Le ton est monté d’un cran entre la Commissionnaire électorale nationale indépendante (CENI) et le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières, Daniel Aselo. Réagissant à la décision de la Centrale électorale de ne pas autoriser les agents de son ministère dans les bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC), ce dernier a tenu des mots durs.
Lors de son passage au briefing co animé lundi 10 juillet 2023 avec son collègue de la Communication et Médias et le vice-ministre de la Santé, il a fustigé une décision émotionnelle.
« La Commission électorale nationale indépendante informe l’opinion publique que conformément à l’article 211 de la Constitution de la République démocratique du Congo et à l’article 7 de la Loi organique portant fonctionnement et organisation de la CENI telle que modifiée et complétée à ce jour, la CENI est indépendante. Elle collabore avec les autres institutions de la République mais elle ne tolère pas leur immixtion dans la gestion des opérations électorales. A ce titre, la CENI interdit formellement la présence des agents du ministère de l’Intérieur, de la sécurité et des affaires coutumières dans les bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC) ». C’est en ces termes que la CENI a officialisé son refus de voir la présence des agents du ministère de l’Intérieur dans ses bureaux et centres.
En réaction à cette décision prise le 2 juillet dernier, le patron de l’Intérieur et sécurité s’est désolé que « c’est malheureux que la CENI ait agi par émotion », faute peut être d’information.
*Un risque pour le processus électoral*
Selon Peter Kazadi, les agents du ministère de l’Intérieur déployés dans les BRTC avaient pour mission de vérifier comment l’argent est payé et orienté vers la caisse du trésor public.
Il a poursuivi que son ministère, à travers le secrétaire général en charge des Relations avec les partis politiques est l’organe taxateur habilité à contresigner les bordereaux de la Direction générale des recettes administratives, judiciaires et domaniales (DGRAD).
Pour rappel, dans le communiqué précité, la CENI avait précisé que « Seuls les agents de la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participation sont autorisés d’être dans les BRTC, notamment, pour la remise de la Note de perception aux candidats désireux de payer, pour le compte du trésor public, les frais de dépôt de candidatures ».
Décidément, le courant ne passe pas entre Peter Kazadi et le président de la CENI, Denis Kadima. Un conflit qui risque de mettre en danger le processus électoral d’autant plus qu’en dépit du caractère apolitique de la Centrale électorale, ils sont obligés de collaborer.
*Le Journal*