La mission d’enquête diligentée par le ministre Louis Watum inquiète !

À travers l’ordre de mission collectif N°115 du 1er avril 2025 ( pas un poisson d’avril en effet), le ministre Louis Watum Kabamba, en charge de l’Industrie et Développement des Petites et Moyennes industries, a chargé 6 personnes pour effectuer une mission de 20 jours (du 02 au 20 avril 2025) à l’Agence nationale de développement de l’entrepreneuriat congolais -ANADEC.
Il est question, pour le ministre Watum Kabamba, d’enquêter sur les faits de gestion reprochés au Directeur Général de l’ANADEC suspendu et sur sa gestion tout en auditant l’organigramme et les finances de la structure, parce qu’à en croire les termes de référence de ladite mission, l’ANADEC est depuis plusieurs mois, en proie à un dysfonctionnement remarquable et un déni de collaboration entre le Conseil d’administration et la Direction générale sur fond des conflits entre le PCA et le DG
Ce qui a tout pour empêcher les résultats probants dans le processus de la création d’emplois, à défaut de la création des richesses, fait savoir le ministre de l’Industrie en soulignant que “cette situation est imputée au Directeur Général de l’ANADEC auquel il est reproché plusieurs méfaits de gestion”.
Mais il est omis peut être intentionnellement de noter que le Conseil d’administration a aussi sa part de responsabilité en ayant jamais proposé à la Direction Générale, la politique générale à suivre pour bien faire les choses. Un conseil d’administration que l’on dit incapable de lire et interpréter les documents comptables qu’il demande à la direction générale, notamment l’interprétation de la balance générale et les extraits des comptes bancaires. Énorme lacune. Ce Conseil d’administration, le même, qui manipule le ministre de tutelle en falsifiant la mise en place qu’il produit en deux versions distinctes.
Néanmoins, le ministre de tutelle met en lumière le fait qu’au cours de sa réunion du 10 au 11 février 2025, le Conseil d’administration a voté quatre résolutions phares dont celle retirant la confiance au Directeur Général par le Conseil d’administration, l’obligation de notification au Directeur Général de tout mouvement du personnel par la Direction Générale, l’exigence du contreseing par le DGA pour toutes les opérations bancaires, la prise de mesures conservatoires à l’endroit du Directeur Général par le ministre de tutelle tendant à suspendre ce dernier pour permettre le bon déroulement de l’enquête à mener sur les faits reprochés au DG.
Le ministre rappelle que le 19 février dernier, le Directeur Général lui a adressé une lettre contestant les résolutions du Conseil d’administration à son endroit et demandé au ministre de ne pas approuver le contenu du Procès Verbal ad hoc.
Y faisant face, le ministre a, par sa lettre du 24 février, suspendu le processus d’approbation des résolutions en question et invité les deux parties à une séance de travail avec les deux parties pour plus de lumière sur le dossier et fort des avis récoltés à la réunion du 26 février 2025, le ministre s’est estimé suffisamment éclairé pour agir par sa lettre N°143 du 05 mars 2025 au sujet des résolutions du Conseil d’administration, en approuvant la résolution liée à la prise des mesures conservatoires à l’encontre du Directeur Général.
Ce qui l’a incité à signer l’Arrêté N°007 du 05 Mars portant suspension du Directeur Général, et en instituant la mission d’enquête, le ministre Louis Watum Kabamba attend de celle-ci, les objectifs de deux ordres dont le premier est de faire la lumière sur l’organisation, le fonctionnement et la gestion de l’ANADEC par le DG suspendu pour établir les responsabilités sur les griefs mis à sa charge.
De deux, le ministre reste toute ouïe pour recevoir de la mission d’enquête, les informations collectées et analysées sur les griefs dont question, en outre, le ministre est intéressé par toutes les informations collectées et analysées pouvant permettre l’audit global de la gestion de l’ANADEC par le Directeur Général suspendu en auditant l’organigramme et le PTBA de l’Agence, et en auditant les finances et la comptabilité.
Pas que ça, il est aussi question de recueillir et analyser les informations utiles relatives au fonctionnement général de l’ANADEC, cas de la collaboration entre ses organes en termes de rapports professionnels verticaux et horizontaux, notamment entre le PCA et le DG ainsi que le personnel.
Il est également fait mention du respect des dispositions légales et réglementaires dans la passation des marchés, les dettes fiscales de l’ANADEC et des mandataires ainsi que des agents, sans omettre les procédures financières utilisées pour le financement et l’acquisition des actifs, équipements, matériels et autres, la situation de la caisse et des comptes bancaires avant la remise et reprise, l’identification des recettes réalisées par la société (! textuel) et autres revenus par source de provenance, les dépenses effectuées en termes de rémunération du personnel et autres avantages sociaux, les dépenses de maintenance et d’investissement, les autres dépenses ventilées depuis janvier 2024 jusqu’à la remise et reprise, le manuel des procédures administratives, comptablee et financiers.
S’il est vrai que l’on a difficile à ne pas croire que sur un bon nombre de points, la mission de l’enquête risque de confondre l’ANADEC à une entreprise marchande, mais il n’est pas moins vrai que le ministre Louis Watum Kabamba, lui, attend de la mission d’enquête, un rapport clair, établissant les responsabilités dans les faits mis à charge de la personne incriminée.
LE HIC ..!
Pour beaucoup d’observateurs, l’injustice, l’arbitraire et la malhonnêteté font bon ménage dans la mise en place de la commission d’enquête où la main noire du Conseil d’administration est à peine perceptible. Une commission dont les membres y faisant partie, sont au cabinet du ministre sur base d’une lettre déclarative, mais ne sont pas nommés par un Arrêté ministériel, et vouloir voir des gens pareils aller enquêter sur la gestion d’un Directeur Général nommé sur Ordonnance présidentiel, ne serait qu’une anomalie. Un signe que le ministre Louis Watum Kabamba prend plaisir à semer la confusion là où le sérieux s’impose.
Ceux qui sont de cet avis, sont confortés dans leur appréhension, en constatant le déséquilibre patent qui saute aux yeux à travers la constitution de la mission dominée par le nombre des membres du cabinet du ministre et deux membres appartenant à l’IGF, l’équipe étant conduite curieusement par le Directeur de cabinet du ministre, pourtant il aurait été de bonne politique que quelqu’un de l’IGF prenne la tête de la commission dans la mesure où, non seulement, un Inspecteur des finances a rang de Secrétaire Général, mais aussi parce qu’il est étranger à ce conflit. Et que la commission va enquêter, en gros, sur la gestion des finances de l’ANADEC.
L’IGF jouerait bien son rôle en dirigeant la commission parce qu’elle a déjà eu à mettre utilement son nez dans la gestion des finances de l’ANADEC, dans le cadre de la patrouille financière. Et bien avant l’avènement du Directeur Général suspendu. L’IGF était même parvenu à s’opposer contre des dépenses autorisées par le ministre de tutelle mais non validées par l’IGF. Notamment, l’instruction donné au Directeur Général par la tutelle, pour le paiement des IPR… Des ordres mal donnés par la tutelle que le DG suspendu n’avait pas voulu exécuter et qui font de lui un bouc émissaire à ce jour.
De là, penser à une démarche où sent déjà le goût du souffre et de mise au poteau d’un condamné à mort, ne serait pas exagéré. Dans la mesure où, la commission semble avoir déjà les conclusions en poche, à partir de sa composition alambiquée qui lui priverait toute indépendance pour les besoins de la cause.
Dossier à suivre…
Le Journal