Sur instruction du Président de la République, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a conduit une forte délégation nationale à Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, pour la tenue de la conférence interprovinciale Katanga-Kasaï. Objectif: proposer des recommandations pour arriver à une solution entre les peuples Katangais et Kasaïens, qui sont en conflit ouvert depuis des mois. En marge de cette conférence, il a échangé le 23 avril avec les représentants des associations socioculturelles du Grand Kasaï, à qui il a adressé un message de paix.
Dès son arrivée à Lubumbashi, Jean-Michel Sama Lukonde avait indiqué que le Chef de l’État prône « une gestion responsable et citoyenne de cette situation ».
Lors de la cérémonie d’ouverture de ladite conférence, il a prié toutes les parties prenantes à « éviter toute tendance à l’instrumentalisation des migrations internes à des fins politiciennes et à bannir tout discours divisioniste ».
Les Gouverneurs, des chefs coutumiers des provinces du Grand Katanga et du Grand Kasaï, des représentants communautaires, des ministres nationaux et autres notabilités ont pris part à cette conférence dont les résolutions devront réinstaurer la paix et la cohésion sociale entre les peuples du Kasaï et ceux du Katanga.
Les recommandations des autorités coutumières du Grand Kasaï
Samedi 23 avril 2022, le Premier ministre s’est entretenu avec une délégation des représentants des associations socioculturelles du Grand Kasaï à laquelle se sont jointes les autorités traditionnelles de cet espace.
Il leur a transmis le même message qu’il avait adressé aux autorités traditionnelles du Grand Katanga, à savoir celui de paix entre les communautés Kasaïenne et Katangaise.
Au sortir de cette audience, le Coordonnateur de la communauté Kasaïnne vivant au Grand Katanga a signalé que le message du chef du gouvernement était axé sur la paix et la cohabitation pacifique.
«Nous avons été invités par le chef du Gouvernement de la République pour débattre sur la question de l’exode des peuples Kasaiens vers le Katanga. L’opinion doit retenir qu’il faut qu’il y ait la paix parce que tout le monde a besoin de la paix et qu’on puisse structurer et organiser le domaine économique afin de pouvoir freiner ou améliorer les conditions de l’exode rural», a déclaré Kabasele Kadima.
Pour sa part, sa majesté Lemba Lemba, le chef coutumier de Kabeya Kamuanga dans le Kasaï oriental, a formulé quelques pistes de solutions au Gouvernement afin que les deux communautés continuent à vivre paisiblement.
«Nous venons de nous retrouver avec le Premier Ministre. Il nous a fait venir pour étudier ensemble comment mettre fin aux tensions tribales et discriminatoires entre le peuple Luba et le peuple katangais. Nous comme des chefs coutumiers, nous ne voulons pas cette affaire de tribalisme et de discrimination. Tous sont nos frères. Nous ne voulons pas que le sang coule. Raison pour laquelle nous demandons au Premier Ministre de faire appel à tous les responsables des associations du Kasaï qui sont ici, qu’il leur donne des moyens pour louer des salles afin de réunir dans toutes les communes ces jeunes qui sèment les troubles afin que ces jeunes sachent qu’on a besoin de la paix. On ne peut pas soutenir le Chef de l’État avec les armes blanches à la main ou en s’entretuant. On soutient son frère avec la Paix. Que ces associations s’organisent en formant les jeunes à la culture de la paix», a-t-il exhorté.
Le Premier ministre a eu des séances de travail avec d’autres couches sociales toujours dans le but de trouver une solution durable au conflit entre les communautés Kasaïenne et Katangaise.
Le Journal