Martin Fayulu Madidi vient rendre publique sa décision vis-à-vis de la position qu’il a par rapport à sa partition aux élections de 2023. Dans un point de Presse animé lundi à Kinshasa, le leader de la plate forme Lamuka a dit qu’il ne va pas aligner des candidats à tous les niveaux des élections, en jugeant le processus électoral biaisé et nécessitant un audit international.
La décision du président national de ECIDÉ n’a pas surpris ceux qui le jugeaient pas très préparé pour affronter les élections dans la mesure où fidèle à lui-même, Fayulu a passé le plus clair de son temps à monter des stratégies pour fragiliser le processus de la CENI et mettre en doute la fiabilité de la composition de cette structure d’appui à la démocratie. Il n’était pas sûr que la CENI aura les reins solides pour mener à bout le processus électoral.
Pour certains analystes, le volte-face de Fayulu peut trouver sa justification dans le fait qu’il se trouve cette fois-ci sans pourvoyeur des fonds de 2018 dont Moïse Katumbi et autres Adolphe Muzito…, ne sont plus prêts à rejouer ce rôle en mettant main à la poche car, eux-même étant tantés de se lancer dans la course à la présidentielle. Muzito ayant déjà pris ses distances vis-à-vis de Fayulu pour éviter de jouer au marche-pied.
L’équation difficile…
L’équation devient du coup, difficile pour le patron de ECIDÉ dans la mesure où sa décision ne pourra pas être partagée par ses compagnons de l’opposition, Moïse Katumbi de Ensemble pour la Républiqus’étant immédiatement exprimé par le canal de son porte-parole en disant que Ensemble pour la République va aligner ses candidats à tous les niveaux pour ne pas laisser de l’espace à ceux qui entendent se la jouer solo. C’est une façon de prendre le contre-pied à Fayulu en pensant tout le contraire de son point de vue cavalier.
L’ego qui semble animer les autres membres du quator de l’opposition que les naïfs croyaient unie, laisse entrevoir que Matata et Sesanga ne pourront pas, à leur tour, déclarer forfait pour laisser la voie libre à Félix Tshisekedi.
Du coup, Fayulu se trouvera seul dans sa position, pendant que la plupart de ses sympathisants, comme des chats échaudés, vont rester sur le qui-vive, attendant de voir si leur leader sera capable d’aller avec sa décision jusqu’au bout.
Lui qui a démontré en 2018, qu’il manie à la perfection l’art de souffler le chaud et le froid. Les sceptiques sont loin d’oublier que Fayulu les avait embarqués dans la logique de saboter la machine à voter pour enfin prendre tout le monde à pied levé, en allant finalement voter par la même machine interposée.
Après s’être fait enrôler dans un bureau de la CENI, pourquoi continuer de mettre en doute le rendu des services de cette institution en aval ?, se demande un diplomate sous le sceau de l’anonymat. Les prochains jours restent déterminants. Il n’y a rien sous le soleil, dès lors que feu le sphinx de Limeté avait déjà en son temps, pris la décision de se mettre en marge du processus électoral sans que cela ne déstabilise rien.
Laurent BUADI