Il y a de ces métiers que l’on fait avec amour et abnégation, mais qui, en retour, vous apporte la poisse.
Monsieur Ayoka Okito Ramy en a fait l’expérience et doit, en ce moment, se mordre le doigt. Expert à la Commission de contrôle des armes légères et de petite calibre pour la réduction de la violence armée en RDC, il a réuni des preuves sur l’existence d’un réseau maffieux de founisseurs d’armes et munitions aux groupes armés dans la partie Est du pays, et dénoncé le 18 septembre 2021, des officiers supérieurs de l’armée et de la Police trempés dans ce business macabre.
Ces hauts galonés opèrent ce trafic d’armes et munitions avec les forces négatives pour que ces dernières sécurisent leurs zones d’exploitation artisanale de minérais. Une façon de protéger leurs propres intérêts au détriment de la Sécurité de la nation.
Ayoka Okito Ramy n’a fait que mettre en pratique ce que lui demande son rôle à la Commission où il travaille en sensibilisant les populations à se débarasser des armes et munitions qui sont en leur possession pour leur securité et celle de leurs concitoyens.
Mais le comble, c’est que pendant ces campagnes de sensibilisation appellant au bon sens, les membres de la Commission ad hoc se font assister des officiers militaires et de la police. Parmi ces derniers, des founisseurs d’armes et munitions aux forces négatives mêlées dans la population. Un dilemme.
Du coup, Ayoka Okito Ramy a tout d’un témoin gênant, un élément dangereux à mettre hors d’état de nuire.
Le jour qu’il a trouvé sa chambre d’hôtel visitée par effraction, ses appareils contenant des photos gênantes emportés par des inconnus, il a eu la chair de poule.
Dès ce moment, le seul choix qui lui restait était de s’évanouir dans la nature, parce que des ménaces sérieuses de mort lui étaient déjà adressées auparavant. “Un homme averti, en vaut plusieurs”, se serait-il dit en cherchant à sauver sa peau. Nul ne l’a plus vu dépuis lors. Suspense.