Gue-guerre Constant Mutamba et Magistrats, Jean-Pierre Kambila sonne le tocsin !

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Dans dans un message adressé à ses compatriotes et qui a tout d’un pamphlet, Jean-Pierre Kambila sonne le tocsin sur la situation de dualité qui s’observe actuellement entre le ministre de la Justice et Garde des Sceaux Constant Mutamba et les magistrats du pays.

Le premier remettant sans cesse en cause la façon des magistrats qui eux, dénoncent l’immixion du ministre dans leur champ d’activités en se faisant passer tantôt pour ministère public, tantôt pour magistrat sur fond des tribunaux populaires qu’il a instaurés pour rendre justice, la vraie. Jean-Pierre Kambila y perd son latin et prend sa plume pour pondre ce pamphlet qui sonne juste.

Chers compatriotes,
Notre pays est actuellement en guerre, occupé par deux Etats bien décidés à ponctionner des territoires humainements, sociologiquement importants pour nous et immensément dotés des ressources tant agricoles que minières, sans compter le potentiel touristique.
Sans le Nord Kivu et certaines autres parties de l’Est actuellement en danger, la RD-Congo ne sera plus la même. Dans cette guerre d’occupation et de conquête les grandes puissances ne sont avec nous que du bout des lèvres. Leurs actes et indifférence face aux souffrances de nos populations constituent un message limpide. Pourquoi nous ne le comprenons pas, ou du moins ne mesurons pas la gravité de la situation.
Malgré ce risque élevé de voir notre pays se disloquer, les élites politiques ne considèrent pas la situation suffisamment périlleuse pour oublier les antagonismes internes et se consacrer unanimement à la défense de la patrie.
Maintenant, voilà que l’institution sur laquelle beaucoup d’entre nous pouvait compter pour redorer, un tant soit peu, l’image de notre pays se prépare à entrer dans une bataille fratricide qui selon moi aura des conséquences terribles pour nous simples citoyens.
Dans un communiqué très sévère, le Syndicat des Magistrats s’oppose publiquement aux agissements et déclarations du Ministre de la justice. Dans la presse certains journalistes n’hésitent pas à évoquer l’arrestation du Ministre pour outrage.
Ou allons-nous, mes chers compatriotes ? Ce pays a-t-il perdu toute sagesse ?
Pardonnez mon idiotie, je ne juge personne et d’ailleurs je n’en ai pas les moyens, ni intellectuels ni politiques, mais j’estime très modestement que nous faisons fausse route.
Maintenant, voilà que nos hommes de lois refusent de venir au secours de la Nation, déjà en danger très avancé, pour régler leurs litiges. Dans ma naïveté j’espère qu’il n’est pas encore trop tard d’appeler l’ensemble de notre appareil judiciaire, du Ministre aux huissiers, pour une « Concertation nationale de la justice ».
C’est seulement dans la modération, l’humilité l’écoute des uns et des autres que nous pourrions ensemble donner à ce pays la justice sur laquelle bâtir notre Nation.

Le Journal