Au moment où l’on s’y attendait le moins...: Donald Trump active le “Deal pour la paix” en RDC !

Imprévisible Donald Trump. Pendant que les Congolais restent aux aguets, se demandant quand est-ce que sera conclu le deal économique RDC-USA venant à l’appui de la signature de l’Accord de paix entre Tshisekedi et Kagame, le président américain, lui, a surpris l’opinion, il y a quelques jours, en invitant à un diner de travail, des milliardaires des États-Unis pour les sensibiliser à investir massivement en RDC. Ce qui pourrait marquer un tournant dans la posture américaine vis-à-vis de la RDC.

Ces dirigeants de multinationales américaines des secteurs des mines, de l’énergie, de la sécurité et des infrastructures ont été ainsi invités à investir massivement en République démocratique du Congo. Trump leur a assuré que cette guerre de 31 ans, qui aurait coûté la vie à près de 10 millions de personnes, appartient désormais au passé. Une affirmation qui s’appuie sur les négociations de paix en cours, notamment le cessez-le-feu préliminaire signé à Doha entre Kinshasa et les rebelles du M23 soutenus par Kigali.

Un pari sur la stabilité

Trump présente la RDC comme une terre d’opportunités, à condition que la paix soit consolidée. Il mise sur un accord final entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, qui pourrait être signé à la Maison-Blanche dans les semaines à venir. Ce cadre diplomatique est censé rassurer les investisseurs sur la sécurité des opérations dans l’Est du pays, longtemps miné par les conflits armés.

Les enjeux restent complexes

La paix évoquée est encore fragile, et dépend de la mise en œuvre réelle des engagements pris à Doha. Les sanctions américaines contre des sociétés liées au commerce illégal de minerais dans les zones M23 montrent que Washington reste vigilant. Le gouvernement congolais, de son côté, insiste sur la nécessité de contrôler les flux miniers et sécuriser les zones d’exploitation, avant toute ouverture massive aux capitaux étrangers.

Le cowboy américain vise loin 

Si cette dynamique se confirme, elle pourrait ouvrir la voie à un nouveau cycle d’investissements, mais aussi à une reconfiguration géopolitique où les États-Unis cherchent à contrer l’influence chinoise dans les secteurs stratégiques du cobalt et du coltan.

Les multinationales attendues en RDC

Un tour d’horizon des principales entreprises américaines que Donald Trump mobilise dans le cadre de son “Deal pour la paix” en RDC -un cocktail d’intérêts miniers, technologiques et géostratégiques.

KoBold Metals  

Soutenue par Jeff Bezos et Bill Gates, cette entreprise est en tête de l’offensive américaine. Elle a obtenu sept permis de recherche minière en RDC, notamment dans le Haut-Lomami et le Tanganyika, au cœur de l’espace Katanga, avec pour objectif : explorer des minerais critiques comme le lithium, le béryllium, le niobium, le coltan et les terres rares, tous essentiels pour les batteries, l’aérospatiale et la défense.

America First Global  

Fondée par Gentry Beach, proche du fils de Trump, cette société vise les mines de coltan de Rubaya (Nord-Kivu), aujourd’hui sous contrôle de la coalition AFC/M23. Le coltan est stratégique pour les technologies mobiles et militaires, et Rubaya représenterait 15 % de la production mondiale depuis mai 2024.

Autres groupes en embuscade

Des entreprises du secteur énergétique et infrastructurel sont également dans les starting-blocks, prêtes à investir dans les zones stabilisées. Le forum organisé par Trump à Washington a réuni des géants de la tech, des mines et de la sécurité, tous attirés par les ressources stratégiques et la promesse d’un climat d’affaires sécurisé.

Ce qu’il faut retenir dans cette démarche est que Trump ne se contente pas de diplomatie, il structure un axe économique où la paix devient une monnaie d’échange pour l’accès aux ressources. La RDC est présentée comme un hub minier du futur, à condition que les armes se taisent. Seul l’avenir va nous fixer.

Laurent BUADI