Après sa souveraineté nationale et internationale en 1960 : La RDC a, 65 ans après, vielli sans grandir

Nous célébrons, ce jour, le 65eme anniversaire de l’accession de la RDC à l’indépendance depuis 1960, un engagement que nous avons pris envers la patrie. Un engagement qu’ensemble, il y a 65 ans, nous avons bien voulu prendre notre destin en mains.
Le temps a passé, l’idée a fait son chemin et confirme, chaque jour, sa nécessité sociale, c’est-à-dire, sa légitimité comme sa pertinence face aux défis de notre temps.
Mais, au-delà, il y a ces hommes, ces femmes et cette jeunesse qui ont bien voulu en être les messagers. Ces derniers, pleins de sagesse et d’espoir, ont fait ressusciter la lueur d’une société savante. Un hommage le plus mérité de gratitude à l’égard de ces compatriotes, pour avoir bien voulu partager le temps que le temps de tous les sacrifices ne leur a jamais donné.
Ces pionniers ont démontré ce qu’ils ont fait pour participer avec d’autres à l’interrogation des causes comme à la réfondation des réponses du pays face à l’interpellation de liberté et du développement économique. Et le Congo était devenu indépendant !
*Des pionniers à moitié oubliés*
Il s’agit en particulier de ceux qui avaient participé à la table ronde politique de Bruxelles en 1960, rencontre au cours de laquelle la date du 30 juin avait été fixée pour l’accession du Congo-Belge à sa souveraineté nationale et internationale. Ces derniers sont à moitié oubliés par la nation congolaise. Leur histoire est moins enseignée dans nos institutions scolaires et académiques, par manque d’une bonne politique educationnelle.
C’est parmi eux que se trouveront les leaders de la lutte pour l’indépendance : Patrice Lumumba (1925-1961), Joseph Kasa-Vubu (1917-1969), Moïse Tshombé (1919-1969). Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, la Force publique (l’armée du Congo-belge) participe à la campagne victorieuse contre l’Afrique orientale allemande.
Environ 94 acteurs politiques avaient participé à cette table ronde. A ce jour, cinq de ces acteurs sont encore en vie. Il s’agit de Sébatien Ikolo, Ingulu Mbayi Kapong, Biswikiro, Albert Kalonji et Bruno Bukasa Mbamvu Sebanjila, aujourd’hui l’ombre d’eux-mêmes.
*Le combat s’inscrit dans le temps*
Après cette génération, le Congo accueille une nouvelle vague d’hommes politiques qui croyaient faire mieux que leurs aînés. Le Maréchal Mobutu ayant taillé son chemin dans le roc, tous les autres politiciens ambitionnent faire de la RDC un paradis terrestre, une fois au pouvoir.
Ironie du sort, la situation devient utopique après le départ de l’aigle de Kawele. Mais son successeur, M’Zee Laurent Désiré Kabila a eu l’occasion de baliser le chemin, avant que son règne ne soit écourté par les impérialistes.
*Ordre et désordre à la danse*
L’Ordre et désordre se mêlant, on a créé des synergies, mobilisé d’autres forces politiques pour plus d’efficacité et plus déterminante au dialogue entre congolais de Gaborone au Botswana et de Sun City en Afrique du Sud.
Il y a des repères qui inspirent confiance à certains compatriotes, en même temps qu’ils s’engagent à plus d’effort car, le combat s’inscrit dans le temps et, loin du papillonnage politique dans l’air du temps, il requiert : conviction, constance et permanence.
*La nation congolaise reste une fresque*
Après l’indépendance, la RDC a programmé l’excellence en investissant dans l’homme dans un pays qui, en plein 21e siecle, semble tenir l’ignorance pour un droit de homme.
On se demande s’y a-t-il plus belle promesse au grand retour des « missions civilisatrices » ?
Par ailleurs, on constate que la nation congolaise reste une fresque toujours en reconstruction de notre plus belle entreprise en 65 ans d’indépendance : un pays qui vieilli sans grandir. Et, il se pose la question de savoir si c’est un chantier mobilisateur.
Nous devons rester instruits que chaque compatriote est porteur d’un message de salut pour la patrie. Chacun de nous représente cette alternative politique cohérente à même de conjurer la gouvernance du bout du regard.
Comme hier et plus que jamais, on doit aider le pays à refonder ses réponses aux défis de notre temps. On doit aider le pays à mieux intégrer l’alchimie de la mondialisation et, surtout, à comprendre que, dans ces voies étroites de la liberté et du développement, notre bouée de sauvetage est en nous-mêmes.
La RDC, un chantier des rêves croisés de tout un continent
Cette bouée de sauvetage est dans notre capacité de réunir nos volontés éparses, à mobiliser nos intelligences, notre créativité, notre inventivité. Elle est dans la jeunesse, dans la femme, dans l’homme de ce pays, en qui la nation doit investir. La RDC est le chantier de l’aspirante muette de tout un peuple ; le chantier, aussi, ne l’oublions jamais, des rêves croisés de tout un continent.
*Il faut faire passer le pays du cas de conscience à la conscience du cas*
Personne n’ose croire que le pays est enfoncé dans une situation que l’on ne saura le tirer que lorsque nous nous joignons les coudes, d’une manière sincère. Cette situation qui perdure ne date pas d’aujourd’hui. Que de médisances du jour au lendemain pour distraire les gouvernés qui sont au bout de leurs peines. Que de promesses pour passer l’époque sans atteindre l’objectif.
Les dirigeants n’osent pas imaginer que le pays s’enferme dans l’inaction au dépérissement des piliers de l’État, dont son administration publique. Les fonctionnaires plaident comme d’autres respirent et comme déferle en nous ce sentiment de fierté d’un Congo débout, d’un Congo qui, loin s’en faut, n’a pas épuisé ses ressources.
Le social aura constitué et constitue notre sursaut commun de dignité, notre commune conscience des défis de notre temps. Il fallait passer le pays du cas de conscience à la conscience du cas. Il fallait bousculer des vieilles cultures des chosification du travailleur et agir pour restituer à celui-ci sa dignité, qui n’est d’autre que la dignité de la République, li fallait faire comprendre aux incrédules que les défis de la sécurité pour une paix durable et une économie stable est l’œuvre des filles et fils de ce grand pays et non des étrangers qui ne cessent de nous rouler dans la farine. Tout ça, parce que nous avons un amour profond du pouvoir sans partage.
Nous voulons voir le Congo grandir sans vieillir !
*Gel Boumbe*