Annoncée en grande pompe, la candidature de Moïse Katumbi à l’élection présidentielle prévue en décembre 2023 suscite la curiosité des acteurs et analystes politiques congolais. Elle est au centre du congrès du parti politique, Ensemble pour la République, chère au président du TP Mazembe.
La liste des candidats déclarés à la prochaine élection présidentielle s’allonge du jour le jour. Après Félix Tshisekedi, chef de l’Etat sortant qui a déclaré son intention d’être candidat à sa propre succession, Martin Fayulu, qui désire rectifier le tir de 2018, Matata Ponyo, qui veut occuper l’Imperium pour achever ce qu’il a commencé à la Primature et d’autres candidats certes non négligeables mais un peu en dessous de la côte de popularité des premiers cités tels que Jean-Pierre Lisanga Bonganga, Franck Diongo et l’ancien gouverneur de l’ex-province de l’Equateur, Jean-Claude Baende, Moïse Katumbi a dévoilé son ambition présidentielle.
Sur le plateau de France 24 et RFI, l’homme d’affaires aux multiples casquettes a déclaré sa candidature. Gros couac, il l’a fait dans un contexte et dans des circonstances qui risquent de décourager même ses propres soutiens.
D’abord, en dépit du soutien dont il bénéficie de la part d’une bonne partie de la presse nationale en échange de ses petits soins, il a choisi deux médias français pour rendre publique sa décision de se porter candidat à l’élection présidentielle organisée en RDC.
Ceci faisant, estime un analyste, Moïse Katumbi a démontré qu’il ne considère pas la presse congolaise et s’en sert comme il veut et quand il veut.
La souveraineté nationale en danger ?
Ensuite, le fait pour lui d’annoncer sa candidature à partir de l’étranger, de surcroît en France, un pays qui jusqu’au moment de l’annonce de sa candidature, était un fervent soutien du Rwanda, qui agresse la République démocratique du Congo en soutenant les terroristes du M23, pourrait être interprété comme un manque d’attachement à la souveraineté nationale de son pays, l’élection présidentielle relevant de ce domaine.
Par ailleurs, certains habitants de Kinshasa, meurtrie par les inondations qui ont fait plus 160 morts quelques jours plutôt, auraient souhaité voir ce nouveau prétendant à la successsion de Félix Tshisekedi au sommet de l’Etat congolais, reporter l’annonce de sa candidature, en guise de solidarité.
Loin s’en faut, celui qui se montre très critique à l’égard de la coalition présidentielle dont il est membre à part entière avec cinq ministères dont le très stratégique portefeuille des Affaires étrangères, érigé en vice-primature a semblé, dans l’entretien avec les médias français, minimisé le drame qui a poussé le gouvernement à décréter trois jours de deuil national.
Sur le plan purement politique, des analystes n’arrivent pas à réaliser comme le leader de Ensemble pour la République s’est-il permis de déclarer sa candidature à l’élection présidentielle de décembre 2023 avant le congrès de son parti. Autrement dit, et c’est triste pour la démocratie, les congressistes réunis du 20 au 21 décembre à Lubumbashi se contentent de subir une décision prise par le président national.
Le Journal