La CEEAC charge Félix Tshisekedi de ramener la paix au Tchad

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Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo accueille , depuis mardi 25 octobre 2022, une session extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC). Plusieurs Chefs d’Etat et de gouvernement y ont pris part. Au centre des échanges, le processus de transition politique en République du Tchad, dans le cadre du conseil de paix et sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX).

C’est à la Cité de l’Union Africaine que les différents délégués ont établi leur QG pour les travaux. Après analyses et débat, les Chefs d’Etat et de gouvernement ont porté leur choix sur le congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo comme médiateur à la crise politique qui sévit au Tchad depuis l’assassinat, il y a plus d’une année, de Idriss Deby Itno.

Parmi les participants, il faut signaler la présence remarquable du président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat.
Le choix de Félix Tshisekedi pour assurer la médiation à la crise Tchadienne se justifie entre autres par son leadership reconnu au niveau continental et surtout son expérience dans la gestion des crises durant son mandat à la tête de l’Union Africaine, en 2021.
Tout en reconnaissant la lourde responsabilité qui lui a été confiée, Félix Tshisekedi a pris l’engagement de tout faire pour ramener la paix au Tchad et dans la région Afrique centrale.
Dans la même optique, le Chef de l’Etat congolais, en sa qualité de président en exercice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), a invité ses homologues de la région à s’adonner pour le retour de l’ordre démocratique au Tchad.
La séance tenante a témoigné sa gratitude au Président Tshisekedi pour le leadership et l’engagement dont il fait preuve au service, aussi bien de l’accélération de la réforme institutionnelle de cette organisation que de l’approfondissement de l’intégration régionale en Afrique centrale

Quid de la situation au Tchad?
Le 20 avril 2021 , l’armée annonce le décès, la veille, du président Idriss Déby Itno , mort de blessures reçues en se rendant au front contre des rebelles.
Fraîchement réélu pour un sixième mandat, il dirigeait le pays d’une main de fer depuis 30 ans et était un partenaire-clé des Occidentaux dans la lutte antijihadiste.

Un conseil militaire de transition (CMT) présidé par le général et fils du président défunt, Mahamat Idriss Déby Itno , chef de la redoutable Garde présidentielle, dissout le gouvernement et l’Assemblée nationale.
Il promet de nouvelles institutions après des élections « libres et démocratiques « dans dix-huit mois.

Les rebelles promettent de marcher sur N’Djamena et rejettent le CMT.

Le 21, Mahamat Idriss Déby concentre tous les pouvoirs en vertu d’une charte de transition .

Une trentaine de partis d’opposition dénoncent «un coup d’Etat institutionnel» et réclament «une transition dirigée par les civils».

Le 23, une douzaine de présidents assistent aux funérailles d’Idriss Déby Itno à N’Djamena. Le Français Emmanuel Macron et ses homologues des pays du Sahel promettent leur soutien à la junte, pour préserver selon eux, la «stabilité» de leur allié dans la lutte anti-jihadiste.

L’ Union africaine (UA) appelle au rétablissement rapide d’un régime civil.

Le 25, les militaires refusent de négocier avec les rebelles, qui se disaient ouverts à un cessez-le-feu.

Le 27, au moins six personnes meurent dans des manifestations interdites contre la junte.

Le général Déby promet d’organiser «un dialogue national inclusif» durant une période de transition. L’ ONU demande un retour à l’ordre démocratique.

Le 2 mai, la junte nomme un gouvernement de transition.
Le 9, l’armée affirme que l’opération contre les rebelles est «finie».

Le 20, l’ UA exige que la junte achève une transition démocratique en 18 mois débouchant sur des élections , sans décider de sanctions.

Le 12 août, le gouvernement invite les groupes armés à participer à un « dialogue national inclusif « en novembre et décembre.

Le 5 octobre, début des travaux d’un parlement temporaire , avec des membres désignés par la junte.

Fin novembre, la junte décrète une «amnistie générale» pour les rebelles et opposants condamnés notamment pour «atteinte à l’intégrité de l’Etat».

Le 13 mars 2022, la junte entame au Qatar des négociations avec d’innombrables groupes rebelles. Le 25, le Qatar accepte le rôle de médiateur.
Le 2 juin, le Tchad déclare l’urgence alimentaire sur fond de guerre en Ukraine.

Après plusieurs reports, le dialogue national inclusif s’ouvre laborieusement le 20 août, boycotté par la majorité de l’opposition et deux des plus puissants mouvements rebelles armés. Des manifestations sont brutalement réprimées début septembre.

Le 1er octobre, le pays prolonge de deux ans maximum sa période de transition vers des élections, en maintenant à la tête de l’Etat Mahamat Idriss Déby Itno, qui sera autorisé à briguer la présidence. Ceci est entériné à la clôture du dialogue national le 8 octobre .

Le 12, Saleh Kebzabo , opposant historique au défunt président Idriss Déby Itno, est nommé Premier ministre. Un nouveau gouvernement comprenant d’anciens chefs rebelles est nommé le 14.

Le 20, une trentaine de personnes dont une dizaine de membres des forces de sécurité sont tuées dans des affrontements lors d’une manifestation contre l’extension de la période de transition , selon le gouvernement.

Le Journal