Le marché congolais victime des fake news: Le VPM Mukoko Samba alerte !

Kinshasa, octobre 2025. Le professeur Daniel Mukoko Samba, ministre congolais de l’Économie nationale a lancé une mise en garde ferme contre la prolifération de faux communiqués circulant sur les réseaux sociaux en son nom. Ces publications, qu’il qualifie d’”actes mal intentionnés, viseraient à perturber le bon fonctionnement du marché et à semer la confusion parmi les opérateurs économiques. Cette alerte du numéro un de l’Economie nationale soulève une question plus large chez des analystes qui cherchent à savoir si la guerre d’agression a quitté le terrain des armes pour s’installer dans les sphères économiques et informationnelles ?
Une stratégie de perturbation ciblée
En effet, les faux communiqués attribués au ministre de l’Economie nationale ne relèvent pas de la simple rumeur. Ils empruntent les codes de la communication officielle, usurpent l’identité institutionnelle, et s’insinuent dans les canaux numériques à grande vitesse. Leur objectif semble être clair en voulant manipuler les perceptions, provoquer des réactions précipitées, et fragiliser la régulation du marché.
Et dans un contexte où la stabilité économique est déjà mise à l’épreuve par des tensions régionales et des défis structurels, ces actes de désinformation prennent une dimension stratégique. Ils ne visent pas seulement une personne, mais un pilier de la gouvernance nationale, a confié un opérateur économique.
Le marché comme champ de bataille
Ce glissement du sabotage vers l’économie s’inscrit dans une logique de guerre hybride, a enchaîné cet opérateur économique en notant qu’ici, les armes ne sont plus des fusils, mais des fichiers PDF falsifiés, des messages viraux, et des communiqués fantômes. Le marché devient un terrain d’affrontement où la confiance est la première victime.
La guerre cognitive, longtemps cantonnée aux sphères politiques ou militaires, s’infiltre désormais dans les rouages économiques. Elle agit en brouillant les signaux, en injectant du doute, et en désorganisant les mécanismes de régulation. Le ciblage du ministère de l’Économie nationale n’est donc pas anodin, dès lors qu’il révèle une volonté de frapper là où les décisions influencent les prix, les flux, et les équilibres.
Souveraineté informationnelle en péril
Face à cette menace, la question de la souveraineté informationnelle devient centrale. Comment garantir l’authenticité des communications officielles dans un environnement numérique poreux ? Quelles sont les responsabilités des plateformes sociales dans la propagation de ces contenus falsifiés ?
De ce point de vue, le ministre a rappelé que toute personne ou structure impliquée dans la diffusion de ces faux communiqués s’expose à des poursuites judiciaires, conformément aux lois de la République. Mais au-delà de la répression, c’est une stratégie de résilience qu’il faut bâtir à travers la certification numérique des documents, la veille stratégique et la sensibilisation des opérateurs économiques et du grand public.
Le rôle des médias dans la contre-offensive
Dans cette guerre silencieuse qui ne dit pas son nom, les médias traditionnels ont un rôle crucial à jouer, nous a laissé entendre un cadre de l’Union nationale de la presse du Congo -UNPC-, en suggérant que les médias doivent, non seulement vérifier les sources, mais aussi déconstruire les mécanismes de la désinformation.
Ainsi, le journalisme économique devient ainsi un outil de défense, un rempart contre les manipulations, et un vecteur de pédagogie. Car, il ne s’agit plus seulement de rapporter les faits, mais de les contextualiser, de les décrypter, et de restaurer la confiance. Parce que dans un marché fragilisé, la vérité est un bien public aussi précieux que la stabilité monétaire.
Vigilance et lucidité en maîtres mots…
La guerre économique qui se dessine ainsi, ne se joue pas uniquement sur les taux de change ou les politiques fiscales. Elle se joue sur les perceptions, les signaux, et la capacité des institutions à garder le contrôle de leur parole. Le cas du ministre de l’Économie nationale est un signal d’alarme dans la mesure où, il nous rappelle que dans l’ère numérique, la souveraineté passe aussi par la maîtrise de l’information.
Laurent BUADI
