Le brevet d’invincibilité de Yoka déchiré par Bakole

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Le champion olympique des poids lourds de Rio a eu le combat le plus difficile de sa carrière face au Congolais Martin Bakole. Compté dans la première reprise, le Français s’est finalement incliné aux points.

On promettait à Tony Yoka, le combat le plus éprouvant de sa conquête. Face au Congolais Martin Bakole, le prétendant au titre mondial des lourds n’a pas été déçu et le public non plus. Le 12e combat de sa carrière pro a tenu ses promesses : il a été le plus dur du Français, mis en difficulté tout au long du combat comme jamais jusque-là.

Stupeur même : pour la première fois, Tony Yoka a mis un genou à terre dès la première reprise. Compté, le Français a paru plus surpris que sonné. Mais l’avertissement a été très sévère. Oui, il y avait un grand danger en face de lui. Bakole pendant tout le combat, a frappé des coups de marteau d’une façon incroyable. Chacun semblait faire mal.

Le champion olympique des poids lourds de Rio a eu le combat le plus difficile de sa carrière face au Congolais Martin Bakole. Compté dans la première reprise, le Français s’est finalement incliné aux points.

Si on reconnaît un champion dans la difficulté, alors là aussi Tony Yoka a été servi. Le visage vite ensanglanté comme rarement jusque-là, il n’en a jamais connu autant sur un ring depuis son titre olympique il y a 6 ans. Porté par la foule, « l’Artiste » a souffert.

Compté 7 dans la 5e reprise après s’être tordu la cheville comme en demi-finale à Rio, Tony Yoka a vraiment eu du mal à se dépatouiller des poings du Congolais. Bakole a néanmoins montré quelques signes de fatigue après 35 minutes d’une lutte acharnée. Même si ses coups restaient redoutablement dangereux, Yoka a bien compris que son salut passait par l’usure de son adversaire. Bakole, dans la 8e reprise, a commencé à vaciller, le regard plus absent. Ses coups sont devenus un peu moins précis, ceux du Français un peu plus.

Difficile néanmoins de savoir avant le 10e et dernier round qui allait s’imposer. Bakole a tenté le show dans les dernières secondes, sans perturber Yoka poussé dans ses ultimes retranchements. Ce sont les juges qui ont décidé du verdict. À 23h50 ce 14 mai, ils ont donné la victoire sur décision partagée à Martin Bakole. Tony Yoka a perdu pour la première fois.

Sous les yeux de Rudy Gobert, Ciryl Gane, Souleymane Cissokho, Gérard Darmon, parrain de la Team Solide, l’équipe de France de boxe, aux Jeux de Rio, Paul Belmondo, accompagné de son fils Victor pour perpétuer la tradition familiale, Wilfrid Mbappé, le père de Kylian, et surtout devant une salle bien pleine, les deux boxeurs ont livré un combat de haute intensité. Solide gaillard de 125 kg qu’aucun détracteur du Français ne pourra cette fois qualifier de videur de boîte de nuit, Martin Bakole a montré une puissance digne des meilleurs poids lourds de la planète. Le fils d’un roi d’une province congolaise n’a pas été le sparring-partner des plus grands champions anglais (Fury, Joshua…), par hasard. Tony Yoka, sur le chemin qui doit le mener à la ceinture mondiale, a passé le test.

En tout début de soirée, Victor, le petit frère du champion olympique, n’a passé que quelques secondes sur le ring pour battre par arrêt de l’arbitre, dès la première reprise, le Géorgien Gurami Kurtanidze. Un premier combat chez les pros expéditif. Christ Esabe, le très prometteur poids plume porté par toute la salle, a battu le Vénézuélien Sander Diaz par décision unanime des juges. Vice-champion olympique des légers en 2016, Sofiane Oumiha, pour son deuxième combat pro, a battu son compatriote Mevy Boufoudi au terme d’un duel acharné par décision unanime des juges lui aussi.

Avec le Parisien.fr, le titre est de Le Journal