Voyager le jour et à l’heure convenu à l’achat du vol est devenu rare pour les passagers de Congo Airways. Entre retards répétés des heures de vols, annulation des vols et suppression des destinations, la compagnie aérienne nationale de la République Démocratique du Congo se rapproche petit à petit et sûrement d’une faillite qui la conduire à une liquidation.
Il y a des signaux qui ne trompent pas. Après la supression des destinations africaines, les vols intérieurs enregistrent de plus en plus de retards et d’annulations. Les avions font défaut. Mais pas seulement car, il y a aussi un sérieux problème de gestion.
Le gouvernement a pris l’engagement d’augmenter la flotte de Congo Airways. Le Chef de l’Etat avait lui-même rassuré le Directeur Général, Pascal Kasongo et le Directeur des opérations, le commandant Jules Mangala, lors de leur entretien en mai dernier à la Cité de l’Union Africaine.
Deux mois plus tard, la compagnie aérienne nationale n’a toujours que deux appareils en activité. La demande du Ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, Chérubin Okende d’annuler la commande de trois avions et de recourir à l’option de la location des appareils Airbus 201-230 neufs sur 10 ans n’aurait pas été suivie d’effet. Tous les efforts dudit ministre semblent se concentrer sur Air Congo, une nouvelle compagnie en création avec Ethiopian Airlines, sur le modèle Asky.
Au plan administratif, c’est tout simplement catastrophique car, on parle de plus en plus des décisions qui résulteraient du népotisme. Sur le banc des accusés, le Directeur Général Pascal Kasongo.
Ce dernier est accusé de favoriser ses collaborateurs, notamment en leur concentrant l’essentiel des avantages. On évoque également le départ des partenaires, notamment Kenya Airways, qui a résilié avant terme son contrat de leasing sur ses deux avions du constructeur aéronautique brésilien Embraer.
«Les promesses de relance faites par l’actuel DG à son arrivée ont volé en éclats. La restructuration en profondeur annoncée par le ministre de tutelle n’est plus d’actualité», déplore un cadre de Congo Airways.
Des analystes estiment que l’épilogue pourra intervenir à la fin de ce mois d’août 2022 ou en septembre prochain avec la publication du rapport d’un audit de l’organisation internationale de l’aviation civile.
D’aucuns affirment qu’au regard des disfonctionnements décrits plus haut, Congo Airways ne survivra pas. Sauf si le Gouvernement passe directement à l’action, en commençant par débarquer l’actuelle équipe dirigeante qui est visiblement en manque d’inspiration.
Le Journal