Véritable fléau qui sévit en silence…: Le cancer a fait 34.000 morts en 2022 !

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Plus de peur que de mal. Une folle rumeur avait circulé derrièrement faisant état de la suspension par le gouvernement congolais, de la subvention des produits médicaux spécialisés dans le traitement des cancers et que les patients devraient se prendre en charge en achetant leurs médicaments.

Cette rumeur avait créé une sorte de psychose chez les patients eu égard au coût prohibitif de ces médicaments.
Pourtant, le centre national de lutte contre les cancers -CNLC-, via son coordonnateur technique, avait déjà tordu le coup à ce genre d’infox lors d’un entretien avec l’Agence congolaise de presse -ACP-, en rassurant que le traitement des cancers par la chimiothérapie et la radiothérapie est gratuit en RDC.
Une assurance qui tombe à point nommé, dès lors que près de 15.000 femmes sont diagnostiquées du cancer du sein et du col de l’utérus chaque année en République Démocratique du Congo, avec près de 10.000 décès annuel. Pour cause, la plupart de ces cancers sont diagnostiqués tardivement dans nos contrées, avec plus de la moitié des cas à des stades avancés.
«Les médicaments pour traiter les cancers sont gratuits en RDC. Présentement, les chimiothérapies anticancéreuses de base pour tout type de cancers et la radiothérapie, deux traitements couvrant 90% des frais liés au traitement sont aussi gratuites», a déclaré le Dr. Benjamin Penge, coordonnateur technique du CNLC en soulignant que sa structure avait plaidé auprès du gouvernement, à travers ses partenaires, pour la gratuité de ces traitements. Ces partenaires se sont mobilisés pour mettre les médicaments à la disposition de la population congolaise de manière à accéder gratuitement aux soins des cancers, a dit le Dr Penge en précisant que ces médicaments sont achetés par le gouvernement congolais dans le cadre de la mise en œuvre de la Couverture santé universelle (CSU), prônée par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi.
Concernant leur distribution, il a fait savoir qu’elle est assurée par le CNLC en fonction des hôpitaux, du nombre des patients enregistrés et du type de cancer diagnostiqué.
Cependant, sur les 26 provinces que compte le pays, 7 seulement ont des plateaux techniques (les matériels et les équipements ainsi que les ressources humaines) capables d’utiliser ces médicaments. Il s’agit de Kinshasa, du Kongo Central, de la Tshopo, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Haut-Katanga et du Lualaba, a déploré le Dr Penge tout en rassurant que des efforts sont entrepris pour disponibiliser et fournir ces traitements dans toutes les 26 provinces du pays.
Si ces médicaments sont disponibles pour toute la République, a-t-il souligné, mais néanmoins il se pose le problème lié au plateau technique parce que ces médicaments sont hautement spécialisés et ne sont pas à la portée de tout médecin.
Le Dr Penge a noté qu’il existe à Kinshasa quelques hôpitaux qui ont le plateau technique approprié et qui ont été identifiés pour manipuler ces médicaments. Il s’agit du Centre hospitalier Nganda, des cliniques universitaires de Kinshasa (CUK), de la clinique Ngaliema, de l’hôpital de la police, de l’Hôpital général de référence de Kinshasa (ex-hôpital Mama Yemo), du centre hospitalier Monkole, de l’hôpital Biamba Marie Mutombo et du Centre hospitalier Initiative Plus.
Vivement le dépistage
Pour prevenir tout désagrément, le Dr Penge a invité la population à se faire dépister. Ce qui a pour avantage, d’éviter de s’exposer aux facteurs de risque.
Ce dépistage, à l’en croire, est fait en fonction du type de cancer et se déroule lors d’une campagne de masse ou de manière individuelle.
Le dépistage des cancers fréquents chez la femme, comme ceux du sein et du col de l’utérus, doit se faire précocement afin de bénéficier d’une bonne prise en charge, a-t-il conseillé.
Le coordonnateur technique du CNLC a laissé entendre que sa structure a plusieurs défis à relever pour lutter contre le cancer, notamment ceux liés à la réglementation, aux médicaments, aux ressources humaines qualifiées ainsi qu’aux financements.
Et son objectif demeure la construction d’un hôpital d’excellence aux standards internationaux pour la prise en charge du cancer en RDC ainsi que développer le registre national afin de bien orienter les priorités.
Pour rappel, le CNLC a vu le jour en 2020 comme une structure du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale pour sensibiliser à la prévention des cancers et faire des plaidoyers, faire des dépistages et les diagnostiques, assurer le traitement, le suivi personnalisé des patients, les soins palliatifs ainsi que les formations et recherches.
Laurent BUADI