Patrick Muyaya rabat le caquet à la délégation rwandaise !

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Mardi 5 novembre 2024, la session du Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies, à Genève, a connu un moment assez particulier avec la désescalade verbale entre la RDC et le Rwanda. L’incident s’est produit juste au moment où la RDC présentait son rapport national dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU).

Droit dans ses bottes, Patrick Muyaya Katembwe, ministre RD-congolais de la Communication et des Médias, a vivement critiqué le rôle du Rwanda dans la situation sécuritaire de l’est de la RDC, évoquant des violations des droits de l’homme imputées à Kigali. Et l’occasion en valait la chandelle pour que le porte-parole du gouvernement ouvre les vannes :

« Nous ne saurions pas, au vu de toutes les déclarations qui ont été dites ici, présenter les faits sans en déterminer les causes et les origines avant d’accuser le Rwanda de soutenir le groupe rebelle M23, notamment par le recrutement d’enfants soldats”, a-t-il dit en rappelant que le gouvernement américain avait sanctionné le Rwanda en septembre 2023 pour l’utilisation d’enfants soldats dans des milices opérant sur le territoire congolais.
Touchee une réactionée dans son amour propre, la délégation rwandaise a réagi ipso facto en rejetant en bloc les accusations : « Cet examen porteant sur la RDC et non sur le Rwanda. Je demande à l’orateur de s’abstenir de faire entrer le Rwanda dans cet examen qui se limite aux questions de droits de l’homme en RDC », a répondu le représentant rwandais en indiquant que la RDC n’a pas de leçons à donner au Rwanda lorsqu’il s’agit de questions portant sur les droits de l’homme.
Pou calmer les esprits, le president de la séance a rappelé aux délégués que le Conseil des droits de l’homme n’était pas l’endroit pour des disputes bilatérales ou territoriales. « J’invite tous les orateurs à exprimer leurs déclarations de manière respectueuse et à éviter les questions bilatérales ou territoriales », a-t-il souligné avant de redonner la parole à Patrick Muyaya qui en a profité pour asséner : “les violences dans l’Est de la RDC affectent principalement les femmes et les enfants, des millions d’entre eux étant aujourd’hui déplacés et vivant dans des conditions précaires. Et que les choses auraient été tellement plus simples si les troupes rwandaises avaient quitté le territoire de la République démocratique du Congo ».
S’etant suffisamment fait comprendre, Patrick Muyaya a conclu en invitant la communauté internationale à condamner les violations en cours.
Pour notre confrère Actu,cd qui donne cette information, la confrontation dont il est ques se produit alèretion se produit quand rest en RDC, le Mécanisme de Vérification Ad-hoc Renforcé (MVA-R) devait être lancé le même mardi à Goma. Dirigé par l’Angola, ce mécanisme intègre des Officiers de Liaison congolais et rwandais, marquant une tentative de surveillance conjointe de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC. Le dispositif fait suite à la réunion des experts des organes de défense et de sécurité tenue à Luanda le 31 octobre dernier, avec pour objectif l’opérationnalisation du Plan Harmonisé de Neutralisation des FDLR et le désengagement des forces rwandaises. La prochaine étape de ce processus de paix sera examinée lors de la session ministérielle du 16 novembre 2024 à Luanda.

Le Journal