Kinshasa: La passe en or de Ngobila et Sylvano Kasongo aux opposants

0
17

De la marche de l’opposition du samedi 20 mai 2023, les images qui resteront gravées dans la mémoire collective sont celles des policiers passant en tablant un mineur présenté comme un manifestant, celle du député provincial de Kinshasa Mike Mukebayi traîné comme un sac de foufou et jeté dans une jeep de la police. Peu ou pas de personne ont sérieusement abordé la question relative à la réussite ou non de la mobilisation. La faute au gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka et au commissaire provincial de la police ville de Kinshasa, Sylvano Kasongo.

En convoquant les militants de leurs parties politiques et d’autres partis de l’opposition à marcher contre la vie chère, l’insécurité dans l’Est de la RDC et contre un processus électoral présenté comme chaotique, les opposants Martin Fayulu, Matata Ponyo, Moïse Katumbi et Delly Sessanga entendaient tendre un piège au pouvoir.

A la tête des partis politiques peu portés par les kinois, ils espéraient d’une part démontrer qu’ils ont conquis Kinshasa et d’autre part, pousser le pouvoir à la faute.

S’il est difficile de trancher sur le premier objectif, il est incontestable qu’ils ont réussi le deuxième volet de leur marche.

En effet, poussés par leur amateurisme chronique, les forces de sécurité sensées sécuriser les manifestants se sont livrés à des actes de violence sur ces derniers. Sur des images authentiques, on peut voir des policiers en uniformes armées de machettes, marcher aux côtés de jeunes armés de machettes non autrement identifiés ou encore des policiers attaquer violement des manifestants.
Curieusement, le gouverneur de Kinshasa, qui avait autorisé la marche attribue les violences enregistrées au non respect par les organisateurs, des itinéraires fixés lors de la réunion qu’il a tenue avec eux la veille.
Gros souci : aucun texte légal ne place le non respect de l’itinéraire fixé par l’autorité urbaine par les organisateurs d’une marche parmi les infractions.
De son côté, plutôt que de se repentir, le Commissaire provincial de la police ville de Kinshasa a déploré les incidents causés par le manque de professionnalisme de ses hommes, et a accusé les organisateurs du non respect de l’itinéraire.

Le général Sylvano Kasongo s’est accusé en reconnaissant des cas de bavures de la part de certains éléments de la police. Il a même annoncé l’arrestation de trois policiers auteurs de brutalités contre les manifestants et sur un mineur.

Dans le but de se sauver la face, le gouvernement a condamné, par le biais du ministre des Droits humains, Albert-Fabrice Puela, les violences enregistrées lors de la marche.

Qu’à cela ne tienne, Gentiny Ngobila et Sylvano Kasongo ont donné des arguments aux opposants et aux ong pro opposition de tirer au cours de mois prochains sur le pouvoir de Félix Tshisekedi.

Le Journal