Ceux qui rêvent d’occuper le fauteuil présidentiel (3)

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Après avoir présenté les portraits de 20 candidats à la présidentielle 2023 dans nos précédantes éditions, nous venons cette fois-ci, enchaîner la série avec d’autres challengers de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui sont Martin Fayulu Madidi, Augustin Matata Ponyo, Franck Diongo Shamba et nous bouclerons la boucle dans l’une de nos prochaines livraisons par la présentation de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui est candidat à sa propre succession.
Martin Fayulu Madidi
Martin Fayulu Madidi est président national du parti politique ECIDÉ et Autorité morale de Lamuka/Fayulu au nom duquel il s’est lancé dans la course à la présidentielle 2023.
Ce diplômé de l’Ecole de commerce Paris/Ouest, de European University of America et Université Paris-Est Crétail est un homme d’affaires qui a commencé une carrière florissante de banquier à l’international avant de revenir en RDC où il se fera élire député de 2011 à 2017.
En 2018, Fayulu sera candidat à la présidentielle soutenu par la coalition LAMUKA qui avait fait de lui son candidat unique par les ténors Jean-Pierre Bemba Gombo, Moïse Katumbi Chapwe, Adolphe Muzito et tant d’autres.
Battu dans les urnes par Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Fayulu restera longtemps convaincu qu’il a gagné ces élections mais que la victoire lui aurait été volée.
Une tragédie qui verra Fayulu continuer de s’autoproclammer président de la République élu, bien que sans imperium. Étienne Tshisekedi, d’heureuse mémoire, avait déjà connu un cas similaire en 2011 avec Joseph Kabila.
Pour les élections de décembre 2023, Martin Fayulu va commencer par contester la légitimité de l’équipe dirigeante de la CENI mise en place. Par la suite, c’est le processus électoral enclanché qui ne sera pas de son goût, manquant la transparence, selon lui.
Fayulu qui était soutenu dans cette dynamique révendicatrice par d’autres têtes couronnées de l’opposition et les responsables des églises Catholique et Protestante poussera loin le bouchon, à l’approche du dernier virage du processus électoral, en déclarant que tant qu’il n’y aura pas de contrôle sérieux du fichier électoral, lui et son parti ne déposeront pas leurs candidatures à une CENI qui ne lui inspire pas confiance.
Il sera surpris que ses compagnons de lutte ne lui ont pas suivi sur cette voie suicidaire et leurs membres ont fait la queue à la centrale électorale pour déposer les dossiers de candidatures à la députation provinciale et nationale, sauf ceux du parti ECIDÉ restés fidèles au mot d’ordre du leader.
Ils ont ainsi raté le coche à part quelques malins qui navigueront à contre-courant. Mais aussi curieux que cela puisse paraître, Fayulu va, lui, surprendre les siens en allant déposer sa candidature à la présidentielle 2023. Il avait déjà fait pareil en 2018 en s’opposant à la machine à voter pour enfin rejoindre le train électoral à la dernière minute. C’est sa marque de fabrique, commentent des observateurs.
Augustin Matata Ponyo
Celui que ses proches appellent affectueusement Mapon est président national du parti LGD et a été Premier ministre après avoir travaillé comme cadre à la Banque Centrale du Congo, Directeur général du Bureau Central de Coordination -BCeCo- et ministre des Finances.
Actuellement sénateur, il est en privé, conférencier international en matière de gouvernance économique.
Quoi de plus normal dès lors que cet économiste de formation fait du leadership et de la bonne gouvernance, son cheval de bataille, mieux le binôme magique du progrès de l’humanité.
Augustin Matata est Président du Conseil d’administration de la Fondation MAPON qui compte à son actif plusieurs réalisations accrocheuses dont la plus emblématique démeure l’Université Mapon qui fait la fierté de la province du Maniema.
Venu à l’opposition politique comme un cheveu tombé dans la soupe, Matata se lance dans la course à la présidentielle 2023 avec sur son dos, le dossier du détournement présumé des fonds du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo qui est en justice, une tâche noire qui le colle solidement à la peau.
Franck Diongo Shamba
Homme politique de l’opposition pure et dure issu de l’école d’Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, Franck Diongo est député national élu de la circonscription de Lukunga.
Président national du Mouvement lumumbiste progressiste -MLP-, Franck Diongo a été l’éternel incompris du régime de Joseph Kabila qui l’a brimé à plusieurs reprises pour ses positions politiques tranchées vis-à-vis de ce pouvoir.
Franck Diongo a longtemps fait route avec les autres ténors de la coalition Lamuka avant de rejoindre le camp Katumbi comme allié avant de se prononcer et déposer sa candidature à la présidentielle 2023. Peu avant, il a été enlevé publiquement et fait incarcéré par les services pour de raisons pas du tout rassurantes et ensuite rélâché.
Adolphe Muzito
Ancien Premier ministre de 2008 à 2012, Adolphe Muzito l’a été pour le compte du Parti lumumbiste unifié -PALU- de feu Antoine Gizenga dont il fut très proche. C’est sous la bannière du Parti lumumbiste unifié que Muzito fut élu massivement député national à Kikwit.
Avant cet épisode politique, Muzito a longtemps évolué à l’IGF en qualité d’Inspecteur des Finances.
En 2018, la CENI avait invalidé sa candidature à la présidentielle pour conflit d’intérêt avec le PALU.
C’est déçu qu’il ira rejoindre la coalition Lamuka soutenant la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle de cette année-là, malgré la défaite de ce dernier face à Félix Tshisekedi, Muzito continuera à le soutenir dans la lutte pour la vérité des urnes jusqu’à ce que leurs chemins se séparent récemment pour question de leadership.
En 2022, Adolphe Muzito a créé son parti politique dénommé Nouvel Elan.
Le Journal