Face aux sorties médiatiques insultantes du ministre de la Justice : Les magistrats refusent d’être des boucs-émissaires des erreurs des autres !

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“Le SYNAMAC invite le ministre de la Justice et Garde des Sceaux d’arrêter avec ses agressions et de chercher à travailler avec les magistrats dans cette lutte dont il n’est pas le seul et n’en a pas non plus le monopole”, tel est le conseil donné au ministre Constant Mutamba par les magistrats du pays à travers un communiqué basé sur ses sorties médiatiques qui les prennent à partie.

Les magistrats disent adhérer néanmoins à la lutte acharnée contre les anti-valeurs qui rongent le secteur de la Justice qui est son cheval de bataille tout en dénonçant la propension du ministre à vouloir rendre les magistrats seuls auteurs de la Justice, responsables de la mauvaise administration de la justice, éludant les questions de fond qui sont à la base du dysfonctionnement de la Justice.
“Parce-que les discours à la limite populistes et outrageants à l’égard de tout un corps, il expose les magistrats dont la sécurité est déjà précaire ou pas du tout assurée”, regrette le SYNAMAC qui fustige, d’autre part, la création des tribunaux populaires où le ministre Mutamba se transforme en juge, qualifiant certaines oeuvres du juge des décisions iniques, ou en procureur en ordonnant des arrestations et en s’illustrant par la création des commissions ayant pour objet, de statuer sur les actes des magistrats.
Pour ce faire, le SYNAMAC attire l’attention des membres du conseil supérieur de la magistrature sur la participation de certains magistrats dans des commissions créées pour censurer les actes relevant des attributions des cours, tribunaux et parquets, sans s’en référer à leurs hiérarchies respectives.
“Pareil agissement ne doit pas laisser indifférent”, avise le SYNAMAC en soulignant que dans un Etat de droit, le seul moyen d’attaquer une décision de justice demeure les voies de recours prévues par le législateur.
Lorsqu’elles sont épuisées, note le communiqué, la seule possibilité qui reste est le pouvoir en cassation dans l’intérêt de la loi.
“Agir autrement, c’est se comporter en hors-la-loi”, constate le SYNAMAC qui rappelle que ce qui est dit sur la condamnation de la République ou des entreprises publiques n’est pas toujours vrai. Parce-que le juge statue sur pièces, autrement il statue sur base des pièces sur lesquelles elles fondent leurs prétentions, insiste le SYNAMAC en soulignant que dans les faits, elles comparaissent rarement, bien que régulièrement atteintes, sinon s’abstiennent de communiquer, mettant en mal le juge à statuer sur leurs moyens.
“De même, en matière immobilière, le juge ne confère pas le droit mais constate sur base des titres délivrés par d’autres services de l’État”, fait observer le SYNAMAC en refusant que les magistrats soient des boucs-émissaires des fautes commises par ceux-là qui devraient veiller aux intérêts de l’État et ont failli soit en agissant en complicité avec les prédateurs, soi par leur incompétence.
De là, rappeller au ministre que la magistrature est la seule institution de la République où les magistrats travaillent sans frais de fonction ni fonds secrets de recherche et évoluent dans des conditions exécrables, il n’y a qu’un petit pas vite franchi par le SYNAMAC qui soutient que la justice est une chaîne à plusieurs maillons qui doivent s’enchevetrer les uns les autres.


Le Journal