Le Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya et son homologue de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya, ont co-animé ce lundi 5 décembre 2022 un briefing presse sur le massacre de Kishishe dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Prenant la parole en premier, Patrick Muyaya est de prime abord revenu sur les points saillants abordés lors du dernier Conseil des Ministres du vendredi 2 décembre 2022, notamment sur la communication du Président de la République, Félix Tshisekedi qui a dénoncé le massacre odieux à Kishishe dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu qui a conduit à la mort de plusieurs compatriotes.
Le Ministre de la Communication et Médias et Porte-Parole du gouvernement a dans la foulée informé sur l’injonction donnée par la Ministre de la Justice au Procureur général pour l’ouverture d’une enquête sur ce carnage. «Je crois savoir qu’au niveau de la Monusco également les services sont mis en contribution», a-t-il souligné.
Face à l’indignation à géométrie variable de la communauté internationale, Patrick Muyaya a rappelé la nécessité pour les partenaires internationaux de la RDC de dénoncer les massacres au pays. «Il est important de dénoncer cette agression, mais aussi de tirer des conséquences (…) Vous ne pouvez pas être partenaire de la RDC et être insensible face à tous les massacres», a dit Patrick Muyaya.
Prenant la parole à son tour, le Ministre de l’Industrie, Julien Paluku qui a intervenu en tant que personne ressource connaissant bien la province du Nord-Kivu pour y avoir été gouverneur durant 12 ans, a apporté plusieurs éléments de motivation de la guerre dans cette province.
Exprimant sa compassion à toute la population victime des atrocités des terroristes, Julien Paluku a dans la foulée, présenté géographiquement le territoire de Rutshuru situé à cheval entre le Rwanda et l’Ouganda.
L’ex-gouverneur du Nord-Kivu a résumé son intervention à trois axes : axe de la guerre, axe des accords et axe des massacres. «Le CNDP ou le M23 a toujours ciblé les populations dans le but d’éliminer une partie de la communauté de cet espace», a révélé le Ministre de l’Industrie.
Julien Paluku a fait savoir que les terroristes sur le territoire congolais procèdent par une stratégie d’élimination sélective de toute une communauté. Une stratégie qui permet à Kigali de survivre au niveau international. «Kigali veut avoir le contrôle politique, militaire et économique», souligne-t-il.
Dressant un tableau sombre de 272 civils tués sur le dernier massacre, Julien Paluku a enfin encouragé une enquête internationale afin que des responsabilités soient établies et que les bourreaux répondent de leurs actes. «Par cette enquête internationale, nous voulons amener la CPI à arrêter ceux qui commettent des crimes en RDC», a-t-il lâché.
De poursuivre : «Nous dénombrons plusieurs massacres dans cette partie de notre pays. À ce jour, ils sont à 10 millions de morts. Dix fois plus que celui du génocide rwandais. Nous citons les massacres de Makobola, Bunagana, Kasika, Tingi Tingi, Tamugena, Rugari et aujourd’hui, Kishishe».
Cellule de communication