Assemblée Nationale: La révision ou le changement de la constitution divise !

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Aucun sujet d’intérêt général n’a ces derniers temps, bougé les consciences des Congolais, toutes tendances réunies, comme le fait le débat sur la révision ou le changement de la constitution de 2006. Débat soulevé par le président de la République Félix Tshisekedi qui a déclaré cette constitution non adaptée aux circonstances actuelles du pays, car rédigée à l’époque post dialogue de Sun City, pour accorder les vues des belligérants de la scène politique congolaise.

Depuis, lors de sa tournée dans les provinces, Tshisekedi n’a cessé de parler avec des mots forts sur son intention de revisiter la constitution et la mettre au goût du jour. Plus que ça, le chef de l’État a annoncé son idée de mettre en place, l’année prochaine, une commission multisectorielle des spécialistes pour réfléchir sur les voies et moyens de mener à bien cette tâche.
L’idée de Félix Tshisekedi avait vite fait d’être récupérée par son parti politique, l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- qui, lui, n’a pas eu besoin de jouer à l’équilibriste ou porter des gants. Son secrétaire général Augustin Kabuya a pris le devant en parlant carrément du changement de la constitution, sans attermoiement.

L’opposition et cie s’érigent en empêcheurs de tourner en rond…
Du coup, l’opposition politique du pays est montée au créneau, menaçant de barrer la route à toute démarche visant, selon elle et certains autres qui partagent son avis, de s’offrir un troisième mandat à la tête du pays par Tshisekedi. Pour la circonstance, l’opposition a mis de côté ses divergences pour parler d’une même voix en formant une structure ad hoc.
Tshisekedi, piqué au vif, ne s’est pas laissé impressionner par une opposition qu’il a jugée de manipuler la population : “Qui leur a parlé du 3ème mandat ? Il y a eu désorientation sur ce que l’avais dit à Kisangani, parce que ce que j’y avais déclaré n’avait rien à voir avec un quelconque 3ème mandat”, a précisé Félix Tshisekedi en mettant en garde tous ceux, politiques ou autres, qui voudraient aller dans le sens de manipuler la population.
Les propositions de la commission qu’il mettra en place, a- t-il prévenu, seront présentées d’abord au peuple congolais à travers ses élus et si cela est nécessaire, la population sera consultée pour décider de lui-même, s’il doit s’arrêter à la révision ou aller au changement de la constitution. Cela présage l’avènement d’un référendum à mille lieues.
“Personne ne changera mon avis sur cette question”, avait tranché le chef de l’État.

Seul au “front” ?
Aussi curieux que cela puisse paraître, Félix Tshisekedi a entrepris de mener seul cette campagne de revisitation de la constitution, avec sa voix reprise en écho par l’UDPS et quelques personnalités politiques de l’Union sacrée qui lui sont fidèles. Tandis que des grosses pointures de l’Union sacrée de la nation qui devaient le porter à bout de bras, restent pour certains, tapis dans l’ombre, sans manifester officiellement leur opinion. De quoi faire croire que ce combat, Tshisekedi le porte seul sur ses épaules.
C’est au niveau du gouvernement où il a été remarqué des positions quelque peu ambiguës. Cas du VPM Jean-Pierre Bemba à qui il a été demandé sur la Radio Top Congo, sa position face au projet du président de la République. Sans attermoiement, il a répondu que la constitution elle-même autorise la révision et non le changement. Position négativiste que son parti politique, le MLC, a vite rectifiée en publiant un message soutenant le changement de la constitution, prenant ainsi à contre-pied son leader.

Haro sur de fausses manoeuvres…
Au parlement, surtout à l’Assemblée nationale, cette attitude négationniste semble avoir également un fort ancrage. À cette chambre du parlement, des soutiens de l’idée de Tshisekedi pour le changement de la constitution se trouvent en face de ceux qui partagent l’idée de la révision avec en leur tête, le numéro un de la chambre basse. Au point que des analystes voient dans son attitude, une approche de non adhésion à la démarche de Tshisekedi.
De quoi chercher comment le mettre hors d’état de nuire avant qu’il ne soit trop tard. C’est ainsi que l’on remarque en gestation, des motions de censure qui planeraient sur sa tête, question de le faire tomber et son bureau. Pour ceux qui développent cette thèse irréaliste, l’idée est de voir la chambre basse dirigée par quelqu’un qui ferait triompher le projet du chef de l’Etat sans l’ombre d’aucun doute. À ce sujet, le nom de Christophe Mboso refait surface dans les coulisses, lui qui a démontré combien il peut être loyal au chef de l’État. Seul l’avenir nous fixera.
A suivre…
Le Journal