entre les deux clans est alimentée par un différend de succession au pouvoir coutumier.
“Le clan Phudi, en complicité avec l’autorité locale, aurait pris le pouvoir coutumier en lieu et place du clan Makaba”, a noté la CNDH comme pour dire que c’est le dernier clan cité qui est l’ayant-droit du pouvoir coutumier, en faisant confiance aux renseignements obtenus de sources sûres.
Un peu plus loin dans sa missive, la CNDH souligne que, considérant les alertes reçues par elle sur l’état actuel des choses, si la situation n’est pas traitée avec diligence, il y aurait grand risque que ces deux clans déclanchent les affrontements pouvant entraîner des conséquences déplorables du genre phénomènes Kamuina Nsapu dans le Grand Kasaï et Mobondo dans le Grand Bandundu, mettant à l’épreuve la sécurité et la stabilité dans la zone, avec de graves violations des droits de l’homme.


La CNDH a rappelé à Peter Kazadi, que c’est eu égard à la gravité de cette situation, qu’elle sollicite le soutien et l’accompagnement du ministère de l’Intérieur pour mener à bien la mission de conciliation entre les deux clans frères qui vivent à couteaux tirés et risquent de se rentrer dédans à tout moment.

Mais aussi curieux que cela puisse paraître, la démarche de la CNDH est restée lettre morte parce que le ministre Peter Kazadi ne n’y a réservé aucune réponse, entre temps, la situation bouillone dans le Territoire de Tshela.

Laurent BUADI