Jamais dossier lié au conflit du travail entre employeur et ses ex-employés n’a fait parler de lui comme c’est le cas de celui qui oppose, depuis 20 ans, la société Marsavco à 686 de ses anciens employés licenciés sans bénéficier des avantages ad hoc. Ces derniers ont épuisées toutes voies de révendications pour être remis dans leurs droits sans que rien ne fasse fléchir l’employeur. Cet employeur que les pauvres victimes disent sans coeur et visiblement déterminé à les mettre dans une position de précarité doublée de faiblesse jusqu’à ce que la lassitude ait raison de leur fougue et détermination actuelle.
Pour plus d’un observateur qui suit de près l’évolution en dents de scie qui caractérise ce dossier à rébondissements, rien ne justifie que toutes les mesures prises à toutes les échelles: judiciaire, politique et autres en faveur des ex-employés se soldent en eau de boudin. Sans que leur exécution ne soit suivie d’effets. Même le chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi, la plus Haute Autorité du pays, se montre préoccupé de voir ses compatriotes ainsi avilis recouvrir leurs droits spoliés par la société Marsavco, comme l’écrit Me Mbu ne Letang, avocat-conseil des infortunés 686 ex-travailleurs de la Marsavco dans un Mémorandum adressé au Chef de l’Etat le 11 août 2022. Au sujet du non paiement de 20.878.090 USD validé par l’Arrêt RA 271 de la Cour Suprême de Justice avec formule Exécutoire. Arrêt venant à la rescousse du Décret 011/17 du 06 avril 2021 du Premier Ministre, chef du Gouvernement.
Dans ledit Mémo, Me Mbu ne Letang n’use pas du langage de bois : “En effet, vous avez donné les instructions à votre Chargé des Missions Madame Clausse Kanku ainsi qu’à l’Administrateur Général de l’ANR, de convoquer les Rawji, Gestionnaires de la société Marsavco, le Ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale et l’Ibtersyndicale du Congo en vue d’obtenir le paiement des 686 familles des ex-travailleurs”, écrit Mbu ne Letang au chef de l’Etat. Montrant l’exespération de ces derniers, surtout ajoute le batonnier national, que la Société Marsavco avait accepté de payer pour solde de tout compte, les 500.000 USD, en lieu et place de 20.878.090 USD que l’Assemblée constituante avait refusé, exigeant de la Marsavco de faire une autre proposition raisonnable, soit 13.500.000 USD sur les 20.878.090 USD”.
Me Mbu ne Letang s’étonne que jusqu’à ce jour, le gouvernement de la République se montre incapable de faire exécuter son propre Décret, suite à la corruption, trafic d’influence et autres manoeuvres dilatoires.
Et de révéler qu’il a personnellement contacté l’APLC, IGF, SCS et CNS, tous services dépendants de la Présidence de la République, qui se sont montrés impuissants devant la Marsavco pour des raisons qui leur sont propres. D’où, pour mettre les points sur les i, une audience a été sollicitée auprès du Chef de l’Etat.
Peut-on vraiment s’étonner que le gouvernement se repose sur son propre Décret si la Ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, personne la mieux indiquée pour exécuter le Décret du Premier Ministre, se montre incapable et dépassée par les événements. Parce que le 18 octobre 2021, par le truchement de son Directeur de cabinet, elle avait adressée la lettre N°CAB/MIN/ETPS/JUPS/MMJ/FL/969/10/2021 par laquelle elle informait le destinataire, que le gouvernement de la République, à travers le Ministère de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, étudie les actions à entreprendre incessamment pour clore définitivement ce dossier.
À ce jour, une année après, jour pour jour, madame la ministre continue d’étudier les actions à entreprendre. Entretemps, ses compatriotes meurent à petit feu. Jurant de prendre leur revenche sur les méchants politiciens en 2023.
Dossier à suivre…
Le Journal