– Henri Yav et Déogratias Mutombo parmi les tireurs de ficelles…
Dans les annales de fumants dossiers de justice qui ont tenu en haleine la population RD-congolaise et l’opinion internationale au cours de ces 20 dernières années, celui ayant trait à la malversation financière des fonds destinés à la réalisation de la campagne des 100 premiers jours du président de la République Félix-Antoine Tshisekedi figure en tête de liste. Talonné de près par celui du Parc agro-pastoral de Bukanga Lonzo qui a fait couler autant d’encre que de salive, avant d’être “classé” dans les tiroirs parce que le principal suspect a su jouer bien la carte de la victimisation. Au point que les juridictions censées s’occuper de le juger ont toutes déclaré n’être pas compétantes pour s’occuper du cas d’un ancien chef du gouvernement.
Du coup, le dossier a cessé d’occuper la place prépondérante qui était sienne dans l’opinion et les médias. C’est à peine si l’on y pensait encore. Quand bien même le maître à penser de la machine Bukanga Lonzo, oubliant ses déboires avec la justice, a rabattu les cartes autrement en faisant parler de lui dans un autre registre cette fois-ci.
S’il est vrai que cette volte-face de l’homme par qui le scandale Bukanga Lonzo est arrivé, semble être un somnifère destiné à faire endormir les RD-Congolais, il n’est pas moins vrai que parmi ces derniers figurent des concitoyens qui, eux, refusent d’être naïfs.
C’est le cas de notre confrère en ligne Scooprdc qui a fûreté dans des dédalles impossibles pour y dégager ce qui a tout d’un scoop sur le dossier Bukanga Lonzo. Mieux, des non-dits qui mettent en lumière le rôle que de fossoyeurs ont joué dans la débâcle du projet Bukanga Lonzo, en ayant réussi à faire sortir des caisses du trésor public, d’importantes masses d’argent en procédure d’urgence, sans que le résultat palpable ne suive. Le lapin soulevé par scooprdc vaut la peine d’intéresser les instances judiciaires pour que l’Etat de droit pour lequel s’époumone Félix Tshisekedi ne reste pas un voeu pieux. Que retenir du rébondissement de ce dossier tel que révélé par le média en ligne qui rappelle que le procureur près la Cour de cassation, Victor Mumba, est greffé sur le dos de l’ancien ministre Augustin Matata Ponyo dans le dossier dont la transmission à la Cour de cassation pour fixation, est opérée sur fond des documents mettant gravement en cause l’ancien ministre des Finances, Henri Yav, et le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo -BCC-, Deogratias Mutombo. Ces documents compromettant sont constitués de 15 correspondances qu’Henri Yav, avait en son temps, adressées à Deogratias Mutombo. Elles ont toutes, pour point commun, le fait qu’elles enjoignent au gouv’ de la BCC, le paiement en urgence de sommes d’argent en faveur d’Africom Commodies RDC. Ce bénéficiare des fonds sollicités par l’argentier national est la firme sud-africaine gestionnaire du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Aussi curieux que cela puisse paraître, la tranche de ces sommes d’argent sorties de la Banque centrale du Congo entre 2015 et 2016, oscillait généralement autour de 4,8 millions USD à chaque paiement. Tandis que d’autres sorties étaient, elles, de l’ordre de 2,3 et 2,5 millions USD.
Pour se faire une idée exacte de la façon dont la machine était huilée, la source braque le projecteur sur la lettre de Henri Yav datée du 8 mars 2016 rappelant à Deogratias Mutombo le paiement de 4,8 millions USD du 12 février 2016 dont le paiement tardait à être exécuté. Il agit, rappelle l’ancien argentier national, du pactole qui devait être logé à Standard Bank RDC, dans le compte 0240001687301 au nom d’Africom Commodies RDC.
Mais si la firme sud-africaine reconnaît certains paiements, il y a 19 autres de 4,8 millions chacun, soit 91,2 millions USD, qui restent méconnus d’elle, rappelle la source en soulignant qu’il y a également le paiement en Francs congolais à hauteur de 7 millions USD effectué le 27 juillet 2015 avec comme libéllé, frais de mission de la délégation de la Primature à Bukanga Longo, dans la province du Bandundu. Membres de la délégation qui ne sont jamais arrivés à destination jusqu’à ce jour.
Tous comptes faits, la source note que les sommes ainsi manipulées sont proches de 100 millions USD volatilisés. Les proches de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo se demandent le pourquoi de l’acharnement du PG Victor Mumba seulement sur ce dernier pendant qu’Henri Yav et Déogratias Mutombo sont, eux épargnés des poursuites judiciaires.
C’est dire combien le dossier Bukanga Lonzo est une poudrière qui peut se remettre en mouvement à tout moment, et faire de victimes même à un niveau insoupçonné.
Le Journal