Le torchon brûle entre l’archidiocèse de Mbandaka-Bikoro et le gouvernement provincial de l’Equateur. Suite à un mandat lui donné par le gouverneur de province, le ministre provincial de la Justice est accusé d’enfreindre les règles élémentaires d’un État de droit et de se substituer au gouvernement central. Ces accusations et tant d’autres sont de l’archevêque métropolitain de Mbandaka-Bikoro, Ernest Ngboko.
Dans une lettre adressée le 12 décembre 2022 au gouverneur de l’Equateur, il a exprimé l’indignation de l’église catholique dans sa province, suite au comportement du ministre provincial de la justice.
«D’aucuns devant que l’église catholique, par son réseau des écoles conventionnées, a toujours collaboré, depuis de nombreuses années, avec l’Etat pour la paie des enseignants. Que cette collaboration contractuelle ait connu des interruptions au gré des gouvernements qui se sont formés dans notre pays, cela n’a jamais interrompu la confiance mutuelle entre les deux institutions», a-t-il jeté le décor.
Il a rappelé qu’en matière de paie des enseignants, l’archidiocèse de Mbandaka-Bikoro agit dans le cadre du protocole d’accord sur la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat conclu entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et la société de microfinance/institution financière pour les œuvres de développement société anonyme (SMS IFOD SA), qui est une institution de l’église catholique, de février 2019.
«Dans ce protocole, a précisé l’archevêque métropolitain de Mbandaka-Bikoro, par gouvernement de la République, il faut entendre le ministre du Budget, le ministre de la Fonction publique et le ministre des Finances et IFOD accomplit ses obligations contractuelles vis-à-vis du gouvernement en travaillant avec les différentes diocèses de l’église catholique présents en RDC».
Une démarche périlleuse
Il a ensuite, démontré que son diocèse n’a jamais connu de son propre gré de retard, accumulé d’arriérés de salaires dans la paie, ou d’autres irrégularités susceptibles de créer des conséquences fâcheuses pour l’enseignement.
«Comment est-il possible qu’il soit donné mandat à un ministre de la Justice de venir enquêter sur un domaine qui fait l’objet d’une convention écrite entre le gouvernement central et les structures de l’église catholique en RDC, notamment l’IFOD et la Caritas Congo, sans être appelé par les parties concernées ou sans qu’il soit prouvé qu’elles aient incapables de résoudre le différend? N’est-ce pas là l’usage du droit de la force et non de la force du droit ? N’est-ce pas là un exemple clair d’abus de l’autorité qui devrait être au service de la Nation?», a demandé Ernest Ngboko au gouverneur de l’Equateur.
De manière sincère, le numéro un de l’archidiocèse de Mbandaka-Bikoro lui a dit que lui et son gouvernement sont allés au-delà de leurs compétences, usant de l’intimidation en se servant du pouvoir que l’Etat leur donne au service des citoyens.
«Comme vous êtes sensé le savoir, les questions liées à l’église catholique et à ses diverses structures sont désormais traitées par l’Accord-cadre, qui est un accord international. Il est imprudent d’ignorer ou de violer le contenu d’un tel instrument sans créer de malaise entre les hautes parties contractantes», a poursuivi l’archevêque métropolitain de Mbandaka-Bikoro.
Il a formellement invité le chef de l’exécutif provincial de l’Equateur à lui expliquer comment son ministre de la Justice doit convoquer indûment l’abbé coordinateur de la Caritas sans passer par son autorité, s’immiscer dans la paie des enseignants, arrêter les agents de la Caritas sans motif et prendre l’argent des enseignants.
«Comme il ressort du rapport circonstanciel qui m’est parvenu, a martelé l’archevêque métropolitain de Mbandaka-Bikoro, il est nécessaire que le ministre justifie tous ses actes posés en violation des lois et des conventions».
Le Journal