Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, rend la vie dure au président de l’Assemblée provinciale, Godé Mpoyi. Ce dernier se casse les dents en cherchant à le déchoir à la demande de la Cour des comptes. Non convaincus par le bien-fondé de cette démarche, les députés provinciaux cherchent avant tout leur propre intérêt.
C’est l’anarchie totale à la tête de la ville de Kinshasa. Alors que les échos de sa mauvaise gestion arrivent jusqu’au ciel, le gouverneur Gentiny Ngobila s’accroche à son poste. Il a même réussi à bloquer toute initiative allant dans le sens de le faire partir.
Pour n’avoir déposé dans le délai le projet d’édit portant reddition des comptes de l’exercice 2022, son départ est exigé par la Cour des comptes. Celle-ci a enjoint le président de l’Assemblée provinciale de « faire application des sanctions prévues par la Constitution à l’égard du gouvernement provincial ou de ses membres responsables du retard ainsi constaté ».
Conformément à cette instruction, le président de l’organe délibérant a convoqué le bureau et la conférence des présidents pour leur faire voir qu’on devait convoquer une session extraordinaire en vue d’en finir avec la mauvaise gestion.
« Malheureusement, a-t-il regretté dans une correspondance adressée à la Cour des comptes, j’ai été mis en minorité à ladite conférence car, celle-ci a estimé qu’il fallait d’abord régler le problème des émoluments liés à cette session comme l’exige notre règlement intérieur, c’est à ce moment-là qu’ils pourraient accepter de prendre part à la session extraordinaire ».
Convaincu que le gouverneur ne va pas liquider les arriérés d’ émoluments des députés provinciaux pour qu’ils le destituent, Godé Mpoyi a fait deux propositions à la Cour des comptes.
Il lui demande premièrement, de demander au gouvernement central d’instruire le chef de l’exécutif provincial de Kinshasa de disposer les frais exigés par les élus provinciaux pour qu’ils acceptent de prendre part à la session extraordinaire.
Deuxièmement, il suggère à la Cour des comptes de demander au premier ministre d’instruire le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières, de prendre de mesures conservatoires contre ce gouverneur apparemment très puissant au point de s’en foutre tant de l’Assemblée provinciale dont il est l’émancipation que de la Cour des comptes.
Décidément, on est encore loin de l’épilogue de cette crise.
Le Journal