30 juin 1998-30 juin 2024: 26 ans que le Franc congolais existe… aujourd’hui dans le gouffre !

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Le 30 juin 1998. Le tout nouveau président de la RD-Congo, Mzee Laurent-Désiré Kabila lançait officiellement le Franc congolais au Grand Hôtel Kinshasa devant toutes les institutions du pays. L’événement valait la chandelle parce que le Franc congolais était le produit d’une réforme monétaire osée qui venait mettre fin à l’existence de 4 zones monétaires sur le territoire national, signe d’un pays désormais unifié.

Ce Franc congolais qui valait 1 Dollar américain a, 26 ans après, perdu sa superbe au point qu’il faut débourser 2800 ou 2900 FC pour s’offrir 1 Dollar américain. Une véritable érosion que le gouvernement peine à combler.
Dans son adresse à la nation pour le 64 ème anniversaire de l’indépendance de la RDC, le chef de l’Etat Félix Tshisekedi a chargé l’Exécutif quant à ce. Mais comment en est-on arrivé à ce niveau et quel remède appliquer pour sortir la monnaie nationale du gouffre où elle patauge depuis des années déjà ?
Pour apporter de solutions à ces préoccupations, notre confrère Le Grognon a approché l’honorable Jean Claude Masangu Mulongo, lui qui a piloté la réforme ayant acouché du Franc congolais pour avoir été le premier gouverneur de la Banque nationale du Congo à l’ère du pouvoir AFDL.
Il en parle avec beaucoup d’aisance en renvoyant ses interlocuteurs aux origines avant de déboucher sur des pistes de solution à cettepréoccupation, notre confrère Le Grognon s’est adressé à l’honorable Jean-Claude Masangu Mulongo qui avait piloté la réforme monétaire ayant acouché le Franc congolais en étant le gouverneur de la Banque centrale du Congo à cette époque.
Pour Jean Claude Masangu, la dérive du Franc congolais face au Dollar américain est un recul de 26 ans.
“J’ai un sentiment de grande satisfaction et fierté pour avoir atteint les objectifs de la réforme monétaire de juin 1998 par un remplacement réussi du Zaïre-monnaie par le Franc congolais en un temps record de neuf mois, la réunification des quatre espaces monétaires, la convergence des multiples taux de change, la ré-intermédiation et restructuration des taux de change à 910-930 FC pour 1 dollar américain sur plusieurs années, la rupture avec l’hyperinflation ramenée de 511 à 2%, la modernisation du système bancaire par l’introduction de nombreux nouveaux produits et services tels que la télécompensation, les cartes de crédit, les terminaux de paiement électronique, les distribution automatique de billets de banque, la banque en ligne, le mobile money avec Airtel Money, M-Pesa, Tigo Cash…
Concernant le démonétisation de petites coupures, ou sous-multiples de la coupure de 100 FC, Jean Claude Masangu ne s’en fait pas, dans la mesure où, en son temps, elles ont pleinement servi. Le prix d’un bien qui coûtait à l’époque 50 FC pouvait être augmenté de 1 FC, 5 FC, 10 FC ou 20 FC avant d’être carrément arrondi à la hausse de la plus proche coupure, soit celle de 100 FC, faute de sous-multiples”, a expliqué Jean Claude à Le Grognon, avant d’aborder le sujet faisant état de comment retrouver la parité de 1 CDF/1 USD.
De ce point de vue, Jean Claude Masangu a confié que ce n’est pas cela le plus important mais le plus important c’est la stabilité du taux de change et des prix. “N’oubliez pas qu’aujourd’hui, nous sommes passés d’un régime de change flottant et que c’est le marché de l’offre et de la demande qui détermine la parité.
Quant aux thérapies chocs pour stabiliser durablement la monnaie nationale, Jean Claude Masangu est d’avis qu’il faut avant tout une bonne politique de vision claire de notre avenir.
Ensuite, il faut une bonne politique de mise en œuvre celle vision qui passe par une bonne coordination des politiques budgétaire, fiscale et monétaire par la diversification de l’économie et par l’instauration d’un climat des affaires propice à inciter les investisseurs nationaux et étrangers à produire localement, transformer localement, consommer localement, épargner et investir localement pour embaucher localement.
Le Journal