Après plus de 64 ans d’indépendance de la République Démocratique du Congo, les médias congolais sont en perte de vitesse par rapport à d’autres institutions démocratiques, notamment le pouvoir judiciaire, le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif. Actuellement, le média congolais ne convainc personne, ne bouge personne et ne dérage personne.
Cela fait suite aux articles qu’il publi qui n’ont pas de background, autrement dit sans fond. Aucun média n’est épargné. La presse n’est restée que dans la presentation des faits et diffuse à la longuer des journées les informations institutionnelles. Manque des moyens financiers et sans soutient financier aussi tuent les médias:Pas des publicités.
En République démocratique du Congo,il y a une logique selon laquelle les médias soutiennent les politiciens mais les politiciens au pouvoir ne souteiennent pas les médias. Et d’ailleurs les journalistes sont les premiers enemis des politiciens. Pour sa survie, les journalistes congolais n’utilisent qu’une seule lettre I (informer) – et, peut-être aussi P (promouvoir) – semblent fonctionner. Tandis que les deux autres lettres, notamment A (administrer) et C (conserver) sont superbement ignorées.
Pour la gestion efficace des médias, il faudra savoir coordonner et orienter le fonctionnement de quatre (4) piliers d’un média. Ces piliers sont les 4 lettres de l’alphabet français, à savoir IPAC : Informer, Promouvoir, Administrer et Conserver. Ces sont des verbes clés qui sont des piliers du fonctionnement des médias. Un média ne peut fonctionner sans informer, sans promouvoir ses annonceurs, sans administrer son personnel et sans conserver sa documentation et ses archives. Il faut aussi ajouter qu’un journal papier est à la fois un produit et un service.
Il convient d’ajouter que bibliologiquement parlant une entreprise de presse fonctionne avec trois (3) types d’écritures qui font fonctionner la rédaction d’une entreprise de presse : écriture administrative ; écriture du conseil de rédaction/ conseil ; et écriture journalistique (écriture du journaliste). L’écriture administrative est celle utilisée dans une rédaction pour rédiger des communiqués et autres documents administratifs ; alors que l’écriture du conseil ou conférence de la rédaction est utilisée pour élaborer le conducteur ou le chemin de fer d’une rédaction. Et la dernière écriture (Ecriture journalistique ou du journaliste) est celle utilisée par des journalistes pour rédiger les articles de presse.
En ce qui concerne la production de l’information en RDC, les médias disposent rarement ou peu des moyens pour la collecte des données. Ce manque de moyen écarte petit à petit les médias congolais de la compétition de la promptitude d’informer son public. C’est ainsi que la presse locale ne recourt souvent que la technique de recoupement ou le démarcage des données traités par d’autres ou fait simplement du copier-coller afin d’en créer les informations. Il est parfois difficile lors d’élaboration de la coupure de presse (panorama) ou monitoring de distinguer le traitement des informations d’un média à un autre. C’est comme si les médias de Kinshasa ont tous la même tendance et c’est souvent le même journaliste qui écrit pour toutes les rédactions. Il convient de rappeler que les médias existent depuis l’époque coloniale : presse écrite (1891), radio (vers 1940), télévision (1966). Actuellement, nous avons les médias en ligne (début des années 2000) et la Télévision numérique terrestre qui est vogue.
Mission des médias
Selon Raphaël Mpanu-Mpanu dans un article intitulé « Quel est le rôle de la presse ?, In : Congo-Afrique n°7 du Janvier-février 1962, souligne qu’aujourd’hui, la presse est devenue une véritable institution sociale, un “service public”, en ce sens qu’elle remplit une fonction d’intérêt général. Celle d’informer et d’éduquer la masse. Partant de cette mission, la presse est considérée comme « le quatrième pouvoir dans le monde après les trois pouvoirs classiques:exécutif, législatif et judiciaire. Dans la formation et l’éducation des masses, « la presse s’efforcera toujours de trouver la vérité et de présenter au public non pas les choses qu’on voudrait leur faire croire et connaître, mais la vérité de ces choses dans toute la mesure du possible. Ce qui fera de la presse » machine à fabriquer l’opinion publique. Jean-jacques Kande D’Zambulaté. Dans son article le quatrième pouvoir se conscientise, In : Journal Le Phare n°2178 du vendredi 26 septembre 2003, ecrit « La presse constitue donc, si elle est bien faite et parfaitement organiser, un pouvoir parmi d’autres pouvoirs qu’elle peut à loisir bousculer ou basculer ; elle peut même créer mais aussi anéantir incube et succube. C’est ainsi qu’elle considéré, au regard de ceux qui ne réussissent pas à l’amadouer ou qui ne parviennent pas à l’asservir, comme un élément dangereux à surveiller de prèsé ».
Entreprise de médias sans backrounds
A Kinshasa, les entreprises de presse fonctionnent sans mini-bibliothèque, ni service d’archives, moins encore d’un service de documentation qui s’occupe d’élaboration des dossiers de presse (produits documentaires) afin de permettre aux journalistes d’enrichir leurs articles. Les journalistes eux-mêmes ne fournissent aucun effort, ils ne se cultivent plus ; ils pensent que l’Internet à tout résolu. Ils sont animés d’un seul souci : publier tout de suite leurs articles, sans possibilité de l’enrichir. Et pourtant, le background permet bien d’enrichir l’article, il permet au lecteur de tracer l’événement surtout de comprendre ou de maîtriser plus une situation d’actualité. D’autres journalistes sont capable d’enrichir leurs informations mais, ils ont peur souvent des représailles politiciennes ou encore ils protègent leurs partenaires. Car le traitement de l’information en journalisme est comparable à un repas préparé par un cuisinier à partir de différents ingrédients pour son public. L’appréciation de la qualité d’un repas dépend d’un consommateur à un autre. Il y a ceux qui considèrent que le repas était fort pimenté, et d’autres pas assez. D’autres diront que c’est très bien. Des consommateurs qui n’aiment pas la vérité disent toujours que la sauce a été trop pimentée.
En outre, étant donné que personne ne dispose de son temps pour une rédaction, beaucoup de genres journalistiques disparaissent. Seuls le reportage et le compte rendu sont utilisés régulièrement. Par définition, le background est un mot anglais. Il résulte de la composition de deux autres concepts : back qui signifie « arrière » et ground qui renvoie à « plan ». Le background désigne donc à la fois l’arrière-plan, le contexte, l’expérience, le fond ou la trame de fond.
Le background est un terme anglais qui peut se traduire en français par « rappel, expérience professionnelle, note de document d’information ». Le background peut se comprendre comme étant un « ajout, savoir ou connaissance qu’un journaliste apporte à un article de presse pour l’enrichir ». Il est une idée venue d’un document ou « document d’information », ou encore l’expérience personnelle sur le sujet traité.
Il faut rappeler qu’un média sans ses archives est égal à un média sans background. C’est pour cette raison qu’en RDC il n’y a que les médias d’annonce. Ils sont restés dans le fonctionnement du principe magnétophonologique(Dictaphone). Ce principe stipule qu’un dictaphone ne produit que le son qu’il a enregistré.
Delphin Bateko Moyikoli (Chercheur Congolais en Communication, Journalisme, Archives, Bibliologie et Psychologie et aussi il est observateur de l’intelligence congolaise Téléphone uniquement sur whatsapp 00243833938615).